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Observatoire

Foncier agricole drômois : un marché dynamique

Les grandes tendances des marchés fonciers ruraux et en particulier agricole constatées par la Safer dans la Drôme en 2016.
Foncier agricole drômois : un marché dynamique

Chaque année, la Safer(*) fait état de ses observations sur la dynamique des marchés fonciers ruraux et en particulier agricole dans la Drôme. Ce dernier correspond aux biens dont la destination agricole principale est certaine, en raison de l'existence d'un bail, du statut de l'acquéreur (agriculteur) ou de la nature agricole des terrains et de leur superficie (plus de 5 hectares).
En 2016 dans la Drôme, le marche foncier agricole a fortement progressé. 1 712 hectares (ha) de terrains agricoles se sont vendus en ce qui concerne le non-bâti (665 notifications) et 1 412 pour le bâti (152 notifications). Comparé à 2015, la progression est de 6,5 % en nombre de transactions, de 16,5 % en surface et de 15,9 % en valeur. Elle est surtout liée aux biens bâtis : + 66,2 % en surface et 25,8 % en valeur. Les biens non bâtis, eux, ont affiché un recul de 10,9 en surface et 3,9 % en valeur. Chef de service du département études et développement à la Safer Rhône-Alpes, Yann Léger qualifie le marché foncier agricole de « dynamique ». Et d'expliquer : « On peut penser que la crise, dans certaines filières comme l'élevage, pousse des agriculteurs à vendre un peu de terrain pour équilibrer le résultat de leur exploitation ».

Hausse significative du prix des terres

L'année dernière, le bâti s'est échangé à 272 500 euros en moyenne par vente. Autre constat, depuis trois ans, le prix moyen des terres (hors vignes) enregistre une hausse significative. Il est passé de 0,52 euro le mètre carré en 2014 à 0,65 en 2015 et 0,75 en 2016. « Le resserrement du marché et l'augmentation des prix sont les signes d'une forte tension sur ce marché animé par un besoin d'agrandissement d'exploitations pour compenser une baisse de marges », remarque Yann Léger.
En surface, 71 % des acquéreurs de foncier agricole étaient des agriculteurs et 28 % des non-agriculteurs (21 % des personnes physiques et 7 % des personnes morales). La part des collectivités est marginale sur ce segment de marché.

Davantage de tension en plaine

Concernant le prix des terres et des prés dans la Drôme en 2016, Yann Léger retient une hausse mais des fourchettes de prix restant globalement stables. Les plus fortes tensions, les prix les plus élevés sont toujours enregistrés dans les secteurs de plaine. Par contre, en secteurs d'élevage (du Nord-Drôme par exemple), la situation est baissière en raison de la crise qui touche cette filière.

Vignes : retour à la normale

Le marché foncier agricole 2016 s'est caractérisé par un fort repli venant corriger une année 2015 exceptionnellement haute. C'est une année « plutôt normale ». Les vignes en côtes-du-rhône septentrionales sont toujours très recherchées, les AOC prestigieuses (comme l'Hermitage) tirent d'autres appellations vers le haut. Le marché foncier est très fermé. Les prix des vignes et terres à vignes, notamment en crozes-hermitage, sont à la hausse. Les côtes-du-rhône régionales et villages restent sur une bonne dynamique, les prix sont variables avec une tendance à la progression. Vinsobres enregistre une hausse avec une dominante à 40 000 euros l'ha. L'appellation Grignan-les-Adhémar « reprend du poil de la bête » depuis son changement de nom, avec quelques transactions à 14 000 euros l'ha. En clairette de Die, le foncier fait l'objet de peu d'échanges. Sur ce marché très fermé, le prix moyen se situe à 40 000 euros l'ha. Et la terre à vigne se négocie à 10 000 euros l'ha.

Annie Laurie

(*) Safer : Société d'aménagement foncier et d'établissement rural.

 

 

Drôme /

Les marchés ruraux

La consommation foncière et les changements d'usage des sols pour l'urbanisation en 2015(* ) sont toujours en repli dans la Drôme. 152 hectares (contre 169 en 2014, 173 en 2013 et 210 en 2012) ont été consacrés à l'artificialisation (zones d'activité économique, habitat, bâtis de loisirs), auxquels s'ajoutent 58 ha pour des infrastructures (routes...). Les surfaces nouvellement urbanisées sont en repli de 10,3 % entre 2014 et 2015. Parmi les explications, figurent des documents de planification plus restrictifs et une orientation vers l'économie d'espace dans l'habitat, indique Yann Léger, chef de service du département études et développement à la Safer Rhône-Alpes. Il souligne aussi un point « intéressant » : dans la classe « autre urbain », la baisse est significative (- 54 ha). Elle illustre un phénomène de densification de la ville sur des espaces déjà affectés à un usage urbain. Une partie des terrains à bâtir, d'agrément a été prélevée dans cette enveloppe. « C'est bon signe. L'urbanisation est toujours dans la même dynamique d'inflexion ; c'est-à-dire qu'elle consomme de moins en moins d'espaces agricoles. » « Le bilan est plutôt positif. »
Le marché de l'espace rural (biens comportant un élément agricole au moment de la vente) a été soutenu en 2016 dans le département. La valeur 2016 d'un lot non bâti est inférieure de 36 % à la moyenne de Rhône-Alpes tandis que celle d'un lot bâti est supérieure de 10,5 %. En termes d'achats résidentiels incluant des biens agricoles, la Drôme arrive en troisième position en Auvergne-Rhône-Alpes, avec un prix moyen de 245 900 euros contre 377 000 en Haute-Savoie et 319 100 dans le Rhône.
Concernant les achats d'agréments et de loisir incluant des biens agricoles, la Safer constate une pression assez forte des particuliers. Ils ont acquis 133 ha en 2016 à un prix moyen de 3,50 euros le m² de terrain agricole. Soit 4,7 fois plus que le prix moyen des terres agricoles du département (qui était de 0,75 euro).
(*) Les chiffres 2016 ne sont pas encore disponibles.