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Plantes invasives

Gestion de l’ambroisie : combiner les méthodes préventives et curatives

L’ambroisie à feuilles d’armoise est une plante envahissante qui colonise préférentiellement les terrains non couverts. Les pollens, émis majoritairement en août-septembre, provoquent de fortes réactions allergiques chez les personnes sensibles. Contrôler la présence d’ambroisie chaque année, avant sa floraison, c’est agir pour la santé de tous !
Gestion de l’ambroisie : combiner  les méthodes préventives et curatives

Les grands bassins de production de céréales de la région Auvergne-Rhône-Alpes sont d'ores et déjà fortement impactés par la présence de l'ambroisie. Elle constitue donc une réelle menace pour l'agriculture. Dans les grandes cultures, l'ambroisie se développe tout particulièrement dans les cultures de printemps (maïs, tournesol, soja...) et peut se révéler très concurrentielle. Cette nuisance varie selon la densité de l'ambroisie, la culture implantée ou le(s) mode(s) de gestion utilisé(s). En culture de tournesol, des essais menés par Terres Inovia ont ainsi montré une perte de l'ordre de 3 q/ha par tranche de 10 ambroisies au m² avec une baisse de rendement pouvant atteindre jusqu'aux deux tiers de la récolte.
Pour mener une lutte efficace, il convient de diversifier les méthodes de gestion et de maîtriser l'ambroisie via la combinaison de techniques préventives (pour réduire le stock semencier et limiter le nombre de plantes avant l'installation de la culture) et curatives (mécaniques si possible, associées à de la lutte chimique éventuellement afin de limiter le nombre de plantes et leurs effets dans la culture installée).

Binage de l'ambroisie : intervenir dès que possible

Le binage permet d'éliminer une part importante des ambroisies présentes sur l'inter-rang des cultures sarclées. En zone infestée, la lutte est plus efficace si le semis a lieu dans de bonnes conditions, garantissant une levée rapide et homogène des cultures et s'il a été précédé de faux-semis. Il est nécessaire d'intervenir sur de jeunes ambroisies encore peu développées (2 à 4 feuilles) pour éviter qu'elles ne se repiquent. Plusieurs passages peuvent être réalisés si les fenêtres climatiques le permettent. L'association avec du désherbage chimique peut assurer une bonne maîtrise de l'ambroisie, notamment dans le tournesol et dans le soja. Toutefois, la lutte chimique montre ses limites et des cas de résistances à certaines molécules herbicides sont d'ores et déjà reconnus en France. 

 

A retenir 
La lutte contre l’ambroisie s’inscrit dans la durée. Il convient de gérer cette adventice selon une approche intégrée, avec un raisonnement à l’échelle de la rotation. Diversifier les méthodes de lutte (maîtrise de la succession culturale, gestion de l’interculture, faux-semis, décalage des dates de semis, désherbage mécanique…) permet de gérer efficacement l’ambroisie.
Les graines d’ambroisie restent viables dans le sol pendant plusieurs années : éviter le labour lorsque cela est possible.
Pour plus de détails, consulter la plaquette « Lutter contre l’ambroisie en milieu agricole - Grandes cultures » disponible sur : https://ambroisie.fredon-aura.fr (rubrique « Documentation » > « Lutter contre l’ambroisie en milieu agricole ») 

 

Lutter contre l’ambroisie / La Fredon Aura à vos côtés
La lutte contre l’ambroisie est obligatoire et encadrée par différents textes réglementaires. Pour plus de détails, consulter le portail https://ambroisie.fredon-aura.fr.  La Fredon Auvergne-Rhône-Alpes est chargée par l’Agence régionale de santé (ARS) de l’animation et de la coordination du plan de lutte contre l’ambroisie. Les agents de la Fredon Aura se tiennent ainsi à vos côtés localement pour accompagner la mise en œuvre de ce plan sur votre territoire (accompagnement technique de terrain, réalisation d’interventions techniques, organisation d’évènements en lien avec la gestion de l’ambroisie...). 
votre interlocuteur  Drôme-Ardèche, Alexandre GAUTHIER,
tél : 04 75 55 37 89 ;  ambroisie26@fredon-aura.fr

