« Je serai un préfet très agricole »

Hugues Moutouh est le nouveau préfet de la Drôme. Il remplace Eric Spitz, désormais préfet des Pyrénées-Atlantiques. Agé de 51 ans, Hugues Moutouh n'est pas un énarque. Docteur en droit, il a été professeur des universités à Caen et Paris avant de rejoindre plusieurs cabinets ministériels à partir de 2005, notamment auprès de Nicolas Sarkozy alors ministre de l'Intérieur. « La sécurité et les renseignements sont au cœur de mon parcours», a-t-il indiqué à la presse le 5 mars à Valence. Et d'ajouter : « L'ordre public est la colonne vertébrale de l'Etat. »
Aimant le rugby qu'il a pratiqué à Bègles entre autres, et dont il apprécie les fondamentaux, Hugues Moutouh est un adepte des arts martiaux et des sports de combat. Nommé préfet de la Creuse en 2010 - il était alors, à 39 ans, le plus jeune à ce poste en France -, il y restera seulement un an. De ce département, il dit s'être confronté aux problématiques des zones rurales, avant d'ajouter : « On en ressort très changé, on découvre la précarité ».
« Un préfet tout terrain »
Saisi par le contraste géographique de la Drôme, département qu'il ne connaissait pas, il a toutefois déjà bien assimilé certaines problématiques, notamment agricoles. Il évoque la technicisation de l'agriculture « que les citadins ignorent », les difficultés de revenus, l'installation des jeunes. Mais aussi la Pac, indiquant qu'Emmanuel Macron veut en faire un combat européen, et le loup. A ce sujet, il a échangé avec le ministre Didier Guillaume ainsi qu'avec des éleveurs drômois et des responsables agricoles rencontrés sur le stand de la Drôme au Salon de l'agriculture.
« Je serai un préfet très agricole, un préfet tout terrain, a confié Hugues Moutouh. J'aime être transparent, j'aime le contact direct. » Fin connaisseur des rouages ministériels, il saura faire jouer son réseau au plus haut sommet de l'Etat pour faire avancer les dossiers, a-t-il assuré.
A propos des territoires ruraux, dont il perçoit les carences en matière de services publics suite à la métropolisation, « l'Etat a un rôle central et moteur, a-t-il indiqué. Je crois au grand retour de l'Etat et pas seulement à l'autorité de l'Etat. »