Filière cunicole : « communiquer pour aborder les défis de demain »
Dernièrement, la société d’intérêt collectif agricole (Sica) Lapalliance a organisé son assemblée générale à Montrond-les-Bains dans la Loire. À l’ordre du jour, les différents rapports statutaires, un tour d’horizon de l’activité cunicole sur le territoire et plusieurs interventions.

Groupement de producteurs né de la fusion, en 2019, de la coopérative Gelap-Union et de la Sica Lapins Sud-Est (LES), la Sica Lapalliance est présidée depuis cette année par Philippe Marcoux, éleveur dans la Loire et anciennement trésorier. La structure avait donné rendez-vous à ses adhérents le 8 juillet dans le cadre de son assemblée générale à Montrond-les-Bains, « simplement parce que c’est l’endroit le plus central par rapport à la zone de reconnaissance du groupement », a indiqué le président. La Sica Lapalliance se donne trois missions prioritaires, à savoir maintenir le potentiel de production, renouveler les générations de producteurs et travailler sur une contractualisation tripartite entre producteurs, fabricants d’aliments et abattoirs qui tienne compte des coûts de production. « Lors de cette dernière année 2021, nous avons vécu un contexte particulièrement compliqué avec la Covid-19. Les contacts, rencontres et moments conviviaux se sont faits rares, mais nous avons su garder une solidarité de filière. Je suis heureux que nous puissions tous participer à ce moment de partage qui est notre assemblée générale », a déclaré le président dans son rapport moral.
Effectifs et répartition de la production
Au 31 décembre 2021, le groupement comptait 42 adhérents pour un total de 17 496 cages-mères (CM). Une baisse de 17,28 % est donc constatée par rapport à l’exercice précédent qui recensait 48 adhérents pour 21 152 CM. Parmi ces 17 496 CM, la région Aura est majoritaire avec 14 188 d’entre elles. Sur les douze départements de la région, dix sont concernés par le groupement. La production commercialisée en 2021 est de 1 297 461 lapins, soit 3 320 tonnes vendues, contre 1 240 054 lapins (3 137 tonnes vendues en 2020). Contrairement à l’évolution du nombre d’éleveurs et de CM qui baissent, l’évolution est de + 4,6 % lapins vendus et de + 5,8 % en termes de tonnage commercialisé.
Une démarche de qualité
Pour l’exercice 2021, la Sica a engagé l’intégralité de sa production dans la démarche Lapin de France, « qui s’inscrit dans le pacte de confiance des acteurs des filières animales françaises regroupées sous le label Viandes de France ». Par ailleurs, le cabinet d’audit Veritas s’est chargé de deux contrôles en juin et décembre 2021. Actuellement, 1 006 375 lapins suivent une démarche de qualité dans le groupement, soit 77,56 % de la commercialisation. Répartie en fonction des cahiers des charges, la production est majoritairement labellisée Bleu blanc cœur (Oméga 3), avec 691 000 lapins pour 1 735 tonnes. Cette filière a été mise en place le 1er janvier 2016 à la demande de System U. Elle concerne 18 éleveurs pour une production de 12 500 lapins par semaine. Viennent compléter le podium, les lapins standards (244 577 lapins pour 606 404 kg) et les lapins certifiés CCP-Vallée du soleil (100 916 lapins pour 256 000 kg).
Élu cette année en tant que président de la Sica Lapalliance, l’ancien trésorier de la structure, Philippe Marcoux, a mené l’assemblée générale.
Les lapins certifiés « Logés au grand air », production historique de la Sica Lapins Sud-Est, représentent 2 000 lapins par semaine pour neuf éleveurs. La transition vers des logements bien-être animal et logé au grand air tend à voir apparaître une augmentation des volumes. Les lapins colorés, ensuite, renvoient à la production de niches par excellence. Cette catégorie concerne douze éleveurs pour une production de 1 380 lapins par semaine. Ici, les lapins sont destinés principalement au rayon traditionnel pour les grandes et moyennes surfaces ou les boucheries. Enfin, les lapins « Gourmand d’Auvergne », production de lapins lourds sous cahier des charges « Lapin régional », concernent quatre éleveurs pour 1 600 lapins par semaine. Ceux-là sont principalement destinés aux boucheries et aux grossistes.
Pour les abattoirs, les établissements Ribot dominent grandement avec 72 % de la commercialisation, suivis par les établissements Palmid’or Bourgogne (19 %).
Côté budgétaire, le président Philippe Marcoux a présenté « des résultats financiers de cet exercice stables. Nous avons réussi, malgré les difficultés, à assumer notre rôle de soutien à l’ensemble des adhérents. »
Le bien-être animal
Le président Philippe Marcoux a souhaité rappeler la récente conjoncture, où « depuis quelque temps, le débat sur le bien-être animal évolue, bouleversant les techniques d’élevage que nous maîtrisions depuis de nombreuses années. La Sica a su prendre ce tournant que l’avenir nous impose en concrétisant la création du premier élevage en parc dans le Cantal ». Avant de conclure : « Communiquer sur la diversité de la filière et ce qu’elle propose à ce jour prend tout son intérêt pour aborder les défis de demain et ainsi permettre le renouvellement des générations. »
Axel Poulain