Floraison précoce pour les tournesols

Les semis d'avril, soit la majorité des situations, ont bénéficié de conditions particulièrement favorables jusqu'à début juin, avec une météo qui a alterné pluies et températures élevées. Actuellement, ces parcelles sont en pleine floraison (Sud-Drôme). Les semis plus tardifs, au-delà du 10-15 mai, ont atteint le stade bouton et devraient entrer en floraison d'ici peu. Suite aux températures caniculaires et au manque d'eau au mois de juin, les tournesols ont montré des signes de stress hydriques bien visibles. Les récentes pluies sont donc arrivées à point nommé. Mais l'irrigation du tournesol garde toute sa pertinence, en particulier pour les situations qui n'en ont pas bénéficié.
Bon état sanitaire
En Rhône-Alpes, les parcelles sont particulièrement propres. Les conditions météo chaudes et sèches depuis plusieurs semaines sont défavorables au développement des maladies. Dans ce contexte, les symptômes de maladies ont encore été peu observés, mais il convient d'être attentif. On soulignera la bonne efficacité des interventions herbicides de prélevée qui ont été réalisées le plus souvent dans de bonnes conditions. Les fortes chaleurs enregistrées peuvent conduire à s'interroger sur la nécessité de démarrer l'irrigation sur tournesol. Attention, toutefois, à un apport d'eau précipité qui risquerait de pénaliser la culture.
L'irrigation en question
L'irrigation a pour principal objectif de maintenir la surface foliaire pendant et après la floraison, afin d'assurer le processus photosynthétique, indispensable pour le remplissage des graines. Un éventuel apport d'eau au stade bouton E2 (bouton de 0,5 à 2 cm - bractées bien distinguables) devra se raisonner en fonction du développement végétatif atteint par le tournesol. Sur des tournesols en général bien développés (cas général), pas de précipitation. Les dévelop-
pements végétatifs obtenus à ce jour sont souvent satisfaisants pour les semis d'avril jusqu'à début mai, et ne justifient pas ce premier apport au stade bouton. En effet, les tournesols ont le plus souvent bénéficié d'une pluviométrie suffisante, notamment sur la deuxième décade de mai.
Ne jamais irriguer un tournesol exubérant avant la floraison
Pour les tournesols peu développés semés tardivement (après le 15 mai), un apport d'eau sera très profitable.
Certaines parcelles, semées après les 15 mai, a fortiori sur les sols à faible réserve utile, sont plus fortement exposées au manque d'eau et peuvent justifier un apport d'eau au stade bouton. Dans les situations irrigables, un ou deux tours d'eau selon la disponibilité et le stade des tournesols pourraient alors être très profitables.
Positionner les tours d'eau selon la disponibilité de la ressource
Les tours d'eau encadrant la floraison offrent généralement les meilleurs résultats. Deux apports d'eau de 35 à 40 mm encadrant la floraison garantissent un gain de 7 à 8 q/ ha et de 2 à 4 points d'huile. Plus le sol est superficiel et le semis tardif, meilleure sera la valorisation de cet apport. Sur des tournesols bien développés, voir exubérants, deux irrigations bien positionnées suffisent.
Terres Innovia
Les bonnes pratiques de l’irrigation
Piloter les apports en tenant compte de votre disponibilité en eau, du stade du tournesol et du niveau de croissance des plantes.
- Faire le premier apport (30 à 40 mm) juste avant la floraison, voire au début de la floraison ;
- Après une pluie, décaler le tour d’eau d’un jour par tranche de 5 mm. Préférer des doses de 30-40 mm à chaque tour d’eau à des apports plus faibles ;
- Il est déconseillé d’irriguer lorsque le tournesol est en pleine floraison, (surtout si la météo annonce des conditions humides), cela pourrait favoriser le développement du sclérotinia du capitule.
- La stratégie en trois apports est à réserver à des situations bien particulières (voir tableau des conseils irrigation).