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Entrepreneurs agricoles, un métier à part entière

Le syndicat des entrepreneurs de territoires (EDT) de l’Ardèche et de la Drôme tenait son assemblée générale le 9 février. L’occasion de revenir sur les projets en cours et de revendiquer la reconnaissance de leurs savoir-faire spécifiques.
Entrepreneurs agricoles,  un métier à part entière

Des compétences techniques spécifiques, de la réactivité et des prestations de qualité : tel est le crédo des entrepreneurs des territoires (EDT) Ardèche-Drôme, réunis en assemblée générale vendredi 9 février à Chomérac. Une cinquantaine de personnes des deux départements, mais également de la Loire, de l'Isère, du Rhône et des Savoie, était présente pour l'occasion, tous attentifs au rapport d'activité 2017 du syndicat présenté par son président, Stéphane Blard. « L'année a été globalement positive en termes d'activité pour nos vingt-six adhérents, a-t-il indiqué. La qualité de nos prestations est reconnue par nos clients, qu'ils soient des exploitants agricoles ou des collectivités. Malgré les difficultés économiques que nous avons pu rencontrer ces dernières années et malgré les impayés auxquels nous devons faire face régulièrement, nous avons continué à investir dans du matériel de pointe et à employer une main-d'œuvre qualifiée et polyvalente pour satisfaire à toutes les demandes. »

Des seuils qui inquiètent

Pour autant, à l'heure où de plus en plus d'agriculteurs proposent de la prestation de services agricoles, l'évolution de la législation suscite quelques craintes au sein des EDT. « L'article 24 de la nouvelle loi de finances a remis en cause les anciens seuils réglementant les prestations agricoles réalisées par les exploitants, a expliqué Stéphane Blard. Jusqu'à présent, ces prestations ne pouvaient pas représenter plus de 30 % de leur chiffre d'affaires, taux rehaussé à 50 %. Alors qu'ils étaient limités à 50 000 euros (HT), ils peuvent désormais réaliser jusqu'à 100 000,00 € (HT) de travaux agricoles. En période de crise, cette mesure vise à inciter les agriculteurs à continuer d'investir dans du matériel agricole. Mais elle est très préjudiciable : pour eux, avec un risque d'endettement ; pour nous, concurrencés par des exploitants qui ont de moindres charges. Face à cela, nous devons revendiquer nos compétences techniques et notre matériel de pointe. Les travaux agricoles sont un vrai métier », a-t-il plaidé. Il a également indiqué que la Fédération nationale des EDT avait envoyé un courrier au Premier ministre pour demander une révision de cette mesure.

Se regrouper pour avoir du poids

Le syndicat des EDT Ardèche-Drôme est revenu sur quelques nouveautés, négociées avec différents partenaires. Un accord avec la Banque populaire a récemment été acté, permettant aux membres du syndicat de bénéficier de taux préférentiels pour l'achat de matériels agricoles, avec des durées de prêt qui peuvent aller jusqu'à dix ans. Un accord en cours avec Groupama pourrait bientôt leur permettre de bénéficier de réductions de cotisations sur le matériel, conjuguées à une baisse de franchise. « Être regroupés au sein du syndicat nous permet d'avoir davantage de poids dans les négociations, avec les concessionnaires comme avec nos partenaires. Nous sommes toujours plus forts lorsque nous sommes réunis », insiste Christopher Blache, secrétaire.

S'adapter et évoluer

L'assemblée générale a aussi été l'occasion de faire le point sur divers changements intervenus ces dernières années et auxquels les EDT ont dû répondre. L'agrément Certiphyto pour « décideur en entreprise soumise à agrément » (Desa, anciennement DTS), qui diffère de celui des simples exploitants agricoles, est obligatoire depuis 2016 et fait l'objet d'un audit tous les deux ans. Il doit par ailleurs être renouvelé tous les cinq ans. Seul cet agrément permet aux entreprises de travaux agricoles de réaliser des prestations de services phytosanitaires. D'autres obligations en matière de gestion salariale (prévoyance santé, retraite...) ont fait l'objet d'une intervention d'un responsable Agrica.
Florence Bert, du Fonds national assurance formation des salariés des exploitations et entreprises agricoles (Fafsea), a quant à elle rappelé les obligations de formation des salariés que doivent respecter les employeurs. Partenaire des EDT, la Fafsea propose des aides financières au recrutement de salariés en CDD de plus de six mois et en CDI, mais également un accompagnement personnalisé à la définition et à la réalisation de programmes de formations1 adaptés aux besoins de chacun. Une indemnisation peut être octroyée à tout employeur de moins de onze salariés pour la formation d'un salarié (jusqu'à 3 000 euros par an). 
Mylène Coste
1 Le Fafsea propose un catalogue de 700 formations adaptées mais également un accompagnement dédié aux chefs d'entreprises. Pour plus de renseignements, contacter Arnaud de Crozals au 06 23 21 51 30.

 

EDT 26-07 /
Nouveau bureau
Le nouveau bureau du Syndicat des entrepreneurs des territoires Ardèche-Drôme est composé de Stéphane Blard (président), Gérard Payen (vice-président Drôme), Jean-Paul Dusserre (vice-président Ardèche), Sébastien Palix (trésorier), Thierry Pourret (trésorier adjoint), Christophe Blache (secrétaire), Mathieu Cavaglia (secrétaire adjoint) et Philippe Métifiot (secrétaire administratif).