L'abricot a une image forte

En France, la consommation moyenne d'abricots (de 2012 à 2016) est de 2,22 kilos par ménage par an. Les personnes âgées en mangent davantage que les jeunes. Plus de 60 % des foyers en achètent une fois par an. Les hypermarchés arrivent en tête dans les lieux d'achat (27 %), suivis des marchés (22 %). C'est le deuxième fruit acheté en été, après la pêche. Le prix moyen est de 2,86 euros le kilo.
Un produit plaisir
L'abricot a une image « extrêmement positive » auprès des consommateurs. 84 % trouvent sa qualité satisfaisante. Il est pratique à manger et emporter (pour 98 % des personnes interrogées), savoureux (95 %), sucré (88 %), plaît aux enfants (82 %). C'est « un produit plaisir ». Par contre, ils lui reprochent d'être fragile (82 %), de qualité inégale (75 %), de manquer de goût (38 %), trop souvent dur (36 %). Leur premier critère d'achat est la couleur, « signe de goût et de maturité », avant le prix. 79 % préfèrent des abricots oranges, 21 % les rouges.
Economiquement important
Les distributeurs français considèrent l'abricot comme un produit à forte image et économiquement important pour la période mai-août. Ils estiment l'offre « globalement qualitative », le calendrier de plus en plus large. Ils privilégient l'origine France car les consommateurs en veulent. « Ce sont des points d'appui à exploiter, cultiver et alimenter », a observé l'intervenant.
Néanmoins, les distributeurs signalent des points d'alerte. Si les volumes partant à l'export ne trouvent plus de débouchés, à termes, ne vont-ils pas déstabiliser le marché français, provoquer une guerre des prix ? Quid des variétés belles mais pas bonnes, du bergeron cueilli vert ou séjournant trop longtemps en frigo ? En outre, les distributeurs reprochent un manque de lisibilité de l'offre. Ils disent se perdre dans toutes les variétés et ne pas arriver à connaître à l'avance les niveaux de l'offre.
Annie Laurie
Production / Les Rendez-vous de l'arbo en Rhône-Alpes ont dressé un bilan de la saison abricot 2016 et analysé l'évolution des vergers.La saison 2016 de l'abricot
Comparée à la moyenne quinquennale, la récolte d'abricots en Europe (442 000 tonnes) est en recul de 5 % et de 19 % en France, une petite année donc. La situation est cependant très contrastée selon les régions et les exploitations. La production a été très déficitaire en Rhône-Alpes, normale dans le Roussillon, le Gard et la Crau. En bergeron, elle a été fortement amputée, une part conséquente a pris le chemin de l'industrie.
Sur le marché français du frais, l'écoulement a été régulier. Les prix de vente au détail et les sommes dépensées par les consommateurs se sont affichés en hausse. Au niveau des échanges internationaux, la balance commerciale s'est dégradée. Les exportations françaises se sont placées en net retrait (41 100 tonnes, soit 20 % de moins qu'en 2015). En Allemagne (18 000 tonnes vendues), elles ont diminué de 13 %, en Italie (7 000 t) de 32 %, en Suisse (5 000 t) de 27 %... Les importations, elles, ont légèrement augmenté (17 800 tonnes, soit 4 % de plus).La concurrence espagnole
L'abricot espagnol a été très présent sur le marché français en juin et a influencé les prix jusqu'au milieu du mois. Il a aussi concurrencé le produit français à l'export ce mois-là ainsi que le suivant. Le développement de la production du voisin ibérique se confirme (700 hectares plantés dans l'Aragon en trois ans sur un verger total qui en compte 2 000).
Pour les fruits non impactés par les intempéries, les prix à l'expédition ont été relativement corrects, avec toutefois des tensions à la mi-juin (pic d'apports) et un fléchissement en fin de campagne. Compte tenu du faible volume, la profession aurait pu espérer mieux. La rémunération des producteurs est hétérogène. Pour Raphaël Martinez, « de nombreux chantiers sont à relever sur l'homogénéité de l'offre et la structuration de la filière ».A. L.* AOP : Association des organisations de producteurs.