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Syndicalisme

FDSEA et JA à la rencontre des agriculteurs drômois

Dans le cadre de la campagne des élections chambre d'agriculture, FDSEA et JA ont organisé une tournée syndicale du nord au sud de la Drôme. Y ont participé des responsables nationaux.
FDSEA et JA à la rencontre des agriculteurs drômois

Plutôt qu'un grand meeting, la liste d'union FDSEA-JA a choisi pour cette campagne électorale d'aller à la rencontre des électeurs. Trois rendez-vous avaient été fixés le 9 janvier, au nord, au centre et au sud de la Drôme. Entourés de leurs candidats aux élections chambre d'agriculture, dont la tête de liste Jean-Pierre Royannez, les présidents des deux syndicats, Grégory Chardon et Sébastien Richaud, avaient également convié deux responsables nationaux : Eric Thirouin, secrétaire général adjoint de la FNSEA, et Julien Caillard, vice-président du bureau national de JA. On notait également la présence d'élus, entre autres Emmanuelle Anthoine, députée. Lors des trois réunions, les sujets évoqués ont été nombreux et les discussions nourries.

Des victoires syndicales

Dans les locaux de l'entreprise HDC Lamotte à Bren.

 

A Bren, aux Etablissements HDC Lamotte, chacun a pu mesurer la réussite de cette entreprise familiale. 8 500 tonnes de fruits et légumes (plus de 60 % produits localement) sont commercialisées auprès des enseignes de la grande distribution. A la suite d'investissements, Christophe Lamotte, le dirigeant, a fixé l'objectif à 10 000 tonnes. Après la visite des locaux, la réunion syndicale s'est déroulée sous l'un des hangars de l'entreprise. Grégory Chardon et Sébastien Richaud ont d'abord appelé les électeurs à voter pour ce scrutin chambre d'agriculture, « afin que la représentativité et la légitimité du monde agricole soient confortées ». Tous deux ont ensuite mis l'accent sur le travail mené quotidiennement par la FDSEA et les JA pour défendre les agriculteurs, citant au passage plusieurs victoires récentes comme celle sur le TODE (réduction de charges sur les emplois saisonniers). Sur ce dossier, « la Drôme est à remercier, a confié Eric Thirouin. Car la mobilisation

FDSEA-JA auprès des parlementaires a permis de faire changer la position du gouvernement. »

 

Agribashing et communication

 

A Bren, lors de la réunion syndicale.

Alors que le dénigrement systématique de l'agriculture (agribashing) s'amplifie chaque jour un peu plus, beaucoup d'exploitants agricoles ne décolèrent pas. La carte des soi-disantes fermes-usines publiées par Greenpeace, les « glyph'awards » de Générations futures ou encore la start'up d'Etat sur le glyphosate sont ressenties comme de la délation et de la discrimination sans fondement. Greenpeace s'est d'ailleurs excusée. Mais le mal est fait. Dans les campagnes, les critiques font mal et sèment le désarroi. « En matière de communication, nous sommes arrivés à un point de non-retour, a expliqué Eric Thirouin. Plus on se défendait, plus les choses empiraient. A la FNSEA, nous avons décidé de communiquer différemment en pas

sant de la défensive à l'offensive. C'est ainsi qu'est né le "contrat de solutions" sur les phytosanitaires. Son but est d'expliquer que la profession agricole est prête à moins recourir à ces produits. A la condition que soient recherchées des alternatives face aux impasses techniques et que les produits agricoles soient mieux valorisés sur le plan commercial. » Pour Julien Caillard, « les démarches vertueuses ne posent aucun problème si elles sont valorisées, ce qui n'est hélas pas encore le cas aujourd'hui ». Toutefois, vis-à-vis des produits agricoles, il note des évolutions positives « de ton » dans la communication publicitaire d'enseignes de la grande distribution.

Redonner confiance

Lors de la réunion tenue à la salle des fête de Vinsobres.Lors de la réunion tenue à la salle des fête de Vinsobres.Sur l'exploitation de Raphaël Reboul, à Grane.

Au cours des trois réunions, des exploitants ont dit leur agacement d'une réglementation environnementale trop contraignante. « On nous interdit de produire en France ce que les consommateurs trouvent en rayons en provenance d'autres pays, a pointé un agriculteur. C'est un vrai paradoxe. » Eric Thirouin a fait remarquer que « même le bio est concerné puisque l'utilisation du cuivre a fait l'objet de contestations. Heureusement, nous avons réussi à la maintenir. » Et de rappeler que l'interdiction du diméthoate, alors qu'aucune solution alternative n'est disponible, a entraîné l'abandon catastrophique de nombreux hectares de vergers.
Les deux responsables nationaux ont aussi évoqué la loi Egalim et les ordonnances censées garantir des niveaux de prix agricoles rémunérateurs, ainsi que la prochaine réforme de la Pac sur laquelle plane beaucoup d'incertitudes, notamment budgétaires. Par ailleurs, Eric Thirouin a rappelé certains acquis syndicaux comme la baisse des charges sur le travail, la suppression de certains critères de pénibilité, le maintien du remboursement des taxes sur le gaz et les carburants (TICGN), l'épargne de précaution en matière fiscale...
« Avec notre projet réaliste et réalisable pour la chambre d'agriculture, nous devons redonner confiance aux agriculteurs, a conclu Jean-Pierre Royannez. Et la question de la rémunération est centrale. Nous voulons aussi des installations viables, vivables et transmissibles », a-t-il ajouté. Il a également cité l'enjeu de l'eau pour l'irrigation, les aides pour protéger les cultures des aléas climatiques, le travail fait et à amplifier pour sauvegarder le foncier agricole. Et, alors que l'équivalent de plusieurs troupeaux d'ovins disparaissent chaque année en Drôme sous l'effet de la prédation, il a appelé de ses vœux le « zéro attaque de loups en zone pastorale ».