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Déplacement présidentiel

Grand débat : la Drôme, étape trois du chef de l'Etat

Jeudi dernier dans le cadre du Grand débat national, le président de la République a discuté avec des maires à Valence. Puis il est allé à Bourg-de-Péage dans un centre d'accueil pour personnes âgées, avant de s'inviter à un débat citoyen où a notamment été évoqué le glyphosate.
Grand débat : la Drôme, étape trois du chef de l'Etat

La troisième étape du « tour de France Grand débat national » du président de la République Emmanuel Macron, le 24 janvier dans la Drôme, a pris un format plus resserré que les deux premières (à Grand-Bourgtheroulde et Souillac). Elle a commencé à la préfecture à Valence, par un tête-à-tête avec le président de la Région, Laurent Wauquiez. Le chef de l'Etat a ensuite partagé un déjeuner-débat avec une soixantaine de maires d'Auvergne-Rhône-Alpes et des parlementaires. « Je suis là pour écouter, entendre, absorber », a-t-il lancé en ouverture de la discussion, avant d'inviter les maires à « évoquer les sujets de façon libre ».

Expression libre

A la préfecture à Valence, élus invités déjeuner-débat attendant le chef de l'Etat. L'arrivée du ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume, du ministre chargé des collectivités territoriales, Sébastien Lecornu, et du secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Action et des Comptes publics, l'Ardéchois Olivier Dussopt.

Pendant un peu plus de deux heures, 35 élus - dont le président de l'association des maires de la Drôme, Michel Grégoire - ont donné leur ressenti et fait remonter les principales doléances de leurs concitoyens : sentiment d'injustice fiscale, sociale, territoriale, déserts médicaux, fermetures d'écoles, problèmes de mobilité, suppression de trains, désir de vivre convenablement de son travail, d'avenir pour les jeunes, de retraites décentes, de protection des personnes âgées, de démocratie plus participative et consultative... L'association des maires ruraux de la Drôme, pour sa part, a reçu 106 cahiers de doléances (près de 1 000 pages), a précisé son président, Aurélien Ferlay. Il en a repris les sujets forts : sentiment d'abandon, de fracture territoriale, de recul des services publics, de priorité donnée aux grandes métropoles. « Réinvestissons les campagnes, a-t-il dit. Faisons de l'économie, du numérique pour que les gens puissent travailler où ils vivent ». Quant à la présidente du Département de la Drôme, Marie-Pierre Mouton, elle a observé : « Il faut des politiques publiques qui répondent vraiment à la population. En cela, les collectivités ont des idées. »

Au contact des citoyens

le chef de l'Etat s'est rendu à l'accueil de jour pour personnes âgées autonomes « Le Clos de l'Hermitage » à Bourg-de-Péage. Photo pool Dauphiné Libéré-Fabrice Antérion.

Deuxième temps de sa journée drômoise, le chef de l'Etat s'est rendu à un accueil de jour pour personnes âgées autonomes à Bourg-de-Péage, commune d'origine du ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, Didier Guillaume, qui était d'ailleurs à ses côtés toute la journée. L'accompagnaient aussi, ce jour-là, le ministre chargé des collectivités territoriales, Sébastien Lecornu, le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Action et des Comptes publics, Olivier Dussopt, et la secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, Emmanuelle Wargon.
A suivi un troisième temps, qui n'avait pas été annoncé. Toujours à Bourg-de-Péage, le président de la République a joué l'invité surprise à un débat citoyen (de plus de trois heures) proposé par Didier Guillaume.

Glyphosate : pas de sortie totale en trois ans

Le président de la République au débat citoyen, à Bourg-de-Péage. Compte Twitter D. Guillaume.

Lors de ce débat citoyen, le président de la République a, entre autres, été interrogé sur le glyphosate. Il a déclaré que la France ne parviendrait pas à s'en passer totalement dans les trois ans, comme il s'y est engagé. « Je sais qu'il y en a qui voudraient qu'on interdise tout du jour au lendemain, a-t-il fait remarquer. Je vous dis : un, pas faisable et ça tuerait notre agriculture. Et, même en trois ans, on ne fera pas 100 %. On n'y arrivera, je pense, pas ». Il encourage néanmoins « les productions alternatives » pour ne plus utiliser cet herbicide. Il a aussi rappelé qu'un « contrat de confiance » allait être signé, faisant probablement référence au Contrat de solutions initié par la FNSEA. « On va évaluer et on va aider ceux qui bougent », a-t-il assuré.

Annie Laurie
Ruralité et agriculture / Quelques propos recueillis auprès d'élus drômois invités au déjeuner-débat avec le chef de l'Etat.
Paroles d'élus drômois
La sénatrice Marie-Pierre Monier.
La sénatrice Marie-Pierre Monier, comme d'ailleurs la députée Emmanuelle Anthoine, regrette de n'avoir pu prendre la parole au déjeuner-débat avec le chef de l'Etat. Elle aurait souhaité intervenir sur la fracture territoriale, demander quels aménagements, mesures verrait-il pour ces territoires où les citoyens ont le sentiment « d'être déconsidérés, et même méprisés ». Côté agricole, elle pointe du doigt la problématique loup, entre autres.
Le sénateur Bernard Buis.
Parmi les sujets de préoccupation des concitoyens du sénateur Bernard Buis figure également la prédation. « Des jeunes hésitent à devenir éleveurs en secteur de montagne, où le loup est très présent. » Mais aussi la revalorisation des petites retraites ou une indexation sur l'inflation, la desserte ferroviaire, un manque de structures pour personnes âgées, handicapés...
La députée Emmanuelle Anthoine
La députée Emmanuelle Anthoine aurait aimé faire remonter les difficultés rencontrées sur les territoires ruraux, par les agriculteurs notamment. « Comment faire en sorte que l'on puisse bien y vivre ? Il y a Paris et le reste. » Elle aurait voulu aborder la fracture territoriale, l'accès aux services publics, à la téléphonie, au numérique, la politique d'aménagement des territoires et de déplacements...
La députée Célia de Lavergne.
La députée Célia de Lavergne constate un besoin d'égalité des territoires, de rassurer ceux qui vivent dans la ruralité sur la capacité à avoir accès aux services publics. Et elle évoque le projet de création d'une agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT). Un guichet unique qui ferait le lien avec l'Etat, aiderait les collectivités territoriales dans des projets (par exemple et entre autres d'abattoirs), pourrait apporter une ingénierie.