Dans le cadre de ses missions de conseil, le Syndicat de l'olive de Nyons et des Baronnies, qui rassemble quelque 700 adhérents, a proposé le 23 avril à Piégon une soirée de dégustation du millésime 2018. « Les occasions de rencontres entre producteurs et acteurs de la filière oléicole sont rares, déclare Patrick Floret, président du syndicat. L'idée d'une telle soirée comporte un triple intérêt : créer du lien entre les adhérents, dispenser une formation à la dégustation et mieux appréhender les attentes des commissions d'agrément. »

Douze huiles en compétition

La quarantaine d'invités à cette soirée, à savoir des producteurs, mouliniers, confiseurs, metteurs en marché, restaurateurs ainsi que des membres de la coopérative se sont répartis autour d'une dizaine de table. Douze huiles et olives noires AOP de Nyons étaient proposées à la dégustation. Le mode opératoire était similaire à celui des concours. Camille Avallone, oléologue-formatrice au centre technique de l'olivier, à Aix en Provence, est intervenue préalablement, rappelant les principes de la dégustation et le vocabulaire approprié pour qualifier sensations et ressentis dans les domaines du visuel, de l'olfactif et du gustatif. Elle a ainsi parlé d'attribut négatif pour les défauts, positif pour le fruité amer, le piquant, l'ardence...
Coupes officielles de dégustation colorées en bleu, verres de montre translucides, petites cuillères, gestuelle et concentration rituelle, fiches sensorielles pour recueillir les annotations, le tout s'est déroulé dans une ambiance gourmande et studieuse afin que chacun puisse porter ses commentaires sur les lots présentés. Ils seront transmis aux producteurs ou metteurs en marché de façon confidentielle, une démarche pédagogique et constructive visant avant tout la qualité. Aucune médaille ni prix à la clé, la finalité était autre.

Quelques mots sur la récolte 2017

Faisant le point sur la dernière récolte, Patrick Floret explique qu'« elle a été plus abondante que prévue malgré la sécheresse, donnant une huile de très bonne qualité sans acidité et peu de peroxyde. La production est évaluée à 320 tonnes d'huile AOP et 250 d'olives de table. Un petit bémol cependant : par manque d'eau les olives ont eu du mal à se rider. » Quant aux prix du marché, ils restent stables, évoluant entre 20 et 30 euros pour le litre d'huile et entre 13 et 18 euros le kilo d'olives de table.

J-M. P.