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ADVENTICE

Gérer l’ambroisie en post-récolte dans les cultures d’hiver

L’ambroisie à feuilles d’armoise est une plante annuelle envahissante qui colonise préférentiellement les terrains non couverts. Les pollens, émis majoritairement en août-septembre, provoquent de fortes réactions allergiques chez les personnes sensibles. Les conseils de lutte.

Gérer l’ambroisie en post-récolte dans les cultures d’hiver
Après les récoltes d’été, l’absence de concurrence et les conditions climatiques favorables permettent le développement massif des ambroisies qui peuvent alors produire pollens et semences en quantité.

Les bassins de production de céréales d’Auvergne-Rhône-Alpes sont fortement impactés par la présence de cette adventice invasive qui constitue, de fait, une réelle menace pour l’agriculture. Après les récoltes d’été, l’absence de concurrence et les conditions climatiques favorables permettent le développement massif des ambroisies qui peuvent alors produire pollens et semences en quantité.
La gestion des ambroisies lors de l’interculture est donc une étape clé pour une lutte efficace et durable. Cette année, les moissons ont pris du retard dans de nombreux secteurs d’Auvergne-Rhône-Alpes en raison des pluies importantes de début juillet. Ce décalage peut cependant être vu comme un atout pour la gestion de l’ambroisie. En effet, les actions de lutte réalisées juste après les récoltes (déchaumage, faux semis, implantation d’un couvert…) seront d’autant plus efficaces en valorisant ces dernières pluies (attention toutefois à intervenir sur un sol ressuyé pour éviter les tassements).

Surveiller les levées d’ambroisies après la récolte

Les niveaux d’infestation de l’ambroisie peuvent se révéler très hétérogènes d’une parcelle à l’autre. Toutefois, la présence d’ambroisie et son développement sont facilement observables durant l’interculture, permettant ainsi d’évaluer le risque parcellaire et de définir une stratégie de lutte adaptée à chaque situation.

Déchaumer pour détruire les pieds d’ambroisies

Pour mener une lutte efficace, il convient de diversifier les méthodes de gestion et de maîtriser l’ambroisie via la combinaison de techniques préventives (pour réduire le stock semencier et limiter le nombre de plantes avant l’installation de la culture) et curatives (mécaniques, si possible, associées à de la lutte chimique éventuellement afin de limiter le nombre de plantes et leurs effets dans la culture installée). Le labour n’est pas une méthode de lutte efficace contre l’ambroisie, il est même déconseillé car les graines restent viables de nombreuses années dans le sol. En revanche, lors de l’interculture, il est recommandé de réaliser des déchaumages successifs pour détruire les adventices levées et gérer une partie du stock semencier (action de faux semis). Pour plus d’efficacité, Arvalis-Institut du végétal préconise notamment de travailler le sol superficiellement (environ 5 cm de profondeur) pour mettre les graines en position optimale de levée et détruire la majorité des plantes présentes ; d’intervenir sur toute la parcelle, y compris les tournières et les bordures ; de rappuyer en surface pour un meilleur contact terre/graine et optimiser ainsi la germination des graines. Enfin, il convient d’intervenir juste après la récolte sur des ambroisies peu développées. L’ambroisie peut produire des graines même après une levée tardive. Un second déchaumage peut parfois s’avérer nécessaire pour détruire les relevées.

Implanter un couvert en post-récolte pour limiter la levée des graines

L’ambroisie est une adventice particulièrement sensible à la concurrence. Ainsi, implanter un couvert végétal en interculture peut limiter le risque d’infestation des parcelles. Cette compétitivité n’est toutefois pas systématique. La réussite de l’implantation du couvert dépend de l’espèce choisie ou du mélange d’espèces : à raisonner notamment selon le type de sol et la culture qui va suivre. Attention, le couvert doit être suffisamment dense pour concurrencer efficacement l’ambroisie. Elle dépend aussi de la précocité du semis du couvert : un semis précoce permet de maximiser l’effet compétitif en réduisant l’écart de croissance entre les ambroisies et le couvert. L’humidité des horizons de surface sous la culture suffit généralement à assurer la levée du couvert. Cependant, les conditions climatiques estivales peuvent impacter le développement du couvert végétal. L’ambroisie risque alors de prendre le dessus sur le mélange semé. Si l’ambroisie est déjà présente à la récolte en forte densité, il faudra au préalable envisager un déchaumage aussitôt après la moisson par des passages croisés qui vont permettre le déracinement des plantes.

Source : Arvalis-Institut du végétal

Coût de l’implantation d’un couvert en post-récolte

Pour un hectare :
• Si dispositifs de semis installés sur déchaumeur, environ 24 €/ha répartis comme tel :
- outils de déchaumage (combiné dents + disques, largeur de travail de
4 mètres) ≈ 10 €/ha
- outils de semis ≈ 7 €/ha ;
- tracteur ≈ 7 €/ha ;
• Si semoir spécifique, entre 37 et 43 €/ha (sans compter le coût d’un déchaumage éventuel) répartis comme tel :
- outil de semis ≈ 30 à 35 €/ha ;
- tracteur ≈ 7 €/ha.
Coût indicatif, variable selon le matériel utilisé, hors coût de main-d’oeuvre et hors coût des semences qui est très variable. n
Source : Arvalis- Institut du végétal (2020)

Déchaumage : coût de l’intervention

Pour un hectare après une culture de blé ou de colza :
- Outils de déchaumage (combiné dents + disques, largeur de travail
de 4 m) ≈ 10 €/ha ;
- Tracteur ≈ 7 €/ha.
Soit un total d’environ 17 €/ha
Coût indicatif, variable selon le matériel utilisé, hors coût de main-d’oeuvre.
Source : Arvalis- Institut du végétal (2020)