Environnement : la filière porc fournit des efforts
Depuis plusieurs années, la filière porcine s’organise pour quantifier et ainsi réduire son impact environnemental grâce à des données recueillies notamment au travers de programmes structurants tels que Aporthe ou Cerceau.
Sur 39 élevages représentant 16 % des porcs charcutiers de la région, les performances se révèlent contrastées mais plutôt encourageantes, notamment sur la consommation d’eau. Cette dernière s’élève de 7,6 à 11 m3 par porc, en cohérence avec les références nationales (15,5 l par kg de carcasse). Celle des truies est plus stable (entre 0,9 et 1,3 m3 par truie). D’un point de vue énergétique, les consommations sont plus importantes pour les porcs charcutiers, de 212 à 299 kWh, tandis que pour les truies, la fourchette est plus resserrée (19 à 27 kWh par truie).
Améliorer les pratiques
La filière porcine d’Auvergne-Rhône-Alpes se distingue par une volonté forte de mesurer, comprendre et réduire son empreinte environnementale. Même si son poids dans les émissions agricoles régionales reste modeste (3 %), elle met en place des solutions techniques et ses éleveurs sont engagés dans une démarche de progrès. L’excrétion d’azote (N) est estimée à 4,5 kg par truie et 20 kg par porc charcutier. Quant au phosphore (P₂O₅), il atteint 1,8 kg par truie et 10,2 kg par porc. Les émissions d’ammoniac (NH₃), principale source de pollution atmosphérique de la filière, sont estimées à 1,3 kg par truie et 6,5 kg par porc. Grâce aux actions menées dans le cadre du suivi des élevages IED (directive européenne sur les émissions industrielles), une baisse moyenne de 16 % des émissions a été obtenue entre 2019 et 2023. Un progrès attribué à la couverture des fosses à lisier, l’optimisation alimentaire et les changements de pratiques d’épandage mis en place par les agriculteurs. Les performances liées à la réduction des émissions tiennent à tous les efforts faits par les éleveurs : aménagements au bâtiment pour permettre des évacuations plus fréquentes des effluents, mise en place de laveurs d’air… de nouveaux projets innovants sont en cours, comme des techniques de refroidissement du lisier par échangeur de chaleur. Des fosses de stockage de lisier ont été couvertes et passivement méthanisées, l’épandage global a été mieux géré.
La consommation d’eau contrôlée
L’élevage porcin régional est plutôt performant sur les consommations d’eau liées au nettoyage : des progrès sont encore possibles notamment dans les petits élevages et élevages diversifiés, mais la moyenne régionale est déjà très performante. Ces performances dépendant notamment des pratiques et des équipements : les programmes Cerceau 1 et 2 menés par la chambre d’agriculture régionale visent à étudier les consommations liées à l’élevage porcin et à développer des solutions de récupération et de traitement. Il s’agit néanmoins uniquement de réduire les éventuels gaspillages, les porcs restant abreuvés à volonté.
Charlotte Bayon