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Mutualisme

Groupama Méditerranée : une sinistralité climatique lourde

Poursuivant sa quête de rentabilité, Groupama Méditerranée met la priorité sur la relance de sa croissance commerciale. Le groupe réaffirme ses valeurs mutualistes et la Fédération des caisses locales de la Drôme reste bien présente sur le terrain.
Groupama Méditerranée : une sinistralité climatique lourde

Avec un chiffre d'affaires en hausse de 0,2 % l'an dernier, « c'est un pas dans la voie d'un redressement très progressif », a expliqué Michel Penet, directeur général de Groupama Méditerranée. Face aux responsables des caisses locales de la Drôme, réunis pour l'assemblée générale de leur fédération le 11 avril à Chabeuil, il a souligné le poids des aléas climatiques. « Nous avons vécu une sinistralité climatique étalée tout au long de 2017 avec gel, grêle et sécheresse. Et le cumul de tous ces aléas pèse lourd : 50 millions d'euros en multirisque climatique pour 18 millions d'encaissement de cotisations. Il faudra rééquilibrer », a-t-il prévenu. Le déficit sera couvert par les réassureurs du groupe mais ces derniers ne se priveront pas d'augmenter leur cotisation, ce qui aura un impact. Fort heureusement, Groupama Méditerranée a fait face à une moindre sinistralité des accidents de la route l'an dernier. Sans dévoiler aucun chiffre, « l'exercice 2017 devrait être bon », a tout de même laissé entendre Michel Penet. L'ensemble des résultats sera présenté le 26 avril, lors de l'assemblée général du groupe.

Relancer la croissance

L'ensemble des élus et responsables drômois des trente-deux caisses locales de Groupama se sont réunis en assemblée générale à l'aéroport de Valence-Chabeuil.
© journal L'Agriculture Drômoise

Cherchant à améliorer sa rentabilité, Groupama Méditerranée poursuit sa trajectoire de réduction des frais généraux à raison de 1 % par an, soit 5 millions d'euros. « Même si nous souhaitons rester un grand employeur, cela se traduit notamment par une baisse des effectifs », a expliqué Michel Penet.
Dans les priorités du groupe, figure en première place la relance de la croissance commerciale en s'appuyant sur les assurances à la personne (prévoyance, retraite supplémentaire...). « Nous travaillons à améliorer la compétitivité de nos offres car la concurrence est très forte », a indiqué le directeur général. L'amélioration de la marge technique fait aussi partie des objectifs, ceci pour obtenir des produits rentables. « Et la surveillance du portefeuille reste fondamentale », a-t-il souligné. En 2017, sur la Drôme, « 470 cas ont été signalés et la commission de contrôle et de surveillance a résilié 185 contrats », a fait remarquer Paul Despesse, trésorier de la fédération des caisses locales de la Drôme.
Parmi les autres priorités du groupe, figurent de nouveaux aménagements d'agences (celle de Valence sera prochainement concernée). Groupama Méditerranée met ainsi l'accent sur l'accueil et l'écoute de ses sociétaires ainsi que sur la qualité des environnements de travail de ses collaborateurs, jugée par le directeur général « indispensable pour avoir de la performance ». A noter, le groupe sera doté d'un nouveau siège à Montpellier, en 2021. Et Michel Penet a annoncé la mise en vente du site de Montélimar, « devenu trop grand au regard des effectifs ».

« Changer de paradigme »

2018 verra la mise en place d'« élus référents ». Comme l'a expliqué Jean-Jacques Poujol, secrétaire général de Groupama Méditerranée, « c'est un moyen d'aller plus loin dans le nouvel élan donné depuis trois ans en matière de politique institutionnelle. » L'idée consiste à créer des binômes élu-conseiller dans chaque caisse locale de Groupama, et ce par segment de marché (exemple : un élu agricole avec un conseiller en charge du marché de l'agriculture). Groupama Méditerranée espère ainsi détecter des opportunités de marchés, être force de propositions, participer au développement de réseaux d'influence et contribuer à la pérennité du modèle de gouvernance mutualiste. Une idée largement reprise par Amaury Cornut-Chauvinc, président de Groupama Méditerranée, appelant à un « retour aux valeurs du groupe par la remutualisation ». Et d'ajouter : « Il faut changer de paradigme, mettre à profit nos atouts, faire vivre notre différence - à savoir le mutualisme - et la rendre visible ».
Faisant le point sur les changements engagés depuis 2014, année de la nomination d'un nouveau directeur général, « nous avons retrouvé le chemin d'une rentabilité, s'est réjouit Amaury Cornut-Chauvinc. Notre ambition est d'avoir une caisse régionale solide, forte et reconnue. Et nos caisses locales doivent être des lieux de proximité. Plus présents sur le terrain, c'est ainsi que l'on réussit », a-t-il assuré, à la veille de passer la main à son successeur, qui sera élu fin avril.

Christophe Ledoux

Chiffres clés 2017 /
Groupama dans la Drôme
- 46 077 clients sociétaires.
- 410 élus.
- 32 caisses locales.
- 28 agences commerciales.

 

 

Activités Drôme / Paul Despesse a présenté les activités menées par la fédération drômoise des caisses locales de Groupama Méditerranée.

« Donner un nouveau souffle institutionnel »

Partenariats avec des clubs sportifs et diverses fédérations du monde agricole et autres secteurs, participation à des évènements (salon des campings, rallye Monte Carlo historique, Fête de l'agriculture, De ferme en ferme, salon des maires...), soutien à diverses associations caritatives... L'an dernier, l'activité de la fédération des caisses locales drômoises de Groupama n'a pas faibli. « Nous avons réuni à six reprises notre conseil d'administration, a indiqué Paul Despesse, trésorier de la fédération, lequel a remplacé au pied levé la présidente Chantal Chancrin, retenue par ailleurs. Et nous sommes restés attentifs aux résultats commerciaux, aux besoins et remarques de nos sociétaires », a-t-il souligné. Qualifiant « d'enjeu majeur » la surveillance du portefeuille clients (lire ci-dessus), il a également évoqué le travail de fusion des caisses destiné à « donner un nouveau souffle institutionnel ».
En 2018, une analyse de la pertinence de chaque activités sera faite. « Et des arbitrages seront sans doute nécessaires », a-t-il prévenu. En ce qui concerne les caisses de Valence, Montélimar, Saint-Donat, Tain-l'Hermitage et Crest, « un élan supplémentaire à la dynamique commerciale sera donné ».
C. L.