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Vin

L'abrogation de la loi de 1957 au Sénat redonne espoir aux vignerons du Diois

Le 3 avril, le Sénat a notamment abrogé la loi datant de 1957 interdisant la fabrication de vins effervescent autres que la « Clairette de Die » à l'intérieur de l'aire d'appellation. Si elle était confirmée par les députés, pourraient être produits des vins effervescents rosés et blancs sans indication géographique (IG).
L'abrogation de la loi de 1957 au Sénat redonne espoir aux vignerons du Diois

Le Sénat a adopté, le 3 avril en première lecture, une proposition de loi de Marie-Pierre Monier relative aux mentions et signes de la qualité et de l'origine valorisant les produits agricoles et alimentaires. Ce texte vise à protéger les consommateurs, soutenir les producteurs et valoriser les territoires pour plusieurs produits emblématiques de l'agriculture française : fromages, vins, miel. La Drôme est particulièrement concernée par ce texte avec l'utilisation de la mention fromage fermier et l'abrogation de la loi de 1957 sur la Clairette de Die. Le ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume, s'est déclaré « favorable » au texte, tout en précisant que l'Assemblée nationale était en train de préparer une proposition de loi reprenant elle aussi des dispositions censurées de la loi Egalim, à plus grande échelle. « Il faudra bien que tout cela rentre en cohérence » afin d'aller « plus loin » que les articles de la proposition sénatoriale, a-t-il ajouté.
Le texte amendé entend permettre aux fromages fermiers affinés en dehors de la ferme, mais selon des techniques traditionnelles, d'utiliser la dénomination « fromage fermier ». L'étiquetage devra préciser le nom de l'affineur mais aussi le nom du producteur.

Clairette de Die, miels...

Dans le domaine viticole, après l'intervention du sénateur drômois Gilbert Bouchet, a été abrogée la loi de 1957, une loi qui empêche les vignerons du Diois sur l'aire d'appellation d'origine contrôlée de produire d'autres vins effervescents que la Clairette de Die. Si le vote était confirmé par les députés, pourraient être produits des vins effervescent rosés et blancs sans indication géographique (IG). Ils ne pourraient cependant pas être nommés Clairette de Die.
Le texte traite aussi de la question délicate de l'origine des miels. Il prévoit qu'en cas de mélange de miels en provenance de plusieurs pays, l'étiquette du pot indique la liste de tous les pays d'origine, en toutes lettres, et par ordre décroissant d'importance. Compte tenu du droit européen, il est « difficile d'aller plus loin à ce stade », a relevé la rapporteure, Anne-Catherine Loisier (Union centriste), alors que plusieurs sénateurs sur différents bancs réclamaient que soit également mentionné le pourcentage de miel provenant de chaque pays.
Le Sénat a en outre adopté deux amendements de Jean-Pierre Grand (LR) réintroduisant d'autres dispositions censurées de la loi Egalim. L'un vise à imposer aux restaurateurs l'obligation de mentionner sur leur carte l'origine géographique des vins. Le second à interdire des termes comme « steak », « saucisse », « bacon », ou « lait » et « fromage » pour des produits d'origine végétale.
Les vignerons du Diois espèrent que l'Assemblée nationale adoptera ce texte et qu'il puisse entrer en vigueur le plus vite possible.

C. L. avec Agra