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Jeunes Agriculteurs : une année syndicale plus que chargée

En assemblée générale, les Jeunes Agriculteurs de la Drôme sont revenus sur les difficultés de l'année 2019, rappelant la nécessité de rester mobilisés et engagés pour défendre le métier d'agriculteur.
Jeunes Agriculteurs : une année syndicale plus que chargée

Après deux années d'assemblées générales à huis clos, « nous avions à cœur de refaire une AG avec une partie publique ». C'est ce qu'a lancé Jordan Magnet, président de Jeunes Agriculteurs de la Drôme (JA 26), le 11 février à Claveyson en ouverture, avant de donner la parole aux responsables des centres cantonaux (CCJA). La plupart ont souligné les très grandes difficultés liées aux aléas climatiques qui ont jalonné l'année 2019 : une grêle dévastatrice en juin et juillet suivie d'une sécheresse et d'épisodes caniculaires, un épisode neigeux le 14 novembre lourd de conséquences. Comme si cela ne suffisait pas, certaines exploitations ont eu à subir d'autres problèmes tels que la révision des zones défavorisées simples (ZDS) entraînant la perte des ICHN, l'entrée en zone vulnérable, la menace d'une réduction des prélèvements en eau pour l'irrigation... sans oublier les incendies criminels d'exploitations qui ont meurtri la profession. « J'aimerais être positif mais, après une telle année, 2020 ne peut être que meilleure », a confié Loïc Juven (CCJA de Romans). D'autres responsables cantonaux ont évoqué l'agribashing, les dégâts de gibiers, les zones de non-traitement (ZNT), le loup, le retard de versement des aides... « Une année 2019 très difficile », dira Julien Follut (CCJA du Royans-Vercors), « à oublier » pour Joffrey Rollet (CCJA de Bourg-de-Péage).

Lutter contre l'agribashing

A Claveyson, une cinquantaine d'adhérents de Jeunes Agriculteurs de la Drôme ont participé à l'assemblée générale de leur syndicat.
© journal L'Agriculture Drômoise

Afin d'aider les exploitations sinistrées, les adhérents et responsables de JA 26 n'ont pas ménagé leur peine en 2019, « une année syndicale plus que chargée », selon le secrétaire général, Benjamin Aubert. En lien avec la FDSEA et d'autres organisations agricoles (dont la chambre d'agriculture), des aides ont été recherchées et les réponses apportées jugées souvent « insuffisantes » face à l'ampleur des difficultés. JA 26 s'est aussi mobilisé pour défendre le métier d'agriculteur (#sauvetonpaysan). En réponse à l'agribashing, « il ne faut pas rester immobile face aux détracteurs de l'agriculture et considérer l'ampleur de la pédagogie dans laquelle JA doit s'impliquer », a souligné Jean-Christophe Marcel (CCJA du Diois). La mise en œuvre de VigiAgri, dispositif de sécurisation des exploitations, constitue une avancée.
La préservation des terres agricoles a été et reste un autre cheval de bataille de JA, comme en témoigne l'action menée dernièrement à Montélimar (lire L'Agriculture Drômoise du 6 février). Le travail de la chambre d'agriculture (sur les plans locaux d'urbanisme...) a aussi été mis en avant. Par ailleurs, dans le cadre de la loi Egalim, le réseau JA s'est également impliqué pour « forcer les acteurs à mieux redistribuer la valeur au sein de la chaîne alimentaire ».

Installation : une bonne dynamique

Le renouvellement des générations en agriculture reste le dossier phare de Jeunes Agriculteurs. L'an dernier, 120 installations ont été comptabilisées en Drôme, dont 70 aidées. Présent à chaque CDOA*, JA 26 regrette que l'avis de ses représentants ne soit pas assez pris en compte. Par ailleurs, le syndicat juge « efficace » le suivi post-installation et se félicite de la rénovation du stage 21 heures qui offre « un nouvelle dynamique pour rendre l'installation attrayante ». D'autres actions ont été citées comme l'inauguration de cinq fermes en 2019, les six journées « demain je m'installe » dans des établissements de formation, le forum installation.
L'activité de JA 26 n'a pas faibli l'an dernier et les responsables de la structure se félicitent d'avoir remporté, avec la FDSEA, les élections chambre d'agriculture (ainsi que celle de la MSA cette année). Un autre point de satisfaction a été la réussite de la Fête de l'agriculture, à Eurre. « Un boulot monstre avec près de 10 000 visiteurs accueillis ». La prochaine devrait avoir lieu le dimanche 6 septembre sur la commune de Montélier.

