Intempéries : le Département confirme la mise en œuvre de mesures
Le 11 septembre chez Jérôme Leroy (EARL du Replat) à Parnans, le Département et la chambre d'agriculture de la Drôme ont signé la convention annuelle de partenariat qui les lie (lire l'article « Département : un soutien à l'agriculture reconduit »). Et, juste avant cette signature, la présidente du conseil départemental, Marie-Pierre Mouton, a confirmé la mise en œuvre opérationnelle de cinq mesures concrètes annoncées en juin pour aider les agriculteurs sinistrés ces derniers mois (gel de printemps et tempêtes avec grêle), comme Jérôme Leroy (lire l'encadré « L'EARL du Replat / Deux fois sinistrée »).
600 000 € d'aide exceptionnelle
Pour rappel, le 24 juin, le Département a voté « à l'unanimité » une aide exceptionnelle de 600 000 euros pour soutenir ces agriculteurs sinistrés, dont 200 000 euros pour « agir directement auprès des exploitants les plus démunis » à travers la participation au fonds de solidarité spécifique et l'association Solidarité agricole Drôme. Le reste est consacré à « l'accompagnement des exploitations pour faire face aux difficultés économiques et garantir le potentiel de production », avec trois volets : 100 000 euros pour le financement de deux postes équivalents temps plein - dont celui de Claire Ducourouble (lire l'article « Chambre d'agriculture / Une conseillère "appui grêle" ») - pour l'ingénierie sur les aspects techniques et sanitaires ; 200 000 euros d'aide à l'investissement en complément de celles de l'Etat et de la Région pour pallier la perte de fonds ; 100 000 euros annuels mis sur un nouveau programme de financement d'installations de protection contre la grêle.
Et un RSA dérogatoire
Le Département a également mis en place un RSA(*) exceptionnel avec une enveloppe de 500 000 euros pour soutenir les familles des exploitations les plus touchées par la perte totale ou majeure de revenus suite à la grêle ou au gel (lire l'encadré « Le RSA dérogatoire est activé »). L'instruction des dossiers débute ce mois-ci (le premier jury pour ce RSA dérogatoire devait se réunir le 17 septembre).
« Chaque fois qu'on a des coups durs, on trouve le Département à nos côtés, a souligné le président de la chambre d'agriculture de la Drôme, Jean-Pierre Royannez. Marie-Pierre Mouton a annoncé une aide, le 18 juin » lors de la visite d'une exploitation sinistrée à Châteauneuf-sur-Isère avec le président de la Région, Laurent Wauquiez. Et le président de la chambre d'agriculture de commenter encore : « 100 millions d'euros de pertes de récoltes, c'est colossal. Quelles que soient les aides, jamais elles ne compenseront tout ; les agriculteurs les supporteront en grande partie. Mais le soutien du Département est important ».
Annie Laurie
(*) RSA : revenu de solidarité active.
Le RSA dérogatoire est activé
Marie-Pierre Mouton, présidente du conseil départemental, Henry Jouve, président de la MSA, Jean-Pierre Royannez, président de la chambre d'agriculture, informent de la mise en place d'un RSA dérogatoire pour les agriculteurs fortement impactés par les dernières calamités agricoles. En effet, à la suite des épisodes de grêle survenus en juin et juillet 2019 au nord de Valence, en partenariat avec la MSA et en complément de son soutien aux exploitations sinistrées au travers de l'association Solidarité agricole Drôme et du fonds de calamités agricole, le Département de la Drôme active le dispositif RSA dérogatoire.Pour les personnes dont le revenu 2019 a été fortement affecté, ce RSA dérogatoire permet de solliciter dès septembre (ou à la date de dépôt de la demande) des droits au RSA. Les foyers des exploitant(e-s) agricoles concerné(e-s) sont encouragés à déposer un dossier en ligne (sur le site internet de la MSA) en mentionnant « RSA Grêle 2019 » dans l'imprimé de la demande.
L'EARL du Replat /Deux fois sinistrée
Exploitation de Jérôme Leroy, située à Parnans.Troupeau de bovins charolais (40 mères).
65 hectares de prairies, 25 de céréales et 17 de noyers en AOP Noix de Grenoble.
Jérôme Leroy est l'un des huit éleveurs du Nord-Drôme ayant créé, en avril dernier, la SARL « La viande d'ici » pour valoriser leur viande de bœuf en circuit court. Ce projet collectif a bénéficié d'un accompagnement de la chambre d'agriculture dans le cadre de la convention avec le Département. Depuis quelques mois, via leur société, ces éleveurs commercialisent en direct des carcasses auprès des magasins Hyper U de Romans et U Express de Chatuzange-le-Goubet. Leur souhait est de fournir aussi la restauration collective.
Pour Jérôme Leroy, dont les cultures et bâtiments ont subi les orages du 15 juin et du 6 juillet, « la fin de l'année va être compliquée », a-t-il confié. Il a dû resemer une dizaine d'hectares pour compenser les pertes dues à la grêle, d'où un surcoût (semences, semis, irrigation et intrants). La perte de récolte de noix, elle, est estimée à 80 % sur certaines de ses parcelles. Et, sur ses bâtiments, les travaux de réparation (un mois à un mois et demi à partir d'octobre) sont chiffrés à 250 000 euros dont 80 000 de désamiantage.
