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COLZA

Fertilisation azotée : la bonne dose au bon moment

fin de permettre l’expression du plein potentiel du colza, une gestion minutieuse de la fertilisation azotée est indispensable. Il s’agit d’apporter la bonne dose au bon moment, pour atteindre l’objectif de rendement tout en tenant compte de l’état du colza en sortie hiver.

Fertilisation azotée :  la bonne dose au bon moment

Pesez votre colza pour calculer la dose d'azote à apporter. L'objectif de rendement est calculé à partir de la moyenne olympique du rendement des cinq dernières années. Attention : cet objectif ne doit en aucun cas correspondre au rendement maximal obtenu sur la parcelle. En effet, d'autres facteurs limitants pouvant venir impacter la culture (insectes, maladies, stress hydrique, un objectif de rendement équivalent au rendement maximal conduira dans la grande majorité des cas à une sur-fertilisation et à une perte sèche sur le plan économique. L'état du colza en sortie hiver, que l'on évalue par la pesée de biomasse aérienne, permet de traduire la quantité d'azote déjà absorbée par la plante. Cette mesure, lorsqu'elle est complétée par une précédente pesée en entrée hiver, permet de recalculer l'azote contenu dans les feuilles gelées au cours de l'hiver, qui sera remobilisé au printemps par la plante. Cette pesée, à réaliser sur 1 m² et à répéter deux à quatre fois sur la parcelle, est indispensable au calcul de la dose d'azote à apporter par la réglette azote colza®.

Fractionnez les apports d'azote

C'est au moment de la reprise de végétation et plus particulièrement à partir du début montaison que le colza a des besoins en azote importants pour l'élaboration des feuilles mais surtout des tiges et, plus tard, des graines dans les siliques.

Ne jamais dépasser 100 unités d'azote par apport

La stratégie de fractionnement de l'apport d'azote sur colza doit prendre en compte plusieurs éléments. Parmi eux, la dose totale d'azote à apporter (voir méthode réglette azote colza®) conditionnera des stratégies d'un à trois voire quatre apports. Les conditions météorologiques sont également en prendre en compte. Elles influencent la minéralisation passée et à venir. Enfin, il est nécessaire de tenir compte du CAU (coefficient apparent d'utilisation) du colza, à partir de l'état des plantes en sortie d'hiver et de leur stade lorsque l'on apporte l'azote. Le tableau ci-dessous propose les stratégies optimales de fractionnement en fonction de l'ensemble de ces éléments.
Sur les petits colzas, globalement inférieurs à 1 kg/m², et a fortiori en sol superficiel sans apport de matière organique, un premier apport précoce de 50 unités est à envisager pour faciliter la reprise de végétation, tout en tenant compte de la réglementation sur les dates d'épandages. Dans ces situations, un apport d'azote trop important serait contre-productif puisque les colzas ne seraient pas en capacité d'absorber et donc de valoriser tout l'azote apporté. Dans le cas de gros colzas, l'azote stocké dans le pivot est suffisant pour permettre au colza de repartir. Le premier apport pourra alors être réalisé plus tardivement, à partir du début montaison, voire dans certains cas à l'apparition des boutons floraux.

N'oubliez pas d'apporter du soufre

Du fait de la diminution significative des émissions de soufre dans l'atmosphère par les activités industrielles, se redéposant sur les cultures, il est primordial d'assurer une bonne alimentation du colza en cet élément. Une carence en soufre est remarquable du fait d'une décoloration jaunâtre des feuilles et des fleurs blanchâtres. Un défaut d'alimentation en soufre peut alors entraîner d'importantes pertes de rendement, jusqu'à 20 q/ha dans les situations les plus graves. Comme avec l'azote, la cinétique d'accumulation de matière sèche va de pair avec celle de l'accumulation de soufre. L'absorption va crescendo à partir du stade D2. Une dose de 75 unités de soufre sous forme sulfate assimilable par la plante permet de compenser les exportations par la culture. Cet apport est donc à envisager à partir de fin février début mars selon la précocité du colza. 
Arnaud Micheneau – Terres Inovia