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Viticulture

Grignan-les-Adhémar : préparer l’avenir de l’appellation

En assemblée générale, « les belles années sont à venir », a commenté le président de l’organisme de défense et de gestion (ODG) des vignerons de Grignan-les-Adhémar.
Grignan-les-Adhémar : préparer l’avenir de l’appellation

Les diverses actions de promotion, le travail mené avec les journalistes et - in fine - la visibilité de l'appellation dans les médias, la réforme de l'étiquetage ou encore l'exercice financier, le rapport d'activité, le bilan de campagne 2016-2017 et les nouvelles réglementations quant à l'irrigation... Voilà quelques-uns des sujets abordés lors de l'assemblée générale de l'ODG des vignerons de Grignan-lès-Adhémar, qui s'est tenue le 26 mars à Grignan.

Moins de volumes

Une assemblée où l'optimisme reste en tout cas affiché. « Les années les plus dures sont sans doute passées, depuis le changement de nom. Même si ce n'est pas facile, il faut tout de même poursuivre nos efforts et continuer d'avancer ensemble. Il y a, par exemple, notre travail qualitatif. Nos contrôles internes montrent de supers résultats », commente Matthieu Rozel, le président de l'ODG. D'ailleurs, sur les 205 échantillons dégustés par la commission interne, plus de 37 985 hl ont été jugés conformes sur une production de 40 000 hl (sur 42 447 revendiqués).
« Les belles années sont à venir », poursuit-il. Mais en tout cas, pour ce qui est de celle de 2017, les vignerons s'en souviendront. Il faut dire que le gel, la grêle ou encore la sécheresse ont fait des dégâts. La récolte 2017 porte donc sur 42 447 hl (contre 65 492 en 2016). Les caves coopératives revendiquent pour leurs parts 24 629 hl, soit près de 58 % des volumes ; les caves particulières affichent le restant, avec 17 818 hl. Une baisse de récolte qui aura une incidence sur les ressources financières de l'ODG, en raison d'une diminution des produits relatifs aux adhésions. Pour autant, Matthieu Rozel a annoncé qu'il n'y aurait aucune hausse lors de la nouvelle année.

La percée du blanc

Cette assemblée générale a également été l'occasion de faire un point sur la campagne 2016-2017. Ce dont s'est chargé le département économique d'Inter Rhône. On notera ainsi un recul global des sorties de chais (- 15 %), aussi bien sur le vrac (- 13 %) que sur le conditionné (- 16 %). Les sorties rouge et rosé enregistrent respectivement des baisses de 17 et 12 %. Le blanc, pour sa part, est en hausse de 1 %.
L'appellation est principalement commercialisée dans les circuits traditionnels (cavistes, CHR et vente directe), à 47 %. Elle l'est également à l'export, à 35 %, avec 15 308 hl. La Chine représente d'ailleurs le premier marché (35 %), devant la Belgique (26 %) et le Royaume-Uni (15 %). Enfin, la GMS représente 24 % des ventes (9 125 hl). Inter Rhône relève dans ce dernier cas un recul des ventes de 9 %, un chiffre limité grâce aux blancs qui bondissent avec un volume de vente en hausse de 295 %.
Les premiers éléments concernant la campagne 2017-2018 ont également été communiqués à l'assistance. Fin janvier, les sorties de chais étaient en hausse de 10 %, avec 21 444 hl, aussi bien sur le vrac (+ 13 %) que le conditionné (+ 6 %). Fin février, on enregistrait 19 148 hl, soit + 65 %. Le rouge était alors valorisé à 126,60 € hl (+ 13 %) ; les rosés et blanc l'étaient respectivement à 123,60 et 139,50 € hl.

Les premiers éléments concernant la campagne 2017-2018 ont été communiqués à l’assistance, en plus du bilan de la précédente.

Le périmètre de l'appellation sera revu

La révision de certains points du cahier des charges de l'appellation, de concert avec la commission d'enquête de l'Inao1, constituera en tout cas le dossier majeur de l'année en cours. La délimitation actuelle de l'AOVDQS2 - qui date de 1964 - s'étend sur 22 000 hectares. Or, seuls 1 800 ha sont plantés. La réserve foncière est donc importante. Mais dans un contexte où l'appellation revoit son positionnement qualitatif, il convient de redélimiter ce périmètre. « L'idée est de préparer l'avenir de l'appellation et préserver les "supers terroirs". Nous allons bientôt entrer dans une phase où l'Inao va nous faire ses premières propositions », précise Matthieu Rozel. Pour mener à bien leur travail, les experts ont notamment pris en considération des facteurs naturels et humains. S'en suivra une consultation publique en mairie, qui doit durer deux mois. L'ODG préviendra ses adhérents par courrier. « Il faudra prendre connaissance du projet et faire les remontées nécessaires, prévient le président. Si des parcelles sont exclues de la délimitation, et si d'après vous elles doivent être conservées, il faudra le dire et argumenter. »
A. T.
1 Inao : Institut national de l'origine et de la qualité.
2 AOVDQS : appellation d'origine vin délimité de qualité supérieure.