L’ambroisie

Nom : Ambroisie à feuilles d’armoise (Ambrosia artemisiifolia).
Famille : Astéracées.
Taille : 30 à 100 cm.
Physionomie :
Plante annuelle. La tige est creusée de sillons sur la longueur, souvent rougeâtre, velue et ramifiée. Les feuilles sont ovales, très dentelées et alternées le long de la tige. Les fleurs sont verdâtres à jaunes, en épis allongés et disposés en panicules (grappes de fleurs lâches). Les fruits sont en forme de cylindre, petits et lisses et possèdent de petites épines. Attention à ne pas la confondre avec l’armoise, qui a des tiges sans poils et une odeur quand on la froisse.
Floraison : d’août à septembre.
Reproduction : par graines principalement.
L’ambroisie est une plante invasive originaire d’Amérique du Nord. Très allergène, elle se retrouve dans les cultures, au bord des chemins et des routes et dans les zones anthropisées. Elle est présente sur des sols remaniés, perturbés, de préférence secs, riches en nutriments et avec un pH basique. Cette plante n’a aucun intérêt agricole et fourrager connu. Il est impératif de l’arracher pour éviter qu’elle ne s’installe (en veillant à ne pas disséminer les graines en cas d’intervention tardive). Une des solutions de gestion est une fauche lorsqu’elle est au stade végétatif et/ou une fauche juste avant la floraison (permet de limiter son pouvoir allergène ainsi que la production de graines). Enfin, l’ambroisie ne supporte pas la concurrence d’autres plantes : semer un couvre sol est un moyen de lutte assez efficace. 
Sources : Tela Botanica, chambre d’agriculture, ARS.

 

Ambroisie / Des élus locaux se disent favorables à une lutte obligatoire (enquête)

Une enquête en Charente et dans la Drôme montre des élus locaux favorables à une lutte obligatoire contre l’ambroisie, a indiqué le 15 juin l’Alliance contre les espèces invasives (AEI) portée par Vincent You, adjoint au maire d’Angoulême. Sur une centaine de répondants (élus et agents des collectivités locales, représentants du monde agricole), 84 % pensent qu’« il faut rendre la lutte contre l’ambroisie obligatoire », selon un communiqué. « Cette espèce menace l’ensemble de la société : les agriculteurs sont les premiers touchés pour 38 % des répondants, les collectivités pour 34 % et le grand public pour 29 % », indique l’AEI. 87 % estiment que les gestionnaires d’espaces n’ont pas suffisamment de moyens pour y faire face. Plusieurs actions prioritaires sont réclamées, notamment la sensibilisation du grand public (62 %), les moyens techniques donnés aux agriculteurs (53 %), la coordination des collectivités (46 %). L’AEI réclame à l’Etat de faire reconnaître la pollution aérobiologique « au même niveau que la pollution chimique »; inscrire l’ambroisie comme organisme nuisible à l’agriculture; rendre la lutte contre cette espèce « véritablement obligatoire » et revoir les compétences des différentes collectivités en la matière.
Une espèce invasive et nuisible
L’ambroisie est une plante originaire d’Amérique du Nord, qui colonise peu à peu tout le territoire métropolitain depuis son arrivée en France en 1863. Les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine sont particulièrement touchées. Elle provoque des nuisances considérables sur la santé publique, l’agriculture et l’environnement.
Sur la santé publique
Le pollen de l’ambroisie provoque une réaction allergique qui peut être grave : rhinite sévère avec ou sans conjonctivite, compliquée fréquemment de trachéite et d’asthme ou d’une atteinte cutanée (urticaire, eczéma) et toujours d’une grande fatigue. L’asthme touche les personnes allergiques à l’ambroisie, ce qui revient à dire qu’il s’agit d’une véritable maladie. Selon l’Observatoire des ambroisies, 10 % de la population Auvergne-Rhône-Alpes a reçu des soins en lien avec le pollen d’ambroisie, pour un coût global de plus de 40 millions d’euros. Si toute la France était autant touchée que cette région, 5,3 millions de personnes seraient allergiques, pour 329 millions d’euros de dépenses de soins.
Sur l’agriculture
L’ambroisie est une plante adventice concurrentielle de certaines cultures, en particulier du tournesol. Pour les agriculteurs concernés, elle induit des pertes de rendement, des charges de désherbage et de travail du sol et une dévaluation des terres.
Sur l’environnement
Espèce très envahissante, l’ambroisie provoque une perte de biodiversité significative et un envahissement des bords de cours d’eau.