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Elevage

GDS : des plans sanitaires efficaces

Le cheptel drômois est en très bonne santé. L'action du groupement de défense sanitaire (GDS) de la Drôme porte ses fruits...
GDS : des plans sanitaires efficaces

La prévention des maladies et l'amélioration de l'état sanitaire des cheptels, tel est l'objet du GDS de la Drôme. Son directeur, Benjamin Deltour, l'a rappelé en ouverture d'assemblée générale, le 6 avril à Rochefort-Samson.

Trois types de missions

Benjamin Deltour, directeur du GDS de la Drôme.

Conduite avec l'appui de partenaires sanitaires, techniques et financiers, l'action du GDS s'articule autour de trois axes. Le premier est « de travailler collectivement » pour la maîtrise des maladies réglementées qui, pour la majorité, sont transmissibles à l'homme. La direction départementale de la protection des populations (DDPP) lui délègue l'organisation des opérations de prophylaxie obligatoires pour les maladies réglementées : brucellose, tuberculose, leucose, IBR, varron...
Le deuxième axe d'intervention, ce sont les maladies contagieuses non réglementées présentant un enjeu économique et de santé publique (lait cru). En la matière, le GDS déploie des plans de prévention. Entre dans ce cadre le « pack intro bovin » : dépistage par analyse de sang de quatre maladies (IBR, BVD, besnoitiose et paratuberculose) pour éviter d'introduire dans les cheptels drômois des animaux porteurs asymptomatiques. Il y a aussi les statuts sanitaires des cheptels de petits ruminants : dépistage par sondage sérologique de quatre maladies (fièvre Q, chlamydiose, paratuberculose, visna-maëdi et Caev).
Le troisième axe est la coordination collective des éleveurs : veille sanitaire, information et formation, accompagnement de jeunes installés, appui technique, caisse de solidarité (pour les « coups durs » sanitaires) et services (contrôle d'installations de traite, analyses d'eau, collecte de déchets de soins).
Besnoitiose et paratuberculose : une motion adoptée

 

L'assistance à l'assemblée générale du GDS de la Drôme.

La situation sanitaire des cheptels de ruminants concernant les maladies réglementées est « excellente », a souligné le président du GDS de la Drôme, Bernard Mandaroux. En bovins, les plans « portent leurs fruits », a-t-il constaté. Pour la première fois, un foyer de besnoitiose a été éradiqué « grâce à l'effort collectif des éleveurs concernés ». A noter, une motion a été approuvée à l'unanimité à cette assemblée. Elle engage les éleveurs adhérant au GDS à respecter obligatoirement le dépistage sérologique de la besnoitiose sur bovins de plus de six mois et de la paratuberculose sur ceux de plus de 24 mois, introduits dans les ateliers « carte verte » drômois. En cas de résultat d'analyse positif pour l'une de ces deux maladies, les animaux devront être retournés aux vendeurs ou dirigés vers l'abattoir dans un délai maximal d'un mois.
Quant au virus de la BVD, sa circulation dans le département est en forte diminution. Et, pour l'IBR, la situation s'améliore très vite, cette maladie ne circule quasiment plus (80 % des cheptels indemnes, 10 % en cours de qualification, 7 % en cours d'assainissement et 3 % non conformes) ; l'objectif est d'obtenir le statut de zone épidémiologique favorable. Concernant le sérotype 4 de la FCO, la Drôme n'a pas subi de blocages importants. En ce domaine, le GDS intervient dans le suivi des introductions de bovins issus de zones réglementées et le protocole « zone saisonnièrement indemne » (mis en place pour la troisième année consécutive).

Des actions à valoriser

L'assistance à l'assemblée générale du GDS de la Drôme.

Pour les petits ruminants, le GDS a pris le relais de la DDPP dans la gestion de la garantie de cheptel Caev. Il a par ailleurs décidé d'inclure dans le plan avortement la prise en charge de la recherche de nouvelles maladies en lien avec les résultats récents de travaux au niveau national (dispositif Oscar). « D'autres actions méritent d'être mieux valorisées, comme les statuts sanitaires et la prévention de l'épididymite contagieuse du bélier... », a observé le président du GDS.
La section apicole du GDS, elle, a un nouveau président, Bernard Guellard (qui succède à Jean-Marie Barbançon). Son activité est en progression. Son année 2017 a été marquée par la mise en place du nouveau programme sanitaire d'élevage, qui coordonne la lutte contre le varroa. Mais aussi l'organisation et la recherche de financements auprès des communautés d'agglomération de la Drôme pour la destruction des nids de frelons asiatiques.

Des soutiens et collaborations

« L'Etat s'est recentré sur les dangers de première catégorie. Ceux de deuxième et troisième catégories sont encore plus dans vos mains, a confié le directeur de la DDPP, Bertrand Toulouse, à l'adresse des responsables du GDS lors de cette assemblée. La DDPP ne se désengage pas, notamment pour la création d'une section avicole. Nous avons un lien de confiance, des échanges directs qui rendent efficace notre collaboration. L'objectif, c'est que nous soyons complémentaires. » Mettant l'accent sur l'aide apportée par le Département à l'action sanitaire, son vice-président en charge de l'agriculture, André Gilles, a assuré : « Nous sommes derrière vous ». Et Michel Baude, élu chambre d'agriculture, a remarqué  : « La chambre d'agriculture sera toujours aux côtés du GDS car une filière animale ne peut fonctionner que si la situation des élevages est saine. »

Annie Laurie

Chiffres 2017

- 552 exploitations adhèrent au GDS de la Drôme en ovins, 425 en bovins, 392 en caprins (92 % des éleveurs de ruminants professionnels du département). S'ajoutent 563 apiculteurs et 7 pisciculteurs.
- 988 bovins ont bénéficié du « pack intro » en 2017, soit 66 % des reproducteurs introduits dans le département (37 % en 2016). 2 nouveaux groupements pastoraux (Font d'Urle et Haut Vercors) ont validé un règlement sanitaire basé sur la garantie bovin non Ipi(*) pour prévenir la circulation du virus de la BVD. 1 cheptel bénéficie de la garantie paratuberculose. Et 3 800 bovins ont été garantis non Ipi.
- En petits ruminants, 4 cheptels caprins et 8 en ovins ont recherché leur statut sanitaire. 8 troupeaux caprins bénéficient de la garantie Caev. 222 coprologies ont été réalisées pour mieux prévenir le risque parasitaire et raisonner les traitements. Les dépistages de brucella ovis pratiqués sur 160 béliers se sont tous révélés négatifs.
- 365 apiculteurs (représentant 12 109 ruches) ont adhéré au programme sanitaire d'élevage. Le plan de lutte contre le frelon asiatique (surveillance avec 38 référents répartis sur le département) s'est traduit par la destruction de 91 nids.
(*) non Ipi : non infecté permanent immunotolérant.

 

Au programme 2018

Parmi les actions programmées cette année, les GDS de la Drôme, l'Ardèche, l'Isère et la Loire vont poursuivre leur démarche en vue de la mutualisation de leurs actions et moyens humains. Des réunions d'information destinées aux éleveurs de volailles sont prévues en vue de créer une section avicole. Et un projet de recherche sur l'épidémiologie de la salmonelle en Drôme sera engagé dans le cadre du Pep(*) avicole en partenariat avec la DDPP, la chambre d'agriculture ainsi que l'Itavi(**).
(*) Pep : pôle d'expérimentation et de progrès (dispositif régional).
(**) Itavi : institut technique de l'aviculture.