Jérôme Despey : « Pour se faire entendre, il faut de l’unité »

«Le propre d'un responsable national, c'est de se confronter au terrain, a déclaré Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA, le 7 décembre à Etoile-sur-Rhône. Pouvoir s'écouter, faire ensemble des progrès et pouvoir ensemble se projeter », a-t-il ajouté devant l'ensemble des responsables de la FDSEA de la Drôme réunis en conseil départemental. Il a fait le constat d'un pouvoir politique inédit : « Le PS est décimé, LR se cherche, le FN est effrité... et Emmanuel Macron "règne en Jupiter" ! » Aussi, a-t-il appelé les syndicalistes à ne pas se diviser « car le travail auprès des élus doit être démultiplié. Nous avons de nouveaux interlocuteurs, connaissant mal le monde agricole. Pour se faire entendre, il faut de l'unité. »
Une feuille de route
Le numéro deux de la FNSEA a dévoilé une feuille de route. « Il faut gommer les différentiels de compétitivité liées aux distorsions de concurrence, se prémunir des aléas climatiques, pouvoir constituer des réserves et conserver nos acquis syndicaux », a-t-il indiqué. Le premier point est jugé crucial car « la surtransposition au niveau national des règles communautaires est insupportable. Ce sont des règles supplémentaires », a rappelé Jérôme Despey. Il a insisté sur le « produire et manger français » et alerté sur la signature de traités commerciaux (Ceta et Mercosur), lesquels vont introduire en Europe des produits dont les normes diffèrent de celles de la France.
Glyphosate, assurance récolte, EGA...
A propos du glyphosate, le secrétaire général de la FNSEA a qualifié de « politique » la gestion de ce dossier. Evoquant l'assurance récolte, il a rappelé le maintien du taux d'aide à 65 % - peut-être 70 % prochainement. Il a par ailleurs jugé « inadmissible » que ces aides tardent à être versées. Grâce à la pression syndicale, le paiement, sous réserve de confirmation, devrait intervenir « en février 2018 pour les dossiers de l'année 2016 et en juillet 2018 pour ceux de l'année 2017 », a-t-il annoncé.
Il a appelé à des mobilisations locales, sur tous les fronts, avec le souci de convaincre l'opinion. Sur les Etats généraux de l'alimentation, il a fait un point sur la charte cosignée par Christiane Lambert, présidente de la FNSEA. Une charte pour « redonner du prix » avec la nécessité désormais « d'obtenir un cadre législatif, notamment avec des sanctions qui protègent l'agriculture ».
Loup : « ne pas se résigner »
Sur le loup, « qui veut-on protéger ? », a questionné Jérôme Despey. Il a qualifié la prédation de « drame » et mesuré la détresse et la lassitude des éleveurs drômois. Ce à quoi il a exhorté « à continuer de faire pression, à ne pas se résigner à la fatalité. La convention de Berne, là réside le vrai problème. » Il a noté qu'avec l'association des maires de France et les conseils départementaux, le monde agricole est désormais davantage écouté sur le dossier.
Angelo Tedesco (FDSEA)