Formations 2016-2017 : un catalogue riche de nouveautés

Au cours de la saison 2015-2016, quelque 700 agriculteurs et agricultrices ainsi qu'une centaine de salariés ont suivi l'une des formations collectives proposées par la chambre d'agriculture de la Drôme. « Cela a représenté 120 journées dans 45 formations et 80 sessions », résume René Joncheray, ingénieur formation. Au hit parade, les thèmes de la Pac et du Certiphyto ont été détrônés l'an dernier par celui de la diversification vers les plantes à parfum, aromatiques et médicinales (Ppam). « C'est sans doute lié à un marché porteur pour cette filière et à la reconnaissance des compétences de notre chambre d'agriculture, analyse René Joncheray. Nous avons même eu deux stagiaires de la Martinique. » La prise en main du logiciel Mes Parcelles est une autre formation ayant attiré un large public. De même que le Certiphyto où la demande est restée importante alors même que l'obligation de certificat remonte à 2015. Sur l'ensemble de la saison écoulée, 90 % des stagiaires ont déclaré être satisfaits des formations suivies et 98 % de l'organisation mise en œuvre. Un véritable plébiscite.
« En lien avec notre cœur de métier »
Alors que, dans d'autres sphères, novembre est le mois des nouvelles collections, la chambre d'agriculture de la Drôme, elle, lance son nouveau « catalogue des formations ». « Nous fonctionnons encore en campagne agricole. Aussi, la construction du nouveau programme démarre en juin avec la remontée des idées du terrain, explique René Joncheray. Nous prenons en compte les propositions des conseillers et techniciens, celles des exploitants au travers des comités d'actions et de projets (Cap). D'autres thèmes proviennent de notre veille pédagogique, laquelle nous permet de cerner des tendances et des nouveautés. » L'ensemble est ensuite débattu en réunion d'encadrement courant septembre. Sont alors déterminés les priorités et les moyens alloués (temps de techniciens...). Début octobre, le contenu final du catalogue est alors validé.
« Nos thèmes de formation sont en lien avec le cœur de métier de la chambre d'agriculture », souligne René Joncheray. Globalement, les sessions portent sur l'accompagnement dans les productions traditionnelles du département (approches techniques), l'évolution agronomique et environnementale (mises à jour sur les réglementations...), l'aide à la gestion des exploitations lors des phases clés (installation, transmission, Pac...). Il y a aussi des formations d'accompagnement à la diversification (par exemple, le plan de maîtrise sanitaire pour des projets d'ateliers de transformation). Vingt-cinq agents de la chambre d'agriculture interviennent en tant qu'experts dans les formations ainsi proposées.
S'adapter, innover, valoriser
Le catalogue 2016-2017 est riche de nouveautés. A titre d'exemple, dans le domaine des productions végétales, figure un thème en lien avec la recherche d'adaptation au marché et l'amélioration des pratiques agroécologiques. Ainsi, des oléiculteurs pourront participer à un voyage en l'Italie pour y découvrir des pratiques très pointues. Autre exemple, en élevage cette fois, une formation propose aux éleveurs caprins d'améliorer la performance de leur cheptel. Pour être au fait de l'innovation, une journée sera consacrée à la visite du salon Caprinov, fin novembre à Niort (79). En feuilletant le nouveau catalogue, on découvre aussi une formation dont le but est de réaliser et valoriser des photographies de qualité. Il ne s'agit pas ici d'inciter à la reconversion vers un nouveau métier mais de permettre à celles et ceux faisant de l'agrotourisme de réaliser au mieux leurs supports de communication. Par ailleurs, à l'ère du tout internet, une formation s'adresse à celles et ceux ayant des difficultés avec les télédéclarations.
« En 2017, nous devrions aussi tester la formation à distance sur une session consacrée à l'accueil du public à la ferme », annonce René Joncheray. En plus des journées en salle, les stagiaires pourront se rendre sur une plateforme internet pour y choisir leur formule d'accueil (chambre d'hôte, ferme équestre...). Des témoignages vidéos ainsi que des fiches techniques et autres supports seront accessibles. Et un forum permettra même aux stagiaires de partager leurs informations pour finaliser leur plan d'action respectif. « C'est une autre méthode pédagogique que nous mettons en place, souligne René Joncheray. Chaque stagiaire pourra se former à son rythme depuis son domicile. Et cela évite aussi les déplacements. » D'ailleurs, sur ce point, une des ambitions de la chambre d'agriculture est d'amplifier les formations de proximité, sur les territoires drômois.
Christophe Ledoux
Des formations gratuites
Grâce à la participation du fonds d'assurance formation Vivéa, la quasi-totalité des sessions proposées est entièrement gratuite pour les exploitants agricoles. Par ailleurs, les services de remplacement (04 75 82 40 05) peuvent intervenir pour permettre à l'exploitant d'être remplacé pendant la durée de sa formation, et cela à coût réduit.A noter, dans le cas d'un projet individuel de formation, il est possible de contacter directement Vivéa (04 37 65 14 05) pour obtenir les conditions d'une prise en charge.
Témoignages / Une agricultrice ainsi qu'un jeune en phase d'installation témoignent de leur participation à des formations organisées par la chambre d'agriculture.
Se former, « un perpétuel enrichissement »

Le fait que la session de formation soit étalée dans le temps est un atout, estime Christèle Pion. « Cela a stimulé chaque stagiaire à tester des acquis sur son élevage, pour ensuite en discuter avec le groupe. De ces expériences et échanges, on repart avec de petites recettes », confie-t-elle.
Elle qui a aussi suivi une formation de maître d'apprentissage estime que se former est un « perpétuel enrichissement. Cela permet d'avancer en abordant et en approfondissant en groupe des thématiques et problématiques. C'est aussi un bon moyen pour se recentrer sur les fondamentaux de son activité », fait-elle remarquer. Pour Christèle Pion, se former n'est pas une perte de temps, bien au contraire. « C'est aussi une ouverture d'esprit », ajoute-t-elle.Des intervenants compétents et expérimentés
Hors cadre familial, Julien Junique, lui, n'est pas encore installé. Son parcours l'a conduit à réaliser un stage « reprise d'exploitation » d'une durée de quinze mois ainsi que le stage préparatoire à l'installation (dit « stage 21 heures »). En 2014, au début de son projet d'association, il a suivi une formation intitulée « s'installer en société ». Son projet n'ayant pas abouti, il recherche actuellement une exploitation de polyculture élevage avicole. Très intéressé par les plantes à parfum, aromatiques et médicinales (Ppam), il a participé à deux formations sur la ferme expérimentale de Mévouillon, fin 2015. « C'était super, confie-t-il. En trois jours, on a pu voir le choix des espèces, le machinisme, la commercialisation... » En mai dernier à Montélimar, il s'est inscrit à une formation sur le séchage des Ppam, qu'il dit avoir beaucoup appréciée. Il a aussi participé à une session sur la réglementation en élevage. « A part celle-ci qui ne correspondait pas à mes attentes car orientée ruminants et non aviculture, précise-t-il, j'ai trouvé toutes les formations très intéressantes, avec de très bons intervenants, compétents et expérimentés. »
Point de vue / Sandrine Roussin, élue de la chambre d'agriculture de la Drôme et déléguée régionale de Vivéa, incite le plus grand nombre d'agriculteurs à se former.
Se former pour ouvrir les yeux
