État des lieux de la filière avicole régionale

Auvergne-Rhône-Alpes est aujourd'hui la quatrième région productrice de volailles de chair et la troisième à produire ces volailles sous SIQO (signes d'identification de la qualité et de l'origine). La production annuelle s'élève à 80 000 Tec(1). La filière regroupe 1 262 exploitations (pour près de 900 000 m² de bâtiments) qui produisent en majorité du poulet label et bio (64 %), du poulet conventionnel (24 %), de la volaille de Bresse AOP (pour 7 %), ainsi que des canards à rôtir (3 %) et canards PAG(2) (2 %). Les quatre départements principaux de production sont la Drôme (29 % des surfaces), suivi par l'Ain (20 %), le Puy-de-Dôme (14 %) et l'Allier (12 %). 61 entreprises (accouvage, aliment, abattage) sont implantées dans onze départements. La filière poules pondeuses totalise quant à elle 259 sites d'élevage et 44. La région est en troisième position, représentant, avec 5,5 millions de pondeuses, 11 % de la production nationale.
EGA : quelles marges de manœuvre pour la filière ?
Jacky Force, président de la section avicole régionale, et Jean-Michel Schaeffer, président de la Confédération française de l'aviculture, sont longuement revenus sur les États généraux de l'alimentation, la directive Omnibus et les enjeux qui en découlent pour les filières avicoles. Quid du statut des associations d'éleveurs qui existent en face des organisations de production ? Quelle application des règles de concurrence ? Comment préserver le système de contractualisation existant tout en permettant aux associations d'éleveurs de négocier un objectif de marge ? Une amorce de travail est réalisée avec le ministère de l'Agriculture pour faire reconnaître les associations d'éleveurs en OP de service. L'enjeu étant de ne pas exclure les éleveurs de ces OP d'éventuelles aides futures. Reste la problématique de l'habilitation à négocier des marges ou un prix, l'OP de service n'étant aujourd'hui pas autorisée à le faire... Autre sujet évoqué : les contrats d'intégration, qui ne sont pas pris en compte dans les nouvelles règles de contractualisation évoquées dans les États généraux de l'alimentation. Avec pour impact : pas de transfert en cascade, pas d'obligation de renégociation et moins de marges de manœuvre sur les coûts de production ; sachant que les accords interprofessionnels sur les indicateurs et la répercussion vers la distribution restent possibles.
Bien-être animal, interdiction de la commercialisation des œufs de code 3 au consommateur à compter du 1er janvier 2022 ... sont également au cœur des discussions. Jean-Michel Schaeffer annonçait la création de l'interprofession volaille de chair courant 2018, qui regroupera tous les maillons de la filière, du producteur au distributeur.
Patricia Flochon
(1) Tonne équivalent carcasse.
(2) Prêts à gaver.