Groupama Méditerranée : « le retour à la croissance »
Trois faits ont marqué l'année 2018 de Groupama Méditerranée. Ce qu'a expliqué Michel Penet, directeur général de la caisse régionale, aux élus des caisses locales de la Drôme réunis pour l'assemblée générale de leur fédération, le 3 avril à Valaurie. L'augmentation de 1,8 % du chiffres d'affaires, à 651 millions d'euros, constitue une bonne nouvelle. Certes, « la croissance est modeste mais supérieure à ce que l'on a connu les années précédentes », a-t-il fait remarquer. Cependant, la caisse a subi l'an dernier une « sinistralité particulièrement lourde » avec du gel sur les récoltes, une sécheresse qui a affecté de nombreux bâtiments (fissures) et surtout les inondations, notamment dans l'Aude avec de très lourdes pertes humaines et économiques. « Plus de 440 millions d'euros de sinistres ont été versés ou provisionnés en 2018, soit plus d'un million chaque jour, a-t-il souligné. Ce qui fait de Groupama Méditerranée un acteur important de l'économie de nos territoires. » Autre fait marquant, la poursuite de la baisse des coûts de fonctionnement, passés sous la barre « symbolique » des 25 % du chiffre d'affaires. « L'objectif de 24 % devrait être atteint cette fin d'année », a-t-il précisé.
Le poids des aléas climatiques
Dans le détail, Michel Penet s'est réjoui d'un « retour à un dynamisme commercial en 2018 ». La collecte en épargne et assurance-vie a progressé, de même que l'assurance de l'habitat. Le marché agricole est revenu à l'équilibre, ce qui en soi est « une bonne nouvelle », a-t-il indiqué. En outre, la captation de parts de marché sur l'assurance des entreprises et commerces de proximité a donné « des résultats encourageants ». Au final, Groupama Méditerranée termine l'année avec un résultat positif, qui sera dévoilé lors de l'assemblée générale du groupe, le 25 avril.
Revenant sur le poids des sinistres climatiques, il a notamment évoqué l'assurance récolte, « un risque qui demeure déséquilibré avec 18 millions d'euros de cotisations et 19 millions de sinistres payés », a-t-il expliqué. La caisse travaille à une évolution du contrat multirisque climatique, en lien avec la profession agricole. L'effet de la sécheresse sur les bâtiments, source de fissures, a coûté plus de 50 millions d'euros au groupe entre 2016 et 2018. Quant aux inondations dans l'Aude, ce phénomène d'ampleur tout à fait exceptionnelle s'est traduit par 3 000 déclarations de sinistres et 30 millions d'euros de coût pour Groupama Méditerranée.
Vers l'amélioration de la qualité des services
Dans les priorités du groupe, figure en première place l'amélioration de la qualité des services, ceci afin de satisfaire et fidéliser les sociétaires. Cela devrait se traduire par plus de rapidité dans l'engagement de prise en charge des sinistres. Sur la téléphonie, « nous allons franchir une étape importante avec le déploiement d'un nouveau système pour améliorer la prise en charge des appels », a annoncé le directeur général. Neuf appels sur dix devraient ainsi être traités rapidement (contre quatre sur dix actuellement). Par ailleurs, une augmentation du temps de travail des salariés de la caisse est actuellement en négociation, « afin qu'ils soient plus disponibles pour l'ensemble des sociétaires », a expliqué Michel Penet. Ce dernier estime qu'un accord pourrait être conclu avant l'été.
La remutualisation du groupe
Président de Groupama Méditerranée depuis tout juste un an, Jean-Pierre Constant a mis en avant les bons résultats nationaux du groupe en 2018, en augmentation de 54 % grâce notamment à des ventes immobilières en région parisienne, « un effet inattendu du Brexit », a-t-il indiqué. Parlant des possibles relais de croissance, il a cité la Chine (sur l'assurance automobile en particulier) et mis l'accent sur les neuf pays où Groupama est déjà présent. Jean-Pierre Constant a par ailleurs souligné l'investissement des élus aux côtés des collaborateurs lors des évènements climatiques qui ont durement frappé l'ensemble du territoire de la caisse régionale. Le président est revenu aussi sur la transformation juridique du groupe (Groupama SA est devenu Groupama Assurances Mutuelles), l'assureur voulant affirmer son attachement à ses racines mutualistes.
Christophe Ledoux
Repères
Groupama dans la Drôme
- 48 270 clients sociétaires.
- 399 élus.
- 31 caisses locales.
- 28 agences commerciales.
Fédération Drôme / Chantal Cettier Chancrin a présenté les activités menées par la fédération drômoise des caisses locales de Groupama Méditerranée.
« Occuper le terrain et être proactifs »
En 2018, l'activité de la fédération drômoise des caisses locales de Groupama Méditerranée n'a pas faibli. Sa présidente, Chantal Cettier Chancrin, a énoncé les multiples partenariats avec des clubs sportifs et fédérations du monde agricole et autres secteurs. La fédération a participé à de multiples évènements (salon de l'hôtellerie de plein air, rallye Monte Carlo historique, Fête de l'agriculture, De ferme en ferme, salon des maires...) et soutenu une association caritative (Huntington France). Elle a aussi été présente aux assemblées générales des caisses locales. A noter, l'an dernier, la fusion des caisses de Romans et Bourg-de-Péage. En 2019, la plupart des actions devraient être poursuivies avec la participation systématique d'un binôme constitué d'un élu et d'un commercial. « Nous devons faire rayonner Groupama en occupant le terrain et en étant proactifs, a déclaré Chantal Cettier Chancrin. La visibilité est un gage de réussite. » La fédération a également poursuivi son travail de surveillance du portefeuille clients, essentiellement sur les contrats automobiles. Quant au bâtiment de Montélimar, toujours à céder, « nous ne le vendrons pas à perte », a insisté Michel Penet, laissant entendre que d'autres projets seraient possibles en cas d'échec.Après l'assemblée générale statutaire, a suivi une intervention d'Augustin Guendouz venu présenter Biovallée en Drôme, dont il est le secrétaire général.C. L.
