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Organisation en commun

FD Cuma : apporter le service le plus adapté

L'activité 2017 de la fédération départementale des Cuma de la Drôme et son actualité, dont la possibilité pour ces coopératives d'utilisation de matériel agricole d'être groupements d'employeurs.
FD Cuma : apporter le service le plus adapté

La fédération départementale (FD) des Cuma de la Drôme « travaille toute l'année pour apporter un service de proximité le plus approprié possible à ses adhérents ». C'est ce qu'a confié son président, Jean-Pierre Feschet, en assemblée générale le 23 février à Châtillon-Saint Jean, avant présentation de l'activité 2017. Une assemblée accueillie par les Cuma La Joyeuse et L'espérance, respectivement présidée par Laurent Dreveton et Eric Mourrat. Sur le plan comptable, l'exercice 2017 s'est clos avec un résultat excédentaire. Et, pour 2018, les cotisations n'augmentent pas.
Côté activité, la fédération départementale accompagne les cuma dans le développement de leur parc matériel, notamment pour le montage des dossiers de demande de subvention. Dans le cadre du PDR(1) et du Feader(2), les subventions (variant de 40 à 70 % de l'investissement) se composent d'un financement de l'Union européenne et d'un co-financement de la Région, du Département ou de l'Agence de l'eau.

L'assistance à l'assemblée générale de la FD Cuma de la Drôme.

Investissements et subventions

L'an passé, 10 plans d'investissement ont été déposés pour un total de 23 matériels, qui ont tous pu bénéficier d'une aide financière. Et ce, pour du matériel de travail du sol et de semis, de récolte, d'épandage, de transport et manutention, de pulvérisation, des tracteurs, des aménagements (bâtiments)... « On peut estimer à 1,6 million d'euros les investissements des cuma drômoises en 2017 », a indiqué l'animateur de la fédération départementale des cuma, Bastien Boissonnier. En tout, 296 000 euros de subventions ont été versés. Par ailleurs, 14 investissements ont eu droit à la nouvelle aide du Département dédiée au matériel spécifique à l'agriculture biologique (liste fermée).
Actuellement, les subventions reçues par les cuma ne sont pas amortissables, cela a un impact sur leur trésorerie. C'est pourquoi, au plan national, elles demandent la possibilité de valoriser économiquement les subventions à hauteur de 50 %, le restant continuant à consolider les fonds propres de la cuma. L'enjeu est de diminuer davantage le prix de facturation des services aux adhérents. Cette répartition par moitié est l'expression de la double qualité des adhérents de cuma : ils sont à la fois détenteurs de parts sociales et utilisateurs de services. A cette assemblée générale, la députée Emmanuelle Anthoine a assuré les cumistes qu'ils pouvaient compter sur elle pour soutenir cette position.

DINA cuma

L'activité de la fédération départementale, c'est surtout du conseil. Notamment avec DINA cuma, dispositif national d'accompagnement des cuma dans leurs réflexions et projets, pour construire un plan d'action. Aidé par l'Etat à hauteur de 90 % de son coût (plafonné à 1 500 euros), il revient à environ 180 euros HT aux cuma. En 2017, elles sont cinq à avoir sollicité la fédération départementale pour la réalisation de ce conseil stratégique approfondi (sur quatre jours). L'une d'elles, la Cuma Roche Colombe « est partie sur un DINA, après deux ans de déficit, a expliqué Eric Magnet, qui en est membre et aussi vice-président de la fédération départementale. Un état des lieux a ainsi été fait avec le regard extérieur et l'appui de Bastien. Cela donne un guide, une méthodologie pour avancer. Cela nous a servi, on aurait dû le faire avant. Du coup, nous sommes repartis sur un autre DINA, pour mettre à jour nos statuts et réviser notre règlement intérieur. » Bastien a ajouté : « Cela consiste à analyser ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas, à cibler les priorités puis à accompagner afin de bâtir un plan d'action pour la cuma (organisation, projets, communication entre adhérents, emploi...) ».
Par ailleurs, la fédération départementale a continué à épauler les cuma dans les démarches administratives et réglementaires. Elle a aussi organisé sept réunions de secteur pour évoquer problèmes, projets, besoins, attentes, statuts à réviser (obligation réglementaire), possibilité pour une cuma de devenir groupement d'employeurs...

« La Drôme est très active dans le réseau régional », a souligné la directrice de la fédération Auvergne-Rhône-Alpes des Cuma, Caroline Debroux.

