Filavi œuvre pour la filière avicole

Philippe Juven, les aides à l'élevage avicole sont du domaine d'intervention de Filavi 26. Que dire de 2014 et des perspectives ?
Philippe Juven : « Le Département de la Drôme, via le PMBE(1) et l'aide au développement des circuits courts de proximité dans la filière avicole, a soutenu 26 dossiers en 2014, avec une enveloppe totale de 140 880 euros. 21 demandes concernaient la rénovation de bâtiments en filière organisée et 5 les circuits courts (création de poulaillers fermiers).
Côté avenir, les modalités du PCAE(2)sont à présent presque toutes arrêtées. Il mobilisera des crédits européens, sera géré par la Région, avec intervention possible des Départements. La semaine prochaine, nous allons rencontrer le conseil départemental de la Drôme pour savoir comment il envisage de s'impliquer. Ce plan multi-espèces aidera des projets de modernisation de bâtiments d'élevage. Il vise l'amélioration des performances économiques, de l'organisation et des conditions de travail, des performances environnementales et énergétiques, du bien-être animal et la diversification des activités agricoles. Il aura un guichet unique, c'est un point positif. Les aviculteurs intéressés doivent remplir un questionnaire pour répondre, d'ici fin août, à l'appel à projets.
Quant au Crof(3), il devrait être validé cette année et entrer en application en 2016. Il aidera des investissements matériels et aussi immatériels. Dans ce cadre, est prévu un travail sur les charges opérationnelles des élevages. Il consistera à acquérir des références, les diffuser et à mettre en évidence des leviers d'action. Filavi, la chambre d'agriculture de la Drôme et le Gévoda(4) devraient y prendre part en suivant 16 exploitations (8 en volailles de chair et 8 en volailles de ponte) pendant trois ans. »

Et sur le plan sanitaire, quel rôle joue Filavi ?
P. J. : « Une veille épidémiologique est exercée via un observatoire. Filavi informe les organisations de producteurs et aviculteurs sur les pathologies susceptibles de présenter des risques (salmonelles ou autres). En 2014, elle a diffusé 28 bulletins plus des récapitulatifs "salmonelles". Concernant ces dernières, le taux de contamination est toujours élevé dans la Drôme : 35 cas confirmés en 2014 et 6 depuis début 2015. Ceci, malgré les mesures de lutte prises ces dernières années par la profession et les services de l'État. »

Justement, y a-t-il du nouveau dans la lutte contre les salmonelles ?
P. J. : « Oui, un arrêté préfectoral a été signé le 1er juin concernant la gestion des effluents d'élevage contaminés par les salmonelles. Il remplace celui du 16 mai 2014, qui imposait aux aviculteurs concernés de les exporter dans un centre agréé, pour traitement assainissant par compostage. Le nouvel arrêté prend en compte la demande de la profession en donnant une deuxième possibilité, celle d'épandre ces effluents au champ mais sous certaines conditions. Le ministère de l'Agriculture a accordé une enveloppe spécifique de 30 000 euros à la Drôme pour 2015. La profession a décidé de consacrer 25 000 euros minimum à la prise en charge d'une partie du coût de transport de ces effluents au centre de traitement agréé. Le reste servira à la réalisation d'analyses sur les véhicules de transport des intrants et des poussins, ainsi que des véhicules "d'attrapage", d'équarrissage et des "petits faiseurs"... »

Et qu'en est-il des missions d'expertise nationales prévues ?
P. J : « Une mission d'expertise nationale spécifique à la Drôme est prévue cet été, mobilisant des référents de la DGAL(5) et des scientifiques de l'Anses(6) sur l'épidémiologie et le génotypage de la souche de salmonelles. Le rendu de son travail devrait être donné à la rentrée. La profession a souhaité une enquête la plus exhaustive possible. Il s'agit de tenter d'identifier l'origine des contaminations. Et il faut essayer de savoir si les cas de récidive sont dus à des problèmes de nettoyage ou à l'entrée sur l'élevage d'éléments extérieurs (intervenants, intrants). Une autre mission d'expertise, commune à tous les départements, doit porter sur les cas de suspicions de salmonelles non confirmées.
Les aspects sanitaires nous occupent beaucoup mais il ne faut pas occulter le reste, comme les dossiers économiques. Les évolutions sont nombreuses, actuellement, en aviculture. Il est donc important d'accompagner les éleveurs et de les soutenir dans leurs investissements. »

Propos recueillis par Annie Laurie

(1) PMBE : plan de modernisation des bâtiments d'élevage.
(2) PCAE : plan pour la compétitivité et l'adaptation des exploitations.
(3) Crof : contrat régional d'objectif de filière.
(4) Gévoda : groupement des éleveurs avicoles Drôme-Ardèche.
(5) DGAL : direction générale de l'alimentation.
(6) Anses : agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail.

Filavi 26 et ses missions