Christophe Ledoux

* CDOA : commission départementale d'orientation agricole.

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Un nouveau conseil d'administration

Comme le prévoit les statuts du syndicat, les Jeunes Agriculteurs de la Drôme ont élu un nouveau conseil d'administration pour les deux années à venir.
© journal L'Agriculture Drômoise
Comme le prévoit les statuts du syndicat, les Jeunes Agriculteurs de la Drôme ont élu un nouveau conseil d'administration pour les deux années à venir : Dimitri Agrain (Saint-Vincent-la-Commanderie), Benjamin Aubert (Montoison), Fabien Baude (Châteaudouble), Christophe Bourrut (Saint-Martin-d'Août), Quentin Bulinge (La Bégude-de-Mazenc), Alexandre Clut (Châteauneuf-sur-Isère), Tybo Chastel (Die), Julien Follut (Saint-Thomas-en-Royans), Emilie Froget (Saint-Avit), Jean-François Giguel (Saint-Laurent-en-Royans), Léa Lauzier (Montélimar), Bastien Long (Taulignan), Jordan Magnet (Soyans), Grégory Malsang (Saint-Julien-en-Vercors), Quentin Malossane (Châteauneuf-sur-Isère), Adrien Manuel (Luc-en-Diois), Louis Modrin (La Motte-de-Galaure), Stéphanie Oliveira (Bouchet), Mathieu Peysson (Tulette), Henry Vignon (Eymeux).
Tous se réuniront cette fin de semaine afin d'élire le nouveau bureau de JA26.

 

Ils ont dit

« On a besoin de JA proactifs pour faire vivre le métier d'agriculteur et les organisations professionnelles agricoles, a dit Nicolas Sarthou, administrateur national de JA et agriculteur dans les Pyrénées-Atlantiques. A propos des relations avec le voisinage : « Un énorme travail de communication est à faire car la population s'est désinvestie du monde agricole. »
Nicolas Sarthou, administrateur national de JA et agriculteur dans les Pyrénées-Atlantiques.
© journal L'Agriculture Drômoise
« Notre projet stratégique Cap 2025 promeut des installations innovantes et durables, adaptées à chaque territoire, a indiqué Jean-Pierre Royannez, président de la chambre d'agriculture de la Drôme. Et la transition agroécologique est un mouvement à accompagner pour préparer l'agriculture de demain. » Quant à la préservation des terres agricoles, « entre les discours politiques et les actes, il y a parfois un gouffre ». Et de rappeler une nouvelle fois l'opposition de la compagnie consulaire au projet de sortie d'autoroute de Saint-Paul-Trois-Châteaux.
Jean-Pierre Royannez, président de la chambre d’agriculture de la Drôme.
© journal L'Agriculture Drômoise
Après les aléas climatiques, « les mesures obtenues ne sont pas à la hauteur des promesses du ministre de l'Agriculture, a regretté Grégory Chardon, président de la FDSEA de la Drôme. Toutefois, des crédits sont disponibles au titre des calamités et il faut déposer des dossiers. » A propos des ZNT : « On a gagné des batailles mais pas encore la guerre. De nouvelles avancées ont été obtenues sur les limites de maisons, l'homologation des barrières physiques (comme les haies) et les ZNT pourraient être acceptées en surface d'intérêt écologiques (SIE). »

Grégory Chardon, président de la FDSEA de la Drôme.
© journal L'Agriculture Drômoise

 

Echanges entre JA26 et quatre OPA

En huis clos, les adhérents de JA ont échangé sur leur perception de quatre organisations professionnelles agricoles (Groupama, Crédit Agricole, CerFrance, MSA). L'après-midi, une synthèse a été présentée. Parmi les critiques formulées par les JA, figurent le turn-over des conseillers, la difficulté à identifier des élus, des contrats parfois peu lisibles, des honoraires ou frais trop lourds, un manque de soutien... Chantal Cettier (vice-présidente de Groupama Méditerranée), Jean-Henri Brunel (vice-président du Crédit Agricole Sud Rhône Alpes) ainsi que Philippe Richard (responsable au Cerfrance Drôme Vaucluse) ont pu répondre point par point (il n'y avait pas de représentant pour la MSA). Et tous ont incité les jeunes agriculteurs à s'investir dans les conseils d'administration des organisations professionnelles agricoles. Ce dialogue constructif devrait donc se poursuivre.