Accès au contenu
Point de vue

Fromaniac, « une bonne idée »

Ce que pense Hervé Barnier, vice-président du syndicat du Picodon et producteur fermier à Vesc, de la première édition de Fromaniac, concours régional des fromages.
Fromaniac, « une bonne idée »

Mettre en avant les fromages AOP et IGP de la région Auvergne-Rhône-Alpes « est une bonne idée, selon Hervé Barnier, vice-président du syndicat du Picodon. Je ne peux dire que du bien de cette initiative. Attirer l'attention des médias et du grand public sur nos signes de qualité est toujours intéressant. C'est un coup de projecteur sur la filière, les producteurs et entreprises. L'idée est séduisante car nos petites appellations montagnardes ont besoin de promotion et ne peuvent s'offrir de coûteuses campagnes publicitaires. On verra ce qu'il ressort de ce premier concours régional en termes d'organisation, de déroulé et de résultats. Mais je pense que Fromaniac pourrait trouver sa place entre les concours locaux et le concours national ».

Du sérieux

Le jury du concours de Fromaniac sera présidé par un ingénieur en science des aliments formateur à l'analyse sensorielle des produits pour les jurés de concours. « C'est un gage de sérieux dans le jugement », estime Hervé Barnier. Quant à la participation d'un jury composé d'élèves de troisième pour élire le meilleur Picodon, « c'est une démarche intéressante car les jeunes sont l'avenir. Nous avons intérêt à les intéresser. En plus, ils apportent un regard différent des professionnels. » Et de rappeler qu'un jury d'enfants officie chaque année au concours du Picodon de Saoû. Au préalable, ils sont "formés" à la dégustation et travaillent avec un cahier des charges simplifié à l'école.

De la visibilité donnée à la filière

« Au-delà des prix décernés au concours, Fromaniac est un moyen de donner de la visibilité à la filière, de montrer le dynamisme de notre AOP », souligne encore Hervé Barnier. Et d'espérer que les producteurs de Picodon seront nombreux à participer à sa première édition. Hervé Barnier y prendra part en tant que producteur fermier.
Au sein du Gaec « la ferme de Pracoutel » à Vesc, lui et son épouse, Hélène, élèvent 140 chèvres chamoisées, pratiquent la monotraite et produisent 80 000 à 90 000 litres de lait par an. Ils ne font pas de désaisonnement. Toutes les productions végétales (fourrages et céréales) de la ferme sont dévolues à l'élevage. Les terres sont en agriculture biologique depuis 2001, le troupeau depuis 2011. Hélène et Hervé Barnier emploient une salariée et transforment tout le lait en picodons, caillé doux, faisselles, tommes fraîches, pâtes pressées non cuites, crémeux, « apérobiques »... Ils les commercialisent eux-mêmes à la ferme, auprès de commerces de proximité, restaurants locaux, campings, sur un marché de producteurs. La ferme de Pracoutel a aussi développé une activité d'accueil touristique (visite libre et gratuite non accompagnée, sentier pédagogique)... « Grâce à celle-ci, précise Hervé Barnier, nous vendons une quantité non négligeable de fromages sur place. »

Annie Laurie