Jeunes agriculteurs veut soutenir la viabilité des installations
le 6 décembre à Recoubeau-Jansac (Drôme), les acteurs du monde agricole lors d’une session régionale installation.

L'installation est un sujet capital pour Jeunes agriculteurs (JA) qui se bat depuis toujours pour le renouvellement des générations. En effet, si la transmission des exploitations agricoles est au cœur des problématiques actuelles, elle le sera encore plus dans un futur proche. C'est donc dans ce contexte que le réseau Jeunes agriculteurs se mobilise au quotidien et a invité les acteurs du territoire régional (chambres d'agriculture, MSA, Crédit Agricole Sud Rhône-Alpes, Groupama, DTT, etc.) à échanger sur le sujet, lors de la session régionale installation, organisée le 6 décembre dernier dans la Drôme, à Recoubeau-Jansac.
« Cette session a pour but de trouver des solutions, de travailler de manière collective sur des actions à faire pour favoriser l'installation dans la région Aura », a souligné Jérémy Giroud, secrétaire général de JA Auvergne-Rhône-Alpes.
En 2018, ce sont 741 jeunes qui ont bénéficié de la dotation jeune agriculteur (DJA) au niveau régional (5 010 à l'échelle nationale), ce qui fait d'Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) la première région en nombre de DJA en France pour cette année-là. À savoir, près de 1 700 agriculteurs s'installent tous les ans en Aura, dont environ 45 % avec la DJA. Le Cantal est le département qui installe le plus avec la dotation, suivi de la Loire. L'évocation des principaux chiffres a ainsi permis de montrer que le nombre d'installations aidées est en nette augmentation, confirmant son attractivité. Une attractivité liée au montant de la dotation, dont la moyenne est passée de 25 053 € en 2016 à près de 44 000 € en 2019. Dans les zones de montagne les DJA versées atteignent les 51 000 € de moyenne, en Haute-Savoie par exemple.
Sinistres, aléas familiaux, difficultés financières...
Pour autant, JA poursuit ses actions pour soutenir, sur le long terme, les nouveaux installés. « Quels dispositifs pour garantir la viabilité des nouvelles installations en cas de gros sinistre ? », tel était le thème de la table ronde proposée à cette occasion, en présence de nombreux représentants des organisations professionnelles : Jean-Pierre Rouit (maire de Recoubeau-Jansac et vice-président à la communauté de communes du Diois), Caroline Brenas (directrice des relations avec les partenaires agricoles au Crédit agricole Sud Rhône-Alpes), Corinne Mandaroux (conseillère entreprise à la chambre d'agriculture de la Drôme), Stéphanie Oliveira (élue en charge du pôle entreprise à la chambre d'agriculture de la Drôme), Serge Fils-Aime (chef du pôle projets des exploitations à la DDT), Alain Bonnard (délégué MSA du canton du Diois et membre du comité départemental drômois de la MSA), François Jourdan (vice-président de Groupama Méditerranée), Jean-Christophe Marcel (président du CCJA du Diois) et Jordan Magnet (président des JA Drôme).
A tour de rôle, les différents dispositifs déjà en place ont été abordés. « Nous avons connaissance des dispositifs d'alerte. Mais on s'aperçoit qu'il n'y a pas réellement de dispositif simple qui nous permette de savoir réagir à l'instant T. Notre ambition est aujourd'hui de savoir comment nous pouvons imaginer une réelle réactivité » prévient Jean-Christophe Marcel.
Une réflexion sur un numéro d'alerte unique
Outre l'aspect financier et les délais d'expertise jugés toujours assez longs, la chambre d'agriculture de la Drôme, par le biais de Stéphanie Oliveira, s'est interrogée sur le soutien à apporter aux agriculteurs, nouvellement installés, en difficulté : « L'argent ne peut pas résoudre tous les problèmes. La question est donc de savoir jusqu'où nous pouvons aller, en tant que partenaires, pour donner un coup de main et gérer l'après-crise ». Dans un premier temps, un formulaire officiel pourrait être créé, laissant apparaître les différentes démarches à effectuer, avec les coordonnées des institutions.
« Lors d'un sinistre, l'agriculteur, aussi touché soit-il, doit contacter des dizaines d'organismes. Les dispositifs d'alerte existent, mais ne sont pas incontournables. L'idée serait de mettre en place un guichet unique, un numéro d'urgence en quelque sorte, qui permette de simplifier les démarches du sinistré », poursuit Jordan Magnet. « Nous devons poursuivre notre réflexion collective pour stopper l'hémorragie et soutenir la viabilité des nouvelles installations », conclut Jean-Christophe Marcel.
D'une manière totalement symbolique, les différents partenaires du monde agricole ont signé une charte d'engagement pour l'installation dans la Drôme, visant à soutenir les nouvelles structures.
Amandine Priolet