Accès au contenu
Arboriculture

L’abricot des Baronnies en route vers l’IGP

Avec le soutien de la chambre d’agriculture et du parc naturel des Baronnies provençales, le syndicat de valorisation de l’abricot des Baronnies lance officiellement une demande de reconnaissance en indication géographique protégée (IGP). Ceci afin de promouvoir une qualité d’abricot toute spécifique à ce terroir.
L’abricot des Baronnies  en route vers l’IGP

«L'abricot des Baronnies a désormais en ligne de mire l'obtention de l'indication géographique protégée. » L'annonce en a été faite à Buis-les-Baronnies dimanche dernier par le président du syndicat de valorisation de l'abricot des Baronnies, Jean-Marc Philibert, lors des célébrations de la journée « tilleul et aromatique en Baronnies ». Quelque deux cents producteurs vivent de l'abricot dans cette zone du Sud-Drôme. Une cinquantaine d'entre eux, fédérée au sein du syndicat de valorisation, s'est engagée depuis plusieurs années sur l'animation et la structuration de la filière. La première étape a été la mise en place de la marque commerciale « Abricots des Baronnies » et sa déclinaison « Baronnies + Nature » identifiée par un emballage. Un cahier des charges garantit une réelle qualité gustative et une absence totale de résidus. « La démarche a été couronnée de succès mais elle a aussi montré ses limites, a expliqué Jean-Marc Philibert. Il nous faut aujourd'hui poursuivre par un signe officiel de qualité. C'est une entreprise de longue haleine, une course de fond. Mais il est essentiel de communiquer sur l'origine du produit, son terroir et ses qualités spécifiques. »

Quatre ans pour aboutir

Accompagné par la chambre d'agriculture de la Drôme sur le plan technique et par le parc des Baronnies provençales sur le plan de la valorisation et de la communication, un dossier de demande d'IGP sera officiellement déposé à l'Inao avant la fin de l'année. « Après, ce seront des allers-retours avec l'institut pour affiner la demande. Nous espérons aboutir d'ici quatre ans », a expliqué le technicien de la chambre d'agriculture, Benoît Chauvin-Buthaud. Le dossier comprend un descriptif du terroir, un zonage, un cahier des charges et un plan de contrôle. La zone de production des abricots est celle du territoire des Baronnies provençales comprenant les cantons de Buis, Séderon, Rémuzat, Nyons ainsi que quelques communes limitrophes du Vaucluse et des Hautes-Alpes.
En termes de volume, les Baronnies produisent entre 15 000 et 20 000 tonnes chaque année, soit 10 % de la production française d'abricots. « Le but est de fédérer le maximum de producteurs et, grâce à la plus-value apportée par l'IGP, de commercialiser sous ce label entre 50 et 75 % des abricots du territoire, a souligné Jean-Marc Philibert. Nous n'en sommes qu'à une phase de démarrage et ne sommes pas un club fermé. La démarche est ouverte à tous les producteurs des Baronnies, qui sont invités à nous rejoindre. » 
Alain Bosmans

 

Prévision / Dans les Baronnies, la production d'abricots est en hausse.

Une bonne récolte attendue

La récolte d’abricots a très bien commencé dans les Baronnies où la météo a été favorable cette année, contrairement à d’autres zones de production comme notamment dans le nord de la Drôme (gels et grêle). « On s’attend à une récolte globalement bonne, pronostique Serge Bonfils producteur à Eygaliers, pas très régulière selon les secteurs mais on devrait dépasser les volumes de l’année dernière et atteindre les 15 000 tonnes. La qualité est excellente avec de bons calibres et un bon taux de sucre ».
Pour l'instant, le niveau des prix est similaire à celui de l’année dernière. « On aurait pourtant pu s’attendre à un marché plus actif du fait d’un manque global d’abricots. Mais il semble que les cours ne vont faire que se maintenir », regrette Jean-Marc Philibert. Sur le plan international, les producteurs français d’abricots ont deux inquiétudes : la montée en puissance de la production espagnole et l’embargo russe. La Russie représentait un gros marché à l’export, marché en train d’être conquis par la Turquie.