Jean-Marc Seguin, agriculteur et pompier très volontaire

En 1981 à Montoison, Jean-Marc Seguin reprend l'exploitation agricole de ses beaux-parents. Il construit alors un bâtiment avicole de 1 000 m2 et cultive 20 hectares. En 1990, il arrête d'exploiter les terres et les met en location pour se consacrer uniquement à l'élevage avec 4 000 m² de bâtiments avicoles (poulets et dindes). Et lorsqu'il prend sa retraite, fin 2018, il vend son site avicole à une jeune femme qui s'installe.
Pompier pendant 38 ans
En plus de son métier d'agriculteur, Jean-Marc Seguin a été sapeur-pompier volontaire pendant 38 ans. Concilier les deux n'est pas toujours facile. « Cela dépendant des saisons, fait-il remarquer. Etre pompier est une vocation, donc on fait le maximum. Et quand on est agriculteur, donc indépendant, on remet au lendemain le travail que l'on ne peut faire le jour-même. Par contre, en tant que pompier, on est plus vigilant sur la sécurité, la prévention des accidents. »
Jean-Marc Seguin a commencé sa carrière de pompier en 1983 au centre de première intervention de Montoison, dont il est devenu chef en 1986. « Dans ma belle-famille, il y avait des pompiers, raconte-il. C'est important, dans nos campagnes. A l'époque, les sapeurs pompiers dépendaient du maire ; on était plus là pour porter secours à la population de la commune. » En 1999, il est l'un des principaux acteurs du premier regroupement de centres de première intervention dans le département (ceux d'Allex, Montoison et Ambonil). Il a d'ailleurs assuré le commandement de ce centre d'incendie et de secours jusqu'en 2009.
Reconnu au-delà de la Drôme
Au fil du temps, Jean-Marc Seguin gravit les échelons : de lieutenant en 1990 à colonel en 2017. Il s'implique dans l'équipe départementale d'observation aérienne et la lutte contre les feux de forêts. Il participe à la chaîne de commandement du Sdis : chef de groupe en 1990, de colonne en 2005 puis de site en 2011... Et il est retenu pour le poste de « conseiller départemental volontariat » dès sa création, en 2009. Un poste qui prend le nom de « référent départemental volontariat » en 2016 et dont le rôle est « d'apporter à la direction du Sdis sa connaissance et son expérience pour le développement du volontariat » mais aussi « d'établir des conventions avec les employeurs pour faciliter la disponibilité des sapeurs pompiers volontaires ».
Des évènements marquants, Jean-Marc Seguin en a connu dans sa carrière de pompier, comme « les gigantesques feux de forêt » sur lesquels il est parti. « Je suis allé plusieurs fois en Corse, en colonne extra-départementale avec entre 80 et 100 pompiers sous mon commandement, signale-t-il. Mon dernier grand feu de forêt est celui de Générac, dans le Gard, en 2019. J'y étais d'ailleurs quand l'avion bombardier d'eau s'est crashé. » Il a aussi été instructeur au niveau national (formations feux de forêts, topographie, officier). « Ce sont des occasions d'échanger avec des pompiers volontaires d'autres régions, notamment des agriculteurs. » Il a aussi plusieurs fois encadré des stages à l'étranger, au Maroc, en Turquie... Du fait de ces interventions, il est reconnu au-delà de la Drôme.
Appel lancé aux agriculteurs
« On a de moins en moins d'agriculteurs pompiers, surtout dans l'arrière-pays, c'est bien dommage, observe Jean-Marc Seguin. Je le regrette mais je comprends. » Il leur lance un appel car « les agriculteurs sont d'un grand intérêt par leur connaissance du terrain ». Et il rappelle qu'il a œuvré à la mise en place, fin 2018 dans la Drôme, d'une convention pour le remplacement des agriculteurs pompiers volontaires lorsqu'ils partent en renfort ou vont se former.
Jean-Marc Seguin aurait pu rester deux ans de plus parmi les pompiers avant d'atteindre la limite d'âge car il a 63 ans. « J'ai choisi de partir avant, librement plutôt que de devoir le faire par obligation, explique-t-il. Et puis il faut laisser la place aux jeunes. Mais je regrette beaucoup de quitter cette grande famille : on porte secours, on apporte du soutien, un réconfort à des personnes en détresse, accidentées... »
Cet ancien agriculteur pompier s'est également investi dans la vie de sa commune, avec trois mandats de conseiller municipal dont un en tant qu'adjoint au maire. Tous ses engagements lui ont valu de recevoir la médaille de chevalier de l'Ordre national du Mérite et la Légion d'honneur.
Annie Laurie
Pompiers volontaires /L'un des rares colonels en France
« J'ai contracté le formidable virus de sapeur-pompier volontaire et vécu des moments magiques au sein de cette grande famille, a confié à son tour Jean-Marc Seguin. J'ai eu un parcours privilégié et beaucoup de plaisir à travailler dans le volontariat. Je suis fier de porter l'insigne des sapeurs pompiers. Nous sommes des techniciens du risque. Mais le volontariat ne peut exister sans le soutien de nos conjoints. » Et là, il a rendu hommage à son épouse, Raymonde.A. L.
Chiffres clés du Sdis de la Drôme

300 sapeurs-pompiers professionnels.
Un parc de 657 engins motorisés dont 104 de secours à personne, 253 d'incendie et engins spéciaux, 12 moyens élévateurs aériens...
Activité opérationnelle des centres d'incendie et de secours en 2019 :
- 235 996 appels reçus au centre de traitement de l'alerte ;
- 38 772 interventions dont 25 970 secours à personnes, 2 453 accidents de circulation, 5 940 opérations diverses, 3 568 incendies et 841 dispositifs prévisionnels de secours.
Un budget 2020 de 59,4 millions d'euros.
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