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Observatoire

Foncier agricole : le marché se tend

L'essentiel des constats de la Safer sur le marché foncier agricole dans la Drôme en 2015. Après une période plutôt stable, ce marché a tendance à se tendre.
Foncier agricole : le marché se tend

Chaque année, la Safer(*) fait état de ses observations sur la dynamique des marchés fonciers ruraux et en particulier agricole dans la Drôme. Ce dernier correspond aux biens dont la destination agricole principale est certaine, en raison de l'existence d'un bail, du statut de l'acquéreur (agriculteur) ou de la nature agricole des terrains et de leur superficie (plus de 5 hectares).

Hausse du prix moyen des terres

Sur ce marché, en 2015 dans la Drôme, 1 900 hectares de terrains agricoles se sont vendus pour le non-bâti (644 notifications) et 991 pour le bâti (142 notifications). Comparé à 2014, la progression est de 6,5 % en nombre de transactions, de 5,3 % en surface et de 32,5 % en valeur. « Le marché agricole est globalement tendu, constate Yann Léger, chef de service du département études et développement à la Safer Rhône-Alpes. Cette tension s'explique principalement par un besoin d'agrandissement des exploitations agricoles pour compenser la baisse des marges sur la vente de leurs productions. »
L'an passé, le bâti s'est échangé à 256 500 euros en moyenne. Le prix moyen des terres (hors vignes) est passé de 0,52 le mètre carré en 2014 à 0,64 en 2015.
En surface, 68 % des acquéreurs de foncier agricole étaient des agriculteurs et 31 % des non-agriculteurs (28 % des personnes physiques et 3 % des personnes morales). La part des collectivités est marginale sur ce segment de marché.

Davantage de tension en plaine

Concernant le prix des terres et des prés dans la Drôme en 2015, Yann Léger retient une légère hausse mais des fourchettes de valeur qui restent globalement stables. C'est dans les secteurs de plaine que se manifeste le plus de tension. Et ce, principalement dans la plaine de Valence « où, a priori, des exploitations ont une nécessité de s'agrandir, en grandes cultures, pour maintenir leur rentabilité. » Dans la plaine de Montélimar et Pierrelatte, « le marché était déjà à des niveaux de prix élevés. Il est hyper-tendu du fait de la valeur agronomique des terres, de l'espace contraint, donc de la concurrence d'usage avec l'urbain ».

Vignes : marché dynamique et prix contrastés

Le marché foncier viticole comprend tous les biens dont au moins 50 % de la surface est en vigne. De 2015, les conseillers fonciers de la Safer de la Drôme retiennent un marché des vignes dynamique ainsi que des prix très contrastés entre le nord et le sud. Ce marché s'est caractérisé par une baisse du nombre de références de vente (transactions) de 29 %, une augmentation de 16 % des surfaces échangées et de 28 % du chiffre d'affaires. Il s'est vendu des biens plus importants. En non-bâti, le prix moyen de vente est passé de 32 400 euros en 2014 à 48 800 en 2015, soit une progression de 51 %.
Autre constat, au nord, les AOC des côtes-du-rhône septentrionales sont très prisées. Les côte-rôtie, condrieu, hermitage entraînent dans leur sillage les appellations crozes-hermitage, saint-joseph, saint-péray. Le marché foncier est très fermé, d'où une hausse des prix des terrains nus dans le périmètre de ces appellations. Au sud, en côtes-du-rhône régionales et villages, la tendance du marché foncier est à la stabilité. Quelques opportunités existent dans des appellations comme celle du vinsobres (avec son « cru »). Enfin, en pétillants - clairette de Die et saint-péray - le marché foncier agricole affiche une bonne tenue.

Annie Laurie

(*) Safer : Société d'aménagement foncier et d'établissement rural.

 

La dynamique des marchés ruraux

La consommation foncière pour l'urbanisation en 2014* (support d'un bâti d'habitat, d'économie ou de commerce) était toujours sur une dynamique baissière dans la Drôme, indique Yann Léger, chef de service du département études et développement à la Safer Rhône-Alpes. Les surfaces nouvellement urbanisées sont en repli : - 75 % sur les périodes 2006-2009 et 2010-2014. Elles ont concerné 169 hectares en 2014 (contre 173 en 2013 et 210 en 2012). Parmi les facteurs explicatifs : des économies d'espace, un contexte économique peu favorable à l'implantation de nouvelles entreprises...
Concernant les achats de biens agricoles par des non-agriculteurs en 2015, la valeur moyenne du lot résidentiel a progressé pour la seconde année consécutive. Elle est passée de 231 500 euros en 2014 à 244 600 en 2015, soit 5,6 % de plus. Elle traduit l'intérêt des acquéreurs pour des biens ruraux de surfaces foncière très supérieures à l'offre disponible pour des terrains à bâtir. Les particuliers sont prêts à acheter du terrain agricole ou forestier pour leur agrément et à le payer quatre fois plus cher que le prix des terres sur le marché agricole.
* Les chiffres 2015 ne sont pas encore disponibles.