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Arboriculture

Fruits plus : l’innovation au service de l’arboriculture

Le pavillon des congrès de Valence a accueilli ce mardi 11 décembre les “Rendez-vous de l’arbo” organisés par Fruits Plus. L’occasion de mettre en lumière des pratiques vertueuses au niveau sanitaire comme environnemental.

Fruits plus : l’innovation au service de l’arboriculture

C'est Benoît Chauvin-Buthaud de la chambre d'agriculture de la Drôme qui a pris la parole en premier sur la scène du pavillon des congrès. Pour cet ingénieur agronome une chose est sûre, « la technique sera l'un des principaux leviers pour éclairer la filière arboricole ». Son combat, c'est celui du zéro CMR (cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques) qu'il tente de promouvoir auprès des exploitants agricoles. Un objectif que partage aussi Julie Sabourin du collectif Nouveaux Champs qui a présenté son label « zéro résidu de pesticides ». Lancé en 2017 par les Paysans de Rougeline, il rassemble aujourd'hui quelque 3 000 producteurs. Un combat non seulement sanitaire et environnemental mais qui vise surtout à proposer un deal gagnant-gagnant aux producteurs. « S'il n'y a pas de valeur ajoutée pour eux, ce partenariat ne présente aucun intérêt », a-t-elle tenu à rappeler.
Pour Josselin Saint-Raymond, directeur de l'association nationale pommes poires, il est en tout cas urgent de retrouver la confiance des consommateurs. Fustigeant des associations environnementales comme Greenpeace ou Générations Futures, il a dit regretter que « certains fruits comme la pomme soient devenus de véritables symboles de la lutte menée contre les pesticides ». Loin de baisser les bras, il se veut malgré tout confiant quant à la capacité du pays à compter 100 % de producteurs labellisés haute valeur environnementale (HVE) d'ici 2030. « Je pense même que cela ira beaucoup plus vite », a-t-il confié. Il faut dire que de nombreuses solutions innovantes s'offrent désormais aux producteurs de fruits. C'est le cas des machines de douchage de la marque Cronara qui ont été présentées par Sébastien Lurol du CTIFL. Grâce à un lavage des fruits post-récolte à des températures comprises entre 52 et 60 °C, on constate en effet une réduction de 70 à 90 % du nombre de fruits pourris, et ce, sans le moindre impact gustatif. Si le test s'est pour l'instant limité aux pêches, il pourrait bientôt se propager à d'autres secteurs de l'arboriculture. 

Pierre Garcia

 

Valoriser les relations de bon voisinage entre agriculteurs

Dans le prolongement de la journée Fruits Plus, Josselin Saint-Raymond, directeur de l’association nationale pommes poires, est remonté sur scène pour parler des relations de bon voisinage. C’est en 2015 avec la diffusion du reportage « Peut-on encore manger des pommes ? » dans l’émission Envoyé Spécial que semble être née cette prise de conscience. Après des années de lutte violente entre producteurs corréziens de pommes du Limousin, une médiation a finalement pu être mise en place pour parvenir en 2017 à la signature d’une charte de bon voisinage. Mais c’est bien l’ensemble du territoire français qui est concerné par ces problématiques, c’est pourquoi fleurissent un peu partout des opérations dites de « verger ouvert » pour inciter à l’échange à la fois entre agriculteurs et avec les consommateurs. « La confiance dans les ONG est en hausse constante, mais concernant les agriculteurs elle est en baisse », a regretté Josselin Saint-Raymond, qui a aussi incité les agriculteurs à s’ouvrir davantage aux moyens de communication modernes pour toucher un public plus large.