Exploitations agricoles?: faire converger offres et demandes

Sensibiliser aux enjeux du renouvellement des générations en agriculture et mettre en avant les actions d'accompagnement des chambres d'agriculture pour favoriser l'installation et la transmission, tels sont les objectifs de la Quinzaine de la transmission. Un rendez-vous qui s'invite, depuis quatre ans dans les départements, pour mieux mettre en lumière un phénomène inéluctable?: d'ici 2026, plus de 30?% des chefs d'exploitation atteindront l'âge de la retraite et seront susceptibles de transmettre leur exploitation. Un cinquième des terres agricoles pourrait ainsi changer de main d'ici cinq ans. En France, chaque année, près de 20?000 chefs d'exploitation cessent leur activité tandis que 10?000?à 15?000 candidats s'installent en agriculture. On est donc très loin d'une installation pour un départ. Autour des slogans intimement liés «?Entreprendre, c'est aussi transmettre. Préparez-vous?! Reprendre, c'est entreprendre. Lancez-vous?!?», les chambres d'agriculture veulent cette année convaincre de l'intérêt d'anticiper les évènements. Tables rondes, visites d'exploitations, agridating... sont autant de temps forts qui rythmeront une Quinzaine placée sous le signe de l'écoute et du dialogue.
Une opération spéciale baptisée «?Exploitation à céder, cherche repreneur?», sera par ailleurs mise sur pied par les conseillers du Répertoire départ installation (RDI), outils permettant de mettre en relation les candidats à la transmission et à l'installation.
En Drôme, une journée intitulée «?visite ta future ferme?!?» sera ainsi organisée le 29 novembre de 14 à 16?h?30 à Moras-en-Valloire. Il s'agit d'une exploitation arboricole (petits fruits bio avec transformation et vente directe) à céder. Si vous êtes intéressé(e) par cette visite, il faut vous inscrire auprès de Nathalie Gay (04 27 24 01 61). Lors de cette Quinzaine de la transmission-reprise, la chambre d'agriculture de la Drôme organisera d'autres événements, notamment trois journées d'information (de 9 à 17 h, le 18 novembre à Châteauneuf-de-Galaure, le 20 à Chabeuil et le 27 à Cléon-d'Andran) ainsi qu'un atelier (le 25 novembre de 14 à 18 h à Séderon).
Sophie Chatenet
Test grandeur nature / Émile Gros?: «?Se mettre dans la peau de l'exploitant avant de se lancer?»
Maraîcher à Bourg-lès-Valence, Émile Gros témoigne de l'intérêt d'avoir réalisé un stage test relativement long sur l'exploitation qu'il a reprise. À l'occasion d'une reconversion professionnelle, il a d'abord travaillé comme salarié sur plusieurs exploitations, avec l'envie, à terme, de s'installer. Sur l'une d'entre elles, l'exploitant a clairement affiché sa volonté de transmettre son outil dans les années à venir. Dans ce cadre, Émile Gros a donc réalisé un stage test installation-transmission (Stit). «?Ce stage permet réellement de se mettre dans la peau de l'exploitant et de tester la bonne entente au niveau de l'organisation du travail?», confie le jeune maraîcher. Et, pour lui, le passage du statut de salarié à stagiaire* n'est pas dénué d'intérêt. «?Il y a une réelle différence et pas uniquement de statut. Par exemple, à partir du moment oú je suis devenu stagiaire, j'ai pu faire de la vente en tant que stagiaire du Stit. On peut mettre en place toutes les relations qu'on a avec les fournisseurs, les clients. Le contexte change?: on commence à être reconnu comme un futur exploitant, comme potentiel associé.?» Côté chambre d'agriculture, dès le départ, on veille au grain pour que les choses aboutissent favorablement. Mathilde Goetz, conseillère transmission à la chambre d'agriculture de la Drôme, rappelle ainsi qu'avant toute mise en place du stage test, les conseillers vérifient que les objectifs des deux personnes soient cohérents et qu'en cas d'installation, le projet soit faisable, viable et vivable. «?Le stagiaire n'est pas laissé seul, il bénéficie d'un accompagnement tout au long du stage, d'un suivi par un conseiller chambre?». S. C.* Le stagiaire est sous statut de la formation professionnelle et touche une rémunération via le conseil régional ou Pôle emploi. Ce n'est donc pas une charge pour l'exploitant d'accueil.