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Certification HVE

HVE : l'attrait d'une certification globale

Par conviction environnementale et (ou) logique commerciale, la HVE pourrait devenir un segment aussi important que la bio et représenter, à terme, un tiers du marché alimentaire.
HVE : l'attrait d'une certification globale

À l'inverse de l'agriculture biologique, la certification haute valeur environnementale (HVE) est basée sur des obligations de résultats, et non de moyens. Son développement reste encore confidentiel et concentré en viticulture : il concerne aujourd'hui environ 1 500 exploitations, dont 90 % viticoles, « sans doute par l'importance du circuit court », explique François Champanhet, président de la commission nationale de la certification environnementale (CNCE) du ministère de l'Agriculture. La HVE pourrait devenir un segment aussi important que la bio et représenter, à terme, un tiers du marché alimentaire. D'autres filières que la viticulture s'y intéressent : les grandes cultures, l'arboriculture, l'horticulture et la polyculture-élevage... 12 000 exploitations sont aujourd'hui en quête de cette certification. « Le nombre d'exploitations HVE double chaque année. Si nous continuons à ce rythme, nous en aurons 50 000 en 2024 », calcule François Champanhet. En Auvergne-Rhône-Alpes, 56 exploitations (localisées dans l'ancienne région Rhône-Alpes) bénéficient de cette certification selon un comptage effectué au 1er janvier 2019. Dans la Drôme, on en dénombre 25.

Un dispositif progressif en trois niveaux

La certification environnementale des exploitations agricoles s'inscrit dans une démarche progressive, qui s'articule en trois niveaux dont le plus haut est la HVE.

La certification environnementale des exploitations agricoles s'inscrit dans une démarche progressive, qui s'articule en trois niveaux. La HVE est le plus haut niveau. Sont pris en compte des critères relatifs à la biodiversité, à la stratégie phytosanitaire, à la gestion de l'eau, à la fertilisation... Pour valider le niveau 1, l'agriculteur doit contacter un organisme habilité dans le cadre du système de conseil agricole. Ce niveau correspond aux obligations réglementaires environnementales applicables au titre de la Pac en matière de bonnes conditions agroécologiques, de santé des végétaux et de préservation de l'environnement. Le niveau 1 suppose la réalisation d'un diagnostic qui doit donner la situation environnementale de l'exploitation dans une perspective de progrès. Muni de l'attestation de niveau 1, l'agriculteur contacte ensuite un organisme certificateur agréé par le ministère de l'Agriculture pour passer au niveau 2 (respect d'un référentiel de bonnes pratiques environnementales composé de quatre thématiques : biodiversité, fertilisation, protection phytosanitaire, gestion de l'eau).

Un logo HVE valorisant

Pour obtenir le niveau 3, c'est-à-dire la haute valeur environnementale (HVE), l'organisme certificateur vérifie que les seuils de performance mesurés par des indicateurs de résultat sont respectés. Cette certification permet d'attester que les éléments de biodiversité sont très largement présents sur l'exploitation. L'agriculteur a le choix entre deux options. Dans la première, il doit, par exemple, respecter la diversité de l'assolement ou l'utilisation de méthodes alternatives à la lutte chimique. Dans la deuxième, l'exploitation est évaluée à travers deux indicateurs : un poids des intrants dans le chiffre d'affaires inférieur à 30 % et un pourcentage de la SAU en infrastructures agroécologiques supérieur à 10 %.
Pour les produits bruts et transformés contenant au moins 95 % de matières premières issues d'exploitations de haute valeur environnementale, un logo HVE peut être apposé. De quoi rassurer les consommateurs et booster les ventes.

 

Témoignage / A Bénivay-Ollon, l'EARL de l'Aiguemarse devrait être certifiée HVE d'ici quelques mois.

HVE : « On entre dans une notion d'amélioration continue »

Pour Florian Charasse et Marion Ficatier, exploitants de l'EARL de l'Aiguemarse, la certification HVE sonne comme une évidence.
Pour Florian Charasse et Marion Ficatier, exploitants de l'EARL de l'Aiguemarse, la certification HVE sonne comme une évidence. Leur exploitation arboricole (abricotiers, cerisiers, pêchers et oliviers) et viticole (raisin de table et de cuve) d'une trentaine d'hectares est déjà bien engagée dans des pratiques agroécologiques. « La HVE certifie l'ensemble de l'exploitation et quantifie des critères qualitatifs comme la biodiversité , la gestion de l'eau, le travail du sol... Elle va plus loin que la bio car elle reflète la réalité écologique d'une exploitation, indique Marion. On entre dans une notion d'amélioration continue. »
« Un sujet dense »
L'EARL de l'Aiguemarse se donne l'objectif d'atteindre le niveau 3 de la certification environnementale - la HVE - cette fin d'année ou tout début 2020. « De par nos pratiques, nos critères sont déjà bons », affirme Marion Ficatier. Elle a pu s'en convaincre en participant dernièrement à l'une des formations HVE organisée par la chambre d'agriculture de la Drôme. « Cela m'a permis de comprendre les tenants et les aboutissants de cette certification ainsi que la méthode pour déposer un dossier, dit-elle. C'est un sujet dense et deux jours de formation sont vraiment nécessaires. »
L'EARL vendant en direct la plupart de ses productions, l'agricultrice estime que « la HVE est une plus-value en termes d'image. Cela devrait nous éviter de devoir constamment nous justifier sur nos pratiques agricoles. »
C. L.

 

Point de vue / Sandrine Roussin, vice-présidente de la chambre d'agriculture de la Drôme.

« La garantie d'un parcours sur mesure »

Sandrine Roussin, vice-présidente de la chambre d'agriculture de la Drôme.
« La HVE est une certification à même de justifier les bonnes pratiques agricoles et rassurer les consommateurs. C'est une manière de formaliser ce que de nombreux exploitants font depuis des années en matière de réduction des intrants et d'agroécologie. C'est aussi un moyen de maintenir les marchés. Proche de Global Gap, la HVE certifie l'ensemble d'une exploitation. Et dans ce contexte, la chambre d'agriculture est à même de mobiliser toutes ses compétences pour accompagner les exploitants, quelles que soient les filières agricoles. C'est la garantie d'un parcours sur mesure. Nous pouvons aussi mobiliser des fonds de formation, ce qui réduit les coûts pour se préparer à l'obtention de la HVE. A noter encore, le partenariat engagé avec le Syndicat général des Côtes-du-Rhône et les chambres d'agriculture de Drôme, Ardèche et Vaucluse. »
Propos recueillis par C. L.

 

« Se préparer à une démarche HVE » /

Dates des prochaines formations

Le 12 juin à Bourg-lès-Valence.
Le 19 juin à Montélimar.
Le 25 juin à Nyons.
Pour plus d'informations sur les formations HVE proposées par la chambre d'agriculture de la Drôme, contactez Anne Chapovaloff (tél : 04 27 24 01 53 - mail : [email protected]).