L'abricot à la Sefra : essais et perspectives

Le 2 mars à la chambre d'agriculture à Bourg-lès-Valence, s'est réunie une commission technique abricot de la Sefra. Y participaient des producteurs, techniciens ainsi que des représentants d'autres instituts et stations expérimentales.
La Sefra conduit la plupart de ses expérimentations abricot dans le verger de son site central, à Etoile-sur-Rhône. D'autres sont réalisées dans deux antennes des chambres d'agriculture de la Drôme et de l'Ardèche, pour tenir compte des conditions pédoclimatiques différentes de la moyenne vallée du Rhône. Il s'agit des antennes des Baronnies et du plateau ardéchois.
Résultats et attentes
Sophie Stévenin (responsable de la Sefra et de l'équipe arboriculture de la chambre d'agriculture de la Drôme) rappelle : « Nous présentons les résultats de nos expérimentations en saison - avec des expositions variétales et des visites de verger sur différentes thématiques - et pendant des commissions techniques. Ces commissions sont aussi un moyen de savoir si nos expérimentations sont en adéquation avec les besoins et attentes des producteurs en ce domaine. »
Lors de celle du 2 mars, différents sujets ont été abordés : comportement de variétés et porte-greffe ; problèmes d'épiderme des fruits (essais de techniques culturales) ; conduite des arbres, densité de plantation ; replantation, cultures intercalaires, entretien du sol sur le rang, bâche tissée ; bactériose (variétés, porte-greffe, produits...) ; produits phytosanitaires ; verger en culture biologique (variétés)...
Incertitudes financières
Christophe Chamet (responsable du programme abricot à la Sefra), Benoît Chauvin-Buthaud (conseiller en arboriculture à la chambre d'agriculture de la Drôme) et Sophie Buléon (conseillère en arboriculture à la chambre d'agriculture de l'Ardèche et de la Drôme) ont présenté les résultats 2017 des expérimentations conduites sur cette espèce à Etoile-sur-Rhône, dans Baronnies et sur le plateau ardéchois. La conseillère a en outre donné les résultats du réseau des fermes Dephy, qui s'inscrit dans le cadre du plan Ecophyto. Claire Gorski (chargée d'études à la Sefra et responsable des bonnes pratiques d'expérimentation ainsi que du programme cerise), elle, a fait le point sur les essais phytosanitaires relatifs à la bactériose et d'autres problématiques sanitaires.
Cette commission a ensuite enchaîné sur les perspectives d'essais 2018-2019. Et Sophie Stévenin a fait état du coût de ce programme abricot (site central de la Sefra et antennes) ainsi que des incertitudes qui planent sur son financement.
Projets
Baptiste Labeyrie (ingénieur CTIFL* et responsable scientifique de la Sefra) a évoqué la possibilité d'entrer dans un nouveau projet : Dephy Expé Cap Red**, sur l'espèce abricot. Ce projet ambitionne de concevoir et d'évaluer des systèmes de culture innovants visant à réduire l'usage des intrants phytosanitaires tout en maintenant la durabilité de la production. Et Benoît Chauvin-Buthaud a traité des possibilités qu'offrent les nouvelles technologies, le numérique (drones...). Avec ces outils, la Sefra pourrait travailler sur l'optimisation des doses de produits phytosanitaires, leur adaptation au volume des arbres.
«Nous orientons notre expérimentation vers le choix variétal et les techniques culturales permettant de réduire les intrants (variétés davantage tolérantes, entretien et préservation de la qualité des sols, matière organique, utilisation des nouvelles technologies, du numérique...), souligne Sophie Stévenin. Comme d'autres stations d'expérimentation du réseau, la Sefra s'emploie à satisfaire les attentes des arboriculteurs. Elle exerce aussi une veille sur les maladies et ravageurs en recrudescence ou émergents. »
Annie Laurie
* CTIFL : centre technique interprofessionnel des fruits et légumes.
** Dephy expé est un réseau d'expérimentations de pratiques et systèmes de cultures économes en pesticides et le projet Cap Red concerne les cerisiers, abricotiers et pruniers.