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Protéagineux

Irrigation du soja : une conduite  à l’optimum c’est rentable

Le soja est une espèce dont les besoins en eau sont élevés et relativement proches de ceux du maïs. Si l’irrigation est pratiquée, elle n’est pas toujours conduite à l’optimum. En particulier, l’apport en fin de cycle (à moins de 21 jours de la récolte) est rarement réalisé alors que c’est celui qui impacte le plus rendement et teneur en protéines.

Irrigation du soja : une conduite  à l’optimum c’est rentable
© Archives AD

Le déclenchement de la première irrigation dépendra de la réserve en eau du sol et de la pluviométrie, il se situe souvent au moment du début de la floraison. C’est alors le début de la période sensible du soja à un déficit hydrique. Il convient donc de retarder le premier apport en cas de pluies abondantes en mai-juin et l’avancer en situation inverse. En fin de cycle, une bonne alimentation hydrique permettra de finir le grossissement des graines, essentiel pour l’élaboration d’un haut rendement et d’une forte teneur en protéines.
Un arrêt trop précoce de l’irrigation impacte à la fois le poids de mille graines (PMG) mais aussi la teneur en protéines. Pour éviter cela, il est nécessaire de poursuivre l’irrigation jusqu’à l’apparition des premières gousses mûres à la base de la plante. En l’absence de pluie, réaliser le dernier arrosage au stade R7 (premières gousses mûres, de couleur marron beige, avec des graines arrondies à l’intérieur). Ce stade se situe environ trois semaines avant la récolte, vers le 10 -15 septembre pour un semis de mi-avril à début mai. Cette dernière irrigation permettra d’accompagner le remplissage des graines dans les gousses les plus hautes. Attention : mal maîtrisée, l’irrigation peut parfois favoriser voire occasionner des accidents en culture comme la verse, le sclérotinia ou des avortements de fleurs. Dans les situations à risque sclérotinia, il est recommandé de faire des apports d’eau importants et les plus espacés possible dans le temps (tableau 1).

Irriguer à l’optimum permet des retombées économiques significatives

L’impact économique d’une irrigation raisonnée a été montré à l’issue de quatre années d’essais comparatifs1. Les gains de rendements obtenus se situent autour des 15 q/ha pour 100 mm d’eau apportés, un chiffre supérieur aux références fréquemment utilisées de 8 à 10 q/ha de gain pour 100 mm d’eau apportés.
Le gain de marge brute apporté par une irrigation raisonnée a été calculé pour plusieurs valeurs du coût de l’eau d’irrigation et deux niveaux de gain de rendement. Ainsi pour 100 mm d’eau apportés à 0,15 €/m3, le gain de marge brute dégagé par un gain de rendement de 10 q/ha s’élève à 164 €/ha (tableau 2). 

Arnaud Micheneau – Vincent Lecomte Terres Inovia
3Votre contact régional : Alexis Verniau ([email protected])
 1 - Essais Terres Inovia - Centre de recherche et d’expérimentation en agriculture biologique (Creabio) 2016, 2017, 2018 ,2020 - comparaison soja en sec – soja irrigué (irrigation raisonnée).

Le soja au plus près de ses besoins

- Irré-LIS® Soja : une aide dans la gestion de l’irrigation du soja à la parcelle, à partir d’un bilan hydrique localisé qui permet d’anticiper et décider des stratégies d’irrigation, sans matériel spécifique. Irré-LIS® Soja propose en temps réel plusieurs indicateurs indispensables à la prise de décision. Irré-LIS® Soja est diffusé auprès des organismes de conseil.
- IRRIsoja, est un outil de pilotage de l’irrigation du soja permettant de satisfaire les besoins au plus près de ses besoins en valorisant toute la réserve en eau du sol disponible. Il nécessite la mise en place de sondes tensiométriques qui mesurent l’évolution de l’humidité dans le sol). 
(Plus d’informations sur  www.terresinovia.fr – rubrique produits - outils)

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