Jean-Pierre Royannez, prêt pour un nouveau mandat à la chambre d'agriculture

« Bâtir, innover et oser. » Voilà ce que propose de poursuivre Jean-Pierre Royannez, candidat pour un second mandat de président de la chambre d'agriculture de la Drôme. Avec Sandrine Roussin, présidente de la FDSEA 26, et Vladimir Gauthier, président de JA 26, ils ont lancé leur campagne des élections à la chambre d'agriculture, le 5 décembre à Montélier. Les deux syndicats feront à nouveau liste commune, avec Jean-Pierre Royannez en tête de liste. Le scrutin se tiendra du 7 au 31 janvier prochain.

« Tenir un discours de vérité »

Sur le collège 1 des exploitants agricoles, la liste d'union FDSEA-JA entend rassembler des agriculteurs et agricultrices représentatifs des filières et des territoires. « Nous avons une équipe compétente, ancrée dans le terrain, avec des femmes et des hommes qui vivent les mêmes difficultés que leurs collègues, a souligné Jean-Pierre Royannez. Nous, on ne veut pas le chaos mais se projeter sur l'avenir, en proposant des solutions concrètes. Nous ne sommes pas dans le “y'a qu'à faut qu'on” mais dans la construction en tenant un discours de vérité », poursuit-il.

Parlant des crises agricoles, la présidente de la FDSEA met l'accent sur le combat initié depuis un an pour « se faire entendre » des élus et pouvoirs publics afin de « changer de logiciel pour que les agriculteurs puissent vivre de leur métier ». Le président de JA, lui, insiste sur les enjeux avec en priorité « l'économie et la prospective pour le développement des filières agricoles », citant l'étude Prospect'Aura 2040. Il évoque également « la défense des interêts agricoles dans les territoires : foncier, urbanisme, gestion de l'eau, alimentation locale... » Sans oublier le renouvellement des générations compte tenu des nombreux départs à la retraite d'agriculteurs d'ici 2030. « Nous devons nous projeter et être acteurs du changement », ajoute-t-il.

« Ne pas sacrifier le foncier agricole »

La tête de liste d'union FDSEA-JA souligne le poids économique et social de l'agriculture drômoise, avec près de 800 millions d'euros de chiffres d'affaires et plus de 10 000 emplois. « Nous devons consolider ce dynamisme et retrouver du revenu pour les filières en crise », indique Jean-Pierre Royannez. À propos du renouvellement des générations, « nous devons renforcer les mises en relation entre cédants et repreneurs avec des outils d'ingénierie car les reprises d'exploitations agricoles ne se feront plus à l'identique ». Il évoque aussi le chantier de l'indépendance alimentaire et énergétique. Sur ce dernier enjeu, « on ne doit pas sacrifier notre foncier agricole », prévient-il. Jean-Pierre Royannez rappelle que les membres de la chambre d'agriculture ont récemment adopté un « document cadre » sur les installations photovoltaïques au sol, afin d'identifier les surfaces réputées incultes (ou non cultivées) depuis plus de dix ans. « La priorité reste les toitures », ajoute Jean-Pierre Royannez.

« Anticiper pour ne pas subir »

Le candidat à un second mandat de président de la chambre d'agriculture de la Drôme évoque une autre priorité : l’adaptation au changement climatique. « S’adapter pour ne pas subir, c’est possible. À condition d'anticiper », assure Jean-Pierre Royannez. Il cite le plan Ambition climat Drôme, en cours, et la nécessité de mobiliser de nouvelles ressources en eau. Il estime qu'« avec dix millions de m³, on réglerait le problème des besoins de l'agriculture ». De l'eau qui serait stockée « hors des périodes d'étiage », précise-t-il. La recherche et l'expérimentation font aussi partie des priorités. « Avec nos stations expérimentales, nous sommes sans aucun doute la chambre d'agriculture qui consacre le plus de moyens à cet enjeu », fait-il remarquer.

Dans cette campagne électorale qui débute, l'actualité agricole ne faiblit pas. La chute du Gouvernement Barnier repousse encore une fois les promesses de l’exécutif. « Ce sont des millions d'euros perdus pour la ferme Drôme, s'agace Jean-Pierre Royannez, qui fustige le vote des parlementaires. Une action syndicale a d'ailleurs été menée dimanche 8 décembre à l'encontre des quatre députés drômois (lire ci-contre ou page XX). D'autres devraient suivre auprès des enseignes de la grande distribution.

Cette campagne des élections chambre d'agriculture s'annonce agitée. « J'espère qu'elle soudera les agriculteurs et se fera sans démagogie », conclut Jean-Pierre Royannez. Le 20 décembre à Saint-Laurent-en-Royans, FDSEA et JA de la Drôme accueilleront Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, et Pierrick Horel, président de JA national. Et tout au long du mois de janvier, d'autres responsables syndicaux nationaux se rendront sur des exploitations pour évoquer des préoccupations telles que l'eau, la main-d'œuvre, la prédation, les grandes cultures, la viticulture.

Christophe Ledoux