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Assurance

Groupama Méditerranée au diapason de la dynamique des territoires

En 2016, plus épargnée par les aléas climatiques que le reste de la France, Groupama Méditerranée a renoué avec des résultats en nette hausse. Pour pérenniser sa croissance commerciale, elle mise sur la synergie élus-collaborateurs et un redécoupage de ses territoires.
Groupama Méditerranée au diapason de la dynamique des territoires

Avec satisfaction, le président de Groupama Méditerranée, Amaury Cornut-Chauvinc, et le directeur, Michel Penet, ont pu annoncer en assemblée générale, jeudi 6 avril en Avignon, la progression des résultats de l'assureur mutualiste. Le résultat global de Groupama Méditerranée (caisse régionale et caisses locales) s'élève à 12,2 millions d'euros (M€), soit une progression de + 275,7 % (3,3 M€ en 2015), un niveau jamais atteint depuis la création de Groupama Méditerranée. « Nous retrouvons le rang qui est le nôtre, cinquième sur neuf caisses régionales. Nous avons retourné la situation en trois ans. Et j'en remercie Michel Penet », commente le président. La contribution de l'entreprise régionale au groupe atteint 17,6 M€, pour une norme fixée à 14 M€.

Synergie élus-collaborateurs

Le chiffre d'affaires IARD (incendie, accidents et risques divers) et vie atteint 644 M€, dont 534 M€ en IARD, en progression de 0,8 %. Malgré des résiliations en baisse et des efforts de conquête menés, l'assurance de biens et de responsabilités est en léger repli (- 0,6 %). L'assurance vie progresse de 8,5 % (représentant 110 M€ sur 644 M€). L'épargne bancaire, quant à elle, s'élève à 30,5 M€. Côté complémentaire santé, face à la baisse des contrats individuels, les contrats collectifs sont en hausse, et le chiffre d'affaires global est de 70 M€.
La stratégie de Groupama Méditerranée vise à remettre l'humain au centre de l'activité, en misant sur la synergie entre élus et collaborateurs, au lieu de batailler sur une offre banalisée. « Nous devions reprendre contact. Quand on est à l'intérieur du système, on manque de recul. Nous renouons avec nos valeurs mutualistes ; nous finissions par travailler en parallèle, élus et collaborateurs, sans nous croiser », souligne Amaury Cornut-Chauvinc.

Un métier qui évolue

Le coût de l'intermédiation (frais de fonctionnement) poursuit sa baisse, de 5 millions d'euros, avec une rationalisation des activités et une diminution des effectifs. « Nous avons refusé de faire des plans de licenciement, préférant opter pour une gestion des ressources humaines progressive », commente le président de Groupama Méditerranée. La marge de solvabilité de la caisse régionale est trois fois supérieure à la marge réglementaire, dite Solvabilité 2 (matelas de sécurité contre les aléas pouvant affecter le bilan des compagnies d'assurances). Ces bons résultats sont donc liés à une amélioration de la rentabilité technique, à une année assez calme en termes de sinistres climatiques. Mais 2016 est en revanche marquée par quatre sinistres routiers corporels aux conséquences financières lourdes, de 54 millions d'euros.
« Le métier de l'indemnisation persiste mais se transforme, avec de plus en plus de services », explique le directeur, Michel Penet. Ainsi, Groupama développe une offre de téléassistance des biens et des personnes, cette dernière se distinguant par l'installation d'une tablette, qui permet de garder le contact avec la famille. L'entreprise poursuit également ses avancées sur la dématérialisation, vers une entreprise 0 papier, « qui n'a pas seulement un intérêt économique, mais aussi en gain de temps et de fiabilité », notamment avec la mise en place de la signature électronique.

Redécoupage des territoires

L'assemblée s'est conclue par l'intervention de Vincent Pacini, professeur au Cnam (Conservatoire national des arts et métiers), sur le thème de la dynamique des territoires. L'idée principale est de détacher l'organisation à l'intérieur de Groupama Méditerranée des frontières administratives, pour s'intéresser aux territoires de vie (bassins d'emploi, de consommation courante et bassins de vie). Vincent Pacini s'est ainsi attaché à étudier les flux économiques et la dynamique de création de richesses, afin que Groupama Méditerranée puisse mettre en place une organisation cohérente avec ces flux. Le Gard a servi de département pilote, sur la zone du Grau-du-Roi, station balnéaire et cœur névralgique de l'activité économique de la zone, alors que Groupama Méditerranée est implanté sur Aigues-Mortes...
Au final, sept territoires commerciaux ont été définis sur l'ensemble de la zone, faisant l'objet d'ardents débats en amont. Sont distingués sept secteurs : Pyrénées-Orientales et Aude, Hérault, Vaucluse et Bouches-du-Rhône, Var et Alpes-Maritimes, Corse, et c'est peut-être là que le découpage a le plus surpris : Gard et Ardèche, la Drôme étant associée aux deux départements des Alpes. « Rien n'est définitivement entériné », explique Michel Penet, « et il pourra y avoir un redécoupage de certains zonages », poursuit-il, donnant l'exemple de l'Enclave des Papes, « où la place-t-on ? ». Groupama réfléchit ainsi à sa présence sur le territoire, qui se traduit non seulement par la présence d'agences (230 sur la zone de la caisse régionale) mais, pourquoi pas, à travers des permanences dans certains villages ainsi que la mise en circulation de "Groupama cars" « équipées de wifi et de tout le nécessaire pour répondre aux attentes des sociétaires ». 

Magali Sagnes

 

Groupama

Bénéfice net 2016 en repli de 12,5 %, rogné par davantage de sinistresGroupama a vu son bénéfice net baisser de 12,5 % en 2016, l'assureur mutualiste ayant été pénalisé par des sinistres plus importants, selon un communiqué publié le 17 mars. Le résultat net du groupe s'est élevé à 322 millions d'euros. « Nos résultats 2016 résistent en dépit d'une année marquée par une sinistralité exceptionnellement élevée sur les récoltes », a notamment relevé le directeur général de Groupama SA, Thierry Martel. Les sinistres de nature climatiques ou répertoriés comme « graves » ont ainsi coûté 737 millions d'euros, soit 194 millions d'euros de plus qu'en 2015. Le chiffre d'affaires est, pour sa part, resté stable (+ 0,1 %, à 13,6 milliards d'euros), porté par l'activité en France (+ 0,9 % à 10,8 milliards d'euros). Par branche, c'est l'assurance de biens et responsabilité qui a tiré son épingle du jeu (+ 0,7 % à 7,2 milliards d'euros), mais avec une détérioration de son ratio combiné net (soit l'indemnisation des sinistres et frais généraux rapportés aux primes perçues), passé de 99,2 % en 2015 à 100,3 % l'an passé. Un ratio supérieur à 100 % témoigne du fait qu'un assureur est déficitaire sur sa seule activité technique.  Agra