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Organisation en commun

FD Cuma : une équipe renforcée pour plus d'animation

Bilan d'activité et actualité de la fédération départementale des coopératives d'utilisation de matériel agricole (Cuma) de la Drôme.
FD Cuma : une équipe renforcée pour plus d'animation

La Drôme compte 90 cuma, dont deux créées en 2018 : Rhône-Herbasse à Granges-les-Beaumont (lavage, triage et séchage des noix) et Agri Nature à Larnage (arboriculture et maraîchage). Il en a été fait état à l'assemblée générale de leur fédération départementale, le 19 février à Die, où son président, Jean-Pierre Feschet, a mis l'accent sur le renforcement de l'équipe d'animation en 2018 avec l'arrivée Mylène Delarue (à mi-temps).

Subventions

La fédération départementale accompagne le développement du parc matériel détenu en cuma, notamment en aidant la constitution des dossiers de demande de subvention. Les aides (variant de 40 à 70 % de l'investissement) se composent d'un financement de l'Union européenne et d'un co-financement de la Région, du Département ou de l'Agence de l'eau.
En 2018, sept plans d'investissement ont été déposés et onze matériels ont bénéficié d'une aide financière. Bastien Boissonnier, animateur à la fédération départementale des cuma, estime à 1,6 million d'euros les investissements des cuma drômoises en 2018. Au total, 155 000 euros de subventions ont été versés. Et quatre de ces investissements ont eu droit à l'aide du Département accordée pour l'acquisition de matériels spécifiques à l'agriculture biologique.

Une victoire du réseau

L'assistance à l'assemblée générale de la FD Cuma.

 

Auparavant, les subventions reçues par les cuma n'étaient pas amortissables. Cela avait un impact sur leur trésorerie. « Grâce à la mobilisation de notre réseau, a noté Jean-Pierre Feschet, la loi Egalim leur permet désormais d'affecter jusqu'à 50 % des subventions publiques au compte de résultat à partir du 2 novembre 2018. C'est un grand pas. »

L'accompagnement Dina

Autre service proposé aux cuma par leur fédération départementale : le dispositif national d'accompagnement Dina. Il s'agit d'un accompagnement spécifique dans leurs réflexions et projets, pour bâtir un plan d'action. « Un animatewur fait un état des lieux et on décide ensemble d'un sujet à travailler », a précisé Mylène Delarue. Aidé par l'Etat à hauteur de 90 % de son coût (plafonné à 1 500 euros), il ne reste qu'environ 180 euros HT à la charge de la cuma. En 2018, elles sont huit à avoir sollicité ce conseil stratégique approfondi. Thématiques abordées : stratégie globale, organisation, bâtiment, renouvellement du conseil d'administration... La fédération départementale apporte par ailleurs un appui aux cuma dans leurs démarches administratives, réglementaires et organise des réunions de secteur.

Se former, économiser du carburant

L'an passé, une vingtaine d'agriculteurs s'est formée à la bonne gestion d'une cuma. « Elle est incontournable pour les administrateurs, la transmission de leurs fonctions, les nouveaux adhérents, les nouvelles cuma... », a jugé le président. Bastien Boissonnier a signalé la gratuité de cette formation pour les ayants droit Vivea et invité les cumistes à y participer.
Quant au banc d'essai moteur, en 2018, il s'est déplacé à La Motte-de-Galaure, Montvendre et Montrigaud. 21 tracteurs y ont été diagnostiqués pour déceler d'éventuels dysfonctionnements. En outre, des conseils sur la conduite sont donnés pour économiser du carburant. Vient en prolongement une formation à la conduite économique. Autres activités de la fédération départementale : des démonstrations de matériel, la communication auprès des adhérents, la promotion du modèle cuma auprès de futurs agriculteurs...

Annie Laurie

Trophées des cuma

De gauche à droite, Bernard Bret et Pascal Gerby, présidents des Cuma Terre Avenir 26 07 et Rhône-Herbasse.
La FD Cuma de la Drôme a décerné trois trophées :
- Prix de l'esprit cuma à la Cuma Terre Avenir 26 07 (retourneur d'andains de compostage) : fusion des cuma ardéchoise (70 adhérents) et drômoise (150 adhérents).
- Prix de l'ambition à la Cuma Rhône-Herbasse : création rapide (en 2018) et gros investissements (250 000 €).
- Prix de la transmission à la Cuma de Soyans : présidence reprise par un jeune agriculteur.

 

Pratiques innovantes / Pour son assemblée générale, la FD Cuma de la Drôme avait choisi l'agroécologie comme thème. Des agriculteurs qui sont dans une dynamique d'expérimentation ont témoigné.
Agroécologie : les cuma ont toute leur place
« Les cuma ont toute leur place dans l'agroécologie ». C'est ce qu'a confié Hubert Charvat, administrateur référent agroécologie à la FD Cuma de la Drôme, lors de l'assemblée générale de celle-ci. L'agroécologie deviendra plus ou moins une obligation dans le futur. C'est pourquoi il faut accompagner les groupes dans la transition. »
Yves François.
Yves François, agriculteur isérois et administrateur référent agroécologie au sein de la fédération régionale (FR) des Cuma, a témoigné de son expérience. La démarche de sa cuma, intégrale dès le départ (originalité à l'époque), a commencé dans les années 1990. Et d'expliquer : « Nous avons démarré dans l'agroécologie sans le savoir, avec un ensemble de pratiques mises bout à bout ». Leur évolution dans cette voie est passée par le biocontrôle, l'introduction de légumineuses, des échanges de paille-fumier, des jachères pâturées par le troupeau d'un éleveur... Aujourd'hui, tous les tracteurs de la cuma sont équipés de guidage GPS. Deux membres de la cuma adhèrent à un système pour moduler la dose d'azote dans la parcelle en fonction du potentiel de rendement observé par satellite avec la détection de la biomasse.
 
La plus-value du collectif
Dorian Mathieu.  Alexandre Lutique.
Agriculteur dans la plaine de Valence, Dorian Mathieu a « mis un pied dans le semis direct et l'agriculture de conservation » dès son installation. Cela a été compliqué pendant dix ans. Mais il s'est formé pour s'améliorer, a été suivi par la chambre d'agriculture. Et il est entré dans une cuma pour un streap-till... Il a d'ailleurs souligné l'intérêt d'être plusieurs à travailler ainsi dans une cuma : « On échange plus. Un lien important s'est créé entre nous. » Pour Alexandre Lutique, viticulteur bio dans le Diois, sa cuma « est un peu un laboratoire à plusieurs, un "biotope d'agriculteurs". Cela aide à réfléchir, trouver des solutions. Et, à plusieurs, on peut avoir une diversité de matériels qui tournent peu dans l'année ». Anne-Claire Kubala, chargée de mission agroécologie à la FR Cuma, a insisté sur la plus-value du collectif : « On est un laboratoire, plusieurs à faire de l'expérimentation, à partager nos observations. Cela permet d'avancer plus vite, de se rassurer et de partager des risques sur du matériel ».
Anne-Claire Kubala.
A. L.