Formations, banc d'essai...

Les formations 2017 ont porté sur la bonne gestion d'une cuma, l'optimisation de la conduite d'un tracteur et l'agroécologie (avec Frédéric Thomas, agriculteur expert en techniques culturales simplifiées). Quant au banc d'essai moteur, 14 tracteurs ont été diagnostiqués en Drôme l'an passé dans le but d'adapter au mieux sa conduite au régime du moteur pour économiser du carburant. D'un coût de 130 euros, « c'est un investissement rentable », en a dit Jean-Pierre Feschet. Autre activité de la fédération départementale : la promotion du modèle cuma auprès de futurs agriculteurs.
« La Drôme est très active dans le réseau régional », a souligné la directrice de la fédération Auvergne-Rhône-Alpes des Cuma, Caroline Debroux. Concernant la stratégie régionale, elle en a décliné les différentes thématiques : l'agroéquipement (maîtriser des charges de mécanisation), l'agroécologie (un axe fort), le numérique, l'organisation collective et l'emploi, la diversification des services.

Annie Laurie

(1) PDR : programme de développement rural.
(2) Feader : fonds européen agricole pour le développement rural.

 

Chiffres clés

88 cuma dans la Drôme, dont 2 créées en 2017 : celles des Marais à Loriol (maraîchage, arboriculture) et Rhône-Herbasse à Granges-lès-Beaumont (lavage, triage et séchage de noix).
55 cuma accompagnées dans leurs projets.
6 journées de formation.
5 DINA cuma déposés.
2 journées banc d'essai moteur.

 

Main-d'œuvre / La deuxième partie de l'assemblée générale de la FD Cuma de la Drôme avait pour thème l'emploi partagé.
Les groupements d'employeurs
Florian Vieudrin, président du groupement d'employeurs des Gallatières et administrateur de la Cuma du Perey (Ain).
Depuis fin 2016, les cuma peuvent être des groupements d'employeurs (GE) sans limite (auparavant avec un plafond de 49 % de la masse salariale). Cette opportunité donnée par la loi travail du 8 août 2016 a été évoquée à l'assemblé de la FD Cuma de la Drôme à travers les interventions de Florian Vieudrin, président du GE des Gallatières et administrateur de la Cuma du Perey (Ain), et Corinne Escaich, animatrice de l'Adefa (association départementale emploi formation en agriculture) de la Drôme.
Le GE des Gallatière, qui emploie un salarié à temps plein, a été créé en 2015 mais en dehors de la cuma car cela n'était pas possible à l'époque. La chambre d'agriculture de l'Ain a accompagné cette initiative avec une enquête pour sonder les exploitations ayant besoin de main-d'œuvre et l'appui d'un juriste en droit social. Le GE compte quatre adhérents : le Gaec de la Croix Pomiers (Florian et Veudrin et son frères, vaches laitières), un autre Gaec (4 agriculteurs, porcs et céréales), un autre éleveur (bovins viande et volailles) et un viticulteur. Les deux Gaec et la cuma sont sur la même commune (Saint-Martin-du-Mont). Chaque adhérent s'est engagé sur un volume d'heures annuel afin de remplir le planning du salarié. « Nous nous sommes donnés une trame et avons établi un planning au mois, a expliqué Florian Veudrin. Pour un changement, les autres membres du GE doivent être consultés. » Depuis la création de ce groupement, trois salariés se sont succédés.
« Tout repose sur l'entente »
Corinne Escaich, animatrice de l'Adefa (association départementale emploi formation en agriculture) de la Drôme.
Pour la répartition du volume d'heures de travail, « il n'y a pas de contraintes à condition que tous les membres du GE soient d'accord, a noté Corinne Escaich. Tout repose sur l'entente. Il faut trouver des salariés ayant des compétences larges, capables de s'adapter à différentes productions et façons de travailler. La Bourse à l'emploi peut aider au recrutement. Souvent, un GE est constitué par un groupe d'agriculteurs déjà existant et connaissant le(s) salarié(s) qu'ils vont embaucher. En moyenne, ces employés restent trois à quatre ans dans le groupement. »
Et le président de la fédération départementale des Cuma, Jean-Pierre Feschet, d'observer : « Avec la cuma, le groupe existe déjà. Du travail, il y en a. Le problème, c'est de trouver le salarié compétent et les moyens de le payer. La cuma est une bonne base de groupe ».
A. L.