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Gel 2018

Gel 2018 : les dégâts évalués

Devant l'ampleur des dégâts provoqués par le gel de février, deux missions d'enquête sont allées constater les dégâts sur les vergers. Cette procédure constitue un préalable à une demande de reconnaissance du sinistre par le Fonds des calamités.
Gel 2018 : les dégâts évalués

Moins 6,5 degrés à Pierrelatte, - 8,5 à Buis-les-Baronnies, - 11,1 à Bésignan, - 9,5 à Mollans, - 8,5 à Nyons ou encore - 13,3 à Rémuzat et - 13,1 à Saint-Auban-sur-l'Ouvèze, telles sont quelques-unes des températures les plus basses enregistrées sous abri par Météo France en février dernier. Les abricotiers alors en fleur avaient particulièrement souffert de cet épisode de grand froid. Afin de constater les dégâts et recueillir les témoignages d'arboriculteurs sinistrés, deux missions d'enquête ont été organisées. La première, le 23 mai, s'est rendue dans le Sud-Drôme. Et la seconde, programmée le 30 mai (après le bouclage de notre journal - NDLR), a visité des vergers en moyenne vallée du Rhône et Nord-Drôme. Dans chaque délégation conduite par la direction départementale des territoires (DDT), étaient associés des représentants de la chambre d'agriculture de la Drôme et d'autres organisations agricoles.

Des pertes très élevées

En parcourant les vergers, les membres de la mission d'enquête constatent que les arbres sont très peu chargés en fruits. En parcourant les vergers, les membres de la mission d'enquête constatent que les arbres sont très peu chargés en fruits.

Avec la volonté d'être le plus exhaustif possible, plusieurs visites étaient programmées. Le 23 mai, un premier rendez-vous était fixé à Pierrelatte, sur l'exploitation de Christophe Bonnaud. La mission d'enquête s'est ensuite rendue à Beauvoisin, chez Patrick Dumas, puis à Eygaliers, chez Yohan Truphemus. L'après-midi, la délégation a recueilli le témoignage de Martine Farraud, à Saint-Sauveur-Gouvernet, puis celui de Firmin Bompard, à Sahune. Le circuit s'est terminé à Venterol.
« Toutes les exploitations où nous sommes allés, que ce soit dans la vallée de l'Eygues ou de l'Ouvèze, sont sinistrées, relate Sandrine Roussin, membre du bureau de la chambre d'agriculture. Selon les variétés, les pertes avoisinent 95 à 100 %. C'est du jamais vu. Sur le secteur des Baronnies, cela fait deux années de suite que le gel fait de très gros dégâts. »

Une zone sinistrée très étendue

L'ouverture d'un fruit montre les nécroses provoquées par le gel de février dernier. En parcourant les vergers, les membres de la mission d'enquête constatent que les arbres sont très peu chargés en fruits.

Ce qui caractérise ce gel, « c'est l'étendue de la zone touchée, très vaste, souligne Benoît Chauvin-Buthaud, conseiller à la chambre d'agriculture. En moyenne, les pertes sur abricotiers représentent 70 à 80 %. Certains vergers n'ont plus de fruits du tout. Toutes les variétés sont concernées de la même manière, à l'exception de Kyoto qui est un peu moins touchée. »
Le 30 mai, lors de la seconde mission d'enquête (qui s'est déroulée après le bouclage de notre journal), un premier rendez-vous devait avoir lieu à Loriol, sur l'exploitation de Jacques Fereyre. Le circuit de visites devait se poursuivre à Eurre, au Gaec des Vergers de la Tour, puis à Etoile-sur-Rhône, à la station d'expérimentation fruits Rhône-Alpes (Sefra). Dans l'après-midi, était prévu un rendez-vous au Gaec de l'Ardoise, à Châteauneuf-sur-Isère, puis un autre sur une exploitation de Larnage ou de Serves. La journée devait se terminer à Saint-Donat-sur-l'Herbasse, chez Guillaume Chapelle, puis à Anneyron, sur l'exploitation de Fabrice Curtil.
Désormais, avec la succession des orages, c'est la grêle qui hante les producteurs. En plusieurs points du département, notamment dimanche dernier, elle a déjà causé des dégâts...

C. L.

Calamités agricoles /

Fonctionnement

Localement, la procédure débute par une ou plusieurs missions d'enquête destinée(s) à constater les dégâts puis à rédiger un rapport examiné par les membres du comité départemental d'expertise (CDE). Suite à la réunion du CDE, le dossier est transmis au Comité national de gestion des risques en agriculture (CNGRA). Si le caractère de calamité agricole est reconnu, un arrêté du ministre chargé de l'Agriculture est pris, sur proposition du préfet du département. Les demandes d'indemnisation peuvent alors être déposées.
L'indemnisation des pertes est assurée par le Fonds national de gestion des risques en agriculture (FNGRA). Pour en bénéficier, les dommages aux récoltes doivent représenter une perte supérieure à 30 % de la production théorique de la culture sinistrée et dépasser 13 % de la valeur du produit brut théorique de l'exploitation.

 

Gel et sécheresse de 2017 /

Point sur les indemnisations

Le gel avait fait d'importants dégâts en avril 2017. Et la sécheresse également au cours de l'été. A la suite de plusieurs missions d'enquête, une procédure de reconnaissance de ces deux sinistres au titre du Fonds national de gestion des risques en agriculture (FNGRA) a abouti favorablement en mars dernier. La longueur de la procédure est liée à la nécessité d'avoir attendu les chiffres des récoltes de noix pour présenter les dossiers.
Concernant les demandes d'indemnisation des agriculteurs, via Télécalam, est encore ouverte la procédure liée à la sécheresse 2017. Celle-ci vient en effet d'être prolongée de quinze jours, soit jusqu'au 11 juin.
Pour le gel, les demandes d'indemnisation, toujours via Télécalam, seront ouvertes après la mi-juin et pour une durée d'environ un mois. Les dossiers seront instruits à partir de cet été et le versement des indemnités se fera dans la foulée et ce jusqu'à la fin de l'année.