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Main-d'oeuvre

L'Adefa, 20 ans au service de l'emploi agricole

L'Adefa de la Drôme œuvre depuis 1997, dans un cadre paritaire, pour la promotion des métiers, de la formation et de l'emploi en agriculture.
L'Adefa, 20 ans au service de l'emploi agricole

Le 14 décembre, l'Adefa, association départementale emploi formation en agriculture, a fêté ses vingt ans. « Elle est née en 1997 de la volonté de responsables syndicaux », a ce jour-là rappelé son président, Grégory Chardon. Il s'agit d'une association paritaire, co-gérée par des syndicats d'employeurs (FDSEA, Cuma, EDT) et de salariés (CFDT, CFTC, CFE-CGC, FGTA-FO). Elle est l'une des premières déclinaisons départementales de l'Anefa, association nationale fondée en 1992. Celle-ci coordonne aujourd'hui un réseau de 40 structures (départementales et régionales).

Promotion, information, mise en relation...

L'Adefa a pour missions la promotion des métiers, de la formation professionnelle ainsi que de l'emploi en agriculture, via des forums, salons, la découverte d'exploitations, des ateliers collectifs... Elle informe agriculteurs et salariés avec un bulletin, des hors-séries (sur la réglementation des logements, les conventions collectives...), sur internet (www.adefadrome.com et www.anefa.org). En 2004, elle a été précurseur au plan national en lançant son site internet et, sur celui-ci, sa rubrique « Agrijob » qui met en relation employeurs et demandeurs d'emploi saisonnier. Dans la foulée, a été créée la Bourse de l'emploi Anefa, dédiée aux emplois en CDI. Ces deux dispositifs ont fusionné en 2016.
L'Adefa a réalisé des enquêtes auprès d'employeurs et salariés agricoles afin de mettre en place des formations répondant aux besoins, comme celle de « chef d'équipe », mais aussi sur le vieillissement des actifs. Elle est à l'initiative de formations prévention, santé, sécurité au travail, soudure, mécanique, taille et d'actions originales sur le logement des saisonniers, la promotion de l'agriculture au féminin...

Des actions partenariales

« Notre action s'est construite avec nos partenaires agricoles de la première heure : la chambre d'agriculture, la FDSEA, la MSA, la MFR d'Anneyron, les CFPPA de la Drôme, Vivarais formation (Tournon), le Fafsea... », a souligné Grégory Chardon. Il a également mis en avant les relations historiques de l'Adefa avec la Direccte Drôme (Itepsa à l'époque), Pôle Emploi, les missions locales et les collectivités territoriales. Mais aussi, depuis 2005, avec la Maison de l'emploi, de l'entreprise et de la formation (la Meef, à Romans).

Une alternance à la présidence

L'Adefa de la Drôme fonctionne avec une alternance à la présidence. Jean-Louis Monier (collège des employeurs, agriculteur à La Bégude-de-Mazenc) a été le premier à l'assumer. Le deuxième, Robert Petit (collège des salariés, FGTA-FO), a passé le relais à Grégory Chardon en 2016. L'association est dirigée par Rémy Merlot depuis ses débuts et animée par Corinne Escaich depuis fin 2002.
Le travail de tous a été salué, le 14 décembre. « Les partenaires sociaux ont su mettre à profit leur savoir-faire auprès des employeurs et salariés sur des actions pertinentes tout au long des années », a observé Sandrine Roussin, qui représentait la chambre d'agriculture. Jean-Louis Monier et Robert Petit ont insisté sur l'investissement nécessaire qui a conduit au développement de l'association dans le temps. Au fil des ans, « l'Adefa a su développer des partenariats, ses compétences, s'adapter aux évolutions technologiques et attentes de ses ressortissants », résume son directeur. Vingt ans d'action retracés par un diaporama et illustrés avec des témoignages (voir ci-...).

Annie Laurie
Expression / A l'occasion des 20 ans de l'Adefa, la parole a été donnée à des employeurs, une salariée et des partenaires de travail.
Des témoignages en illustration
 L'assistance à la cérémonie des 20 ans de l'Adefa de la Drôme.
Catherine Buit (fruits et vigne, à Larnage) a dit son entière satisfaction de la Bourse de l'emploi Anefa. Elle ne passe plus que par cet outil pour rechercher des saisonniers. Au plus fort de son activité (récolte des abricots), l'exploitation en emploie 70 à 75. Certains sont locaux. D'autres venant de plus loin sont hébergés sur place. C'est un moyen de les fidéliser.
Bruno Darnaud (arboriculteur et viticulteur à La Roche-de-Glun) a revu ses méthodes de gestion du personnel grâce à une formation au management dans le cadre du dispositif régional Securise'RA. Et le CDD de l'une de ses saisonnières, Séverine Carle, s'est transformé en CDI à travers un groupement d'employeurs grâce à la formation « chef d'équipe » (de 400 heures), dont elle a souligné l'intérêt. Se passer d'un salarié pendant autant de temps est compliqué sur une exploitation. Pour prendre en compte cette problématique, la formation a été scindée en modules.
Séverine Carle, dont le CDD s'est transformé en CDI à travers un groupement d'employeurs grâce à la formation « chef d'équipe ».
Pierre Bocquet (directeur de la MFR d'Anneyron) