État des cours d'eau : des progrès encourageants

En Auvergne‐Rhône‐Alpes sur le bassin Rhône‐Méditerranée, 52 % des rivières sont aujourd'hui considérées en « bon état écologique » et 81 % des nappes souterraines en « bon état chimique ». Ce sont les principaux enseignements à retirer du rapport rendu le vendredi 10 juillet par l'Agence de l'eau RMC. « Le constat est sans appel : depuis une décennie, la qualité des eaux progresse. Cette amélioration a été rendue possible par la mobilisation de tous les usagers de l'eau : collectivités territoriales, industriels, agriculteurs mais aussi particuliers », s'est félicité Martial Saddier, président du Comité de bassin Rhône-Méditerranée à l'Agence de l'eau. Autre signe de l'amélioration de la qualité des cours d'eau, 98 % des eaux de baignade sont aujourd'hui considérées en « bon état ». Les progrès observés depuis dix ans se traduisent dans les chiffres : sur cette période, la concentration moyenne des eaux en ammonium a été divisée par 20, par 5 pour la demande biochimique en oxygène et par 10 pour le phosphore. Sur la même période, la toxicité des eaux due aux métaux a été divisée par 6.
Des pistes de progrès encore nombreuses
Pour l'Agence de l'eau, le cas du Rhône reste l'un des plus préoccupants. « Le long de son parcours, le Rhône se charge en micropolluants : des hydrocarbures à Genève, des pesticides issus de l'activité agricole en rejoignant la Saône et des composants venus de la vallée de la chimie à Lyon, a résumé Laurent Roy, directeur général de l'Agence de l'eau. Aujourd'hui, l'état du fleuve est classifié comme moyen ». La pollution y a été divisée par cinq en l'espace de vingt ans mais des progrès peuvent encore être faits. Pour y parvenir, l'Agence de l'eau compte encore amplifier l'accroissement des moyens mis au service de la surveillance des milieux. De 18 000 analyses annuelles en 1990, elle en réalise aujourd'hui 5,5 millions. De la même manière, seulement 25 critères de qualité étaient pris en compte en 1990 contre plus de 1 300 aujourd'hui. Sous l'impulsion de Laurent Roy, l'Agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse souhaite aussi rendre son action plus transparente auprès du grand public. En 2013, elle a travaillé avec l'Agence française pour la biodiversité (AFB) et les cinq autres agences françaises de l'eau au lancement de l'application Qualité rivière. Sur la base des données récoltées tout au long de l'année, les utilisateurs peuvent y retrouver en temps réel la qualité bactériologique des eaux de baignade, la situation des espèces de poisson et l'état de santé écologique des rivières.