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Vin

IGP viticoles drômoises : un marché actuellement « mou »

La Fédération drômoise des IGP viticoles vient de tenir son assemblée générale à Tain-l'Hermitage. Le point avec son président, Adelin Marchaud.
IGP viticoles drômoises : un marché actuellement « mou »

Adelin Marchaud, rappelez-nous ce que représentent les vins IGP dans la Drôme ?

A. M. : « Notre fédération gère trois dénominations IGP. L'une est départementale : l'IGP Drôme ; et deux correspondent à deux zones : IGP collines rhodaniennes et IGP coteaux des Baronnies. L'ensemble représente 1 021 apporteurs de raisins et 161 opérateurs (coopératives, caves particulières et négoces). Les vendanges de 2014 ont donné 150 000 hectolitres, c'est plus que la moyenne habituelle d'environ 120 000 hl. »

 

Sur l'exercice écoulé, quels ont été les principaux faits marquants ?

A. M. : « Au niveau de la fédération, 2015 a vu le changement de direction. Sylvie Darves ayant intégré l'Union des vignerons des Côtes-du-Rhône, elle a été remplacée en septembre par Nicolas Fermond, conseiller viticole à la chambre d'agriculture. D'autres changements sont intervenus ou vont intervenir, il nous faut désormais trouver une organisation adéquate et efficiente. Nous sommes à un point charnière.

Un autre fait marquant concerne la communication. En lien avec notre interprofession (Intervins Sud-Est), un voyage de presse a été organisé à Paris pour présenter l'IGP des collines rhodaniennes. Cette année, ce sera au tour de l'IGP des coteaux des Baronnies avec un évènement au cœur du vignoble à la fin de l'année.

J'ajoute qu'en 2015, un partenariat s'est mis en place avec la Chambre d'agriculture pour porter le projet d'expérimentation de cépages résistants issus de la recherche Inra. Les essais devraient débuter sur trois cépages dès 2016-2017 et se poursuivre jusqu'à l'horizon 2025, à raison de deux à trois sélections nouvelles tous les deux ans. Le test portera à la fois sur la résistance au mildiou et à l'oïdium ainsi que sur les caractéristiques organoleptiques. »

 

Et concernant le marché ?

A. M. : « Le millésime 2014, exceptionnel en volume, a eu pour effet de rattraper la petite récolte de 2013. Toutefois, il pèse encore sur le début de campagne de commercialisation du millésime 2015. Pour autant, les cours se sont tenus depuis deux ans aux alentours de 90 euros l'hectolitre (hl). Mais c'est en ce moment que les choses se corsent. Le marché est actuellement “mou”, ce qui laisse craindre une baisse significative des cours du vrac. Cependant, je reste confiant car la forte proportion de rouge sur notre département, de bonne qualité en 2015, est plus facile à conserver, ce qui nous permet d'influer sur le marché en gérant les stocks. De plus, la contractualisation est faite à plus de 80 % dans la majorité des régions et les volumes IGP produits en France sont dans la moyenne. A périmètre constant, il y aura de la place pour tous. Enfin, au niveau des acheteurs, nos vins IGP avec leur côté décomplexé plaisent. »

 

Qu'en est-il du nouveau régime des autorisations de plantations et du cahier des charges pour les effervescents ?

A. M. : « Concernant les autorisations de plantation, avant de contingenter, nous nous laissons du temps pour estimer l'évolution des tendances de plantation sous le nouveau régime. J'ajoute qu'en Drôme, il n'y a pas eu de contingent pour 2017. Quant aux autorisations de plantations nouvelles, elles sont en cours. S'agissant du cahier des charges des effervescents, il a été déposé sur la zone IGP Méditerranée et validé par l'Inao et par l'Union européenne. Mais la Fédération nationale des crémants l'a attaqué. Nous sommes actuellement dans l'attente d'une décision du Conseil d’État. C'est une situation que l'on vit assez mal. »

Propos recueillis par Christophe Ledoux