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Lutte sanitaire

Flavescence dorée, bilan en Drôme

Plus de 9 500 ha ont été prospectés l'an dernier. Les contaminations semblent être en baisse mais la vigilance ne doit en rien être relâchée.
Flavescence dorée, bilan en Drôme

La flavescence dorée de la vigne est une maladie réglementée avec des conséquences économiques importantes pour la filière viticole. Elle est provoquée par un phytoplasme, un genre de bactérie sans parois qui cause des altérations physiologiques jusqu'à provoquer la mort de la plante. Mais c'est surtout le caractère épidémique de cette maladie qui la rend si connue. Elle fait partie des « jaunisses de la vigne », où nous retrouvons aussi le bois noir (maladie endémique et pas épidémique). Les symptômes de ces maladies sont les mêmes et une analyse en laboratoire est nécessaire pour pouvoir les distinguer (www.inra.fr, Vitali et al, 2013).

Plus de 9 500 hectares prospectés

La Drôme connaît cette maladie depuis longtemps. En 2016, la lutte collective a concerné trois périmètres de lutte obligatoire (PLO) : un dans le Sud-Drôme, un dans le Diois et un dans le secteur de Montélimar. La filière viticole a montré son implication pour mettre en place tous les axes de cette lutte collective. En 2016, 9 561 ha de vigne ont été prospectés avec l'aide de la FDGdon* de la Drôme, dont 9 022 en PLO, 55 ha sur le PLO de l'Ardèche limitrophe à Montélimar (Viviers, Le Teil et Rochemaure) et 485 surveillés en dehors du PLO, notamment autour des vignes mères de porte-greffe, et ce sous la délégation de FranceAgriMer.
La prospection a été réalisée en quad en Sud-Drôme et à pied dans la vallée du Diois et sur le secteur de Montélimar. Normalement, les symptômes de jaunisse (flavescence dorée et bois noir) commencent à être plus ou moins visibles à partir du mois de juillet. L'expression symptomatique peut être influencée par les conditions météorologiques de l'année. La sècheresse peut avoir une incidence importante sur l'expression des symptômes (étude Prezelj et al., 2013).

Rester attentif

En Drôme, la prospection a débuté le 16 août et s'est terminée le 19 octobre. La prospection exhaustive du vignoble du Diois a permis de constater que les contaminations sont limitées dans le centre du foyer découvert en 2015. Sur le secteur de Montélimar, la parcelle contaminée et repérée en 2015 ne semble pas exprimer les contaminations typiques d'un vrai foyer en 2016. Une demande de génotypage a été envoyée à l'Inra de Bordeaux.
En conclusion, « les contaminations semblent être en baisse sur tout le département et se concentrer autours des anciens foyers existants, là où la maladie exerce une pression importante, indique la FDGdon. Cette évolution est bien visible dans le secteur du Sud-Drôme. Les viticulteurs et la profession doivent continuer à rester attentif et s'engager dans cette lutte collective afin de pouvoir contenir les foyers et les éradiquer. » 
* FDGdon : fédération départementale des groupements de défense contre les organismes nuisibles.

 

Comment lutter contre la flavescence dorée de la vigne ?


A ce jour, il n’existe aucun moyen de « guérir » un cep malade. La base de la lutte reste la mise en place de plusieurs pratiques :
- l’arrachage des ceps contaminés avant la reprise du cycle végétatif et l’apparition de la nouvelle génération de cicadelles vectrices. Cela permet de limiter les nouvelles contaminations ;
- la surveillance (prospection) afin de détecter les plantes symptomatiques et pouvoir intervenir rapidement pour éviter qu’elles soient source de nouvelles contaminations ;
- l’application de traitements insecticides là où les populations de cicadelles vectrices (scaphoideus titanus) sont importantes. La lutte insecticide n’a aucun impact sur les ceps malades, elle permet uniquement d’éliminer le vecteur pour éviter la contamination de nouveaux ceps.
- l'introduction de matériel végétal sain.
« Seulement l’application de toutes ces pratiques et de façon collective permet de contenir et réduire les contaminations de la flavescence dorée », souligne la FDGdon de la Drôme.