La filière des plantes à parfum, aromatiques et médicinales (Ppam) manque de plants ! Même s'il est possible de produire ses propres plants et si certaines espèces peuvent être semées en plein champ, la majorité des producteurs de Ppam fait encore appel aux pépiniéristes pour leurs plantations. En 2018, dans le Sud-Est (régions Rhône-Alpes et Paca), on estime qu'il a manqué vingt millions de plants rien qu'en lavande-lavandin pour répondre à la demande des producteurs souhaitant planter. Ainsi, selon les pépiniéristes, il faut compter un à deux ans d'attente pour certaines variétés de lavande-lavandin avant d'être livré.

Une traçabilité rigoureuse : un incontournable

La traçabilité du matériel végétal doit être assurée depuis le semis ou le bouturage jusqu'à la livraison des plants afin de s'assurer de fournir la variété ou le clone qui a été commandé. En cas de doute dans sa pépinière, mieux vaut recourir à une analyse plutôt que de livrer le mauvais matériel végétal au client. C'est bien là la difficulté principale de ce métier, la réputation de la pépinière et donc le carnet de commandes des années suivantes en dépendent. Cela implique que la pépinière s'approvisionne en boutures, pieds mères et semences auprès d'organismes ou d'exploitations disposant d'une traçabilité rigoureuse.
Les facteurs indispensables pour la réussite d'une activité de pépinière sont l'eau, le savoir-faire technique et la main-d'œuvre saisonnière. L'irrigation est indispensable pour entretenir les jeunes pieds mères et les boutures de l'année. En ce qui concerne la main-d'œuvre, selon l'organisation de l'atelier, les pointes de travail se situent entre les mois de février à mai ou d'octobre à décembre. S'agissant de la technique, un temps de formation ou d'apprentissage chez un pépiniériste expérimenté est indispensable pour se familiariser avec l'activité.

Des profils multiples

Quant aux différents profils des candidats à ce type d'activité, ils peuvent être multiples : porteurs de projet sur une petite surface (certains pépiniéristes vivent de cette activité seule avec un hectare), arrivée d'un nouvel associé sur l'exploitation, création d'un atelier de diversification sur une exploitation où le calendrier de travail n'est pas chargé aux périodes citées ci-dessus.
La chambre d'agriculture de la Drôme peut vous conseiller techniquement et stratégiquement pour développer une telle activité sur votre exploitation ou pour faire aboutir votre projet d'installation dans ce domaine. Elle vous mettra en contact avec des pépiniéristes expérimentés qui souhaitent partager leur savoir-faire, lesquels ouvriront les portes de leur exploitation. 
Si vous êtes intéressé, il vous suffit de contacter Pierre Battail, service Ppam à la chambre d'agriculture de la Drôme (mail : [email protected] ; tél : 06 20 56 66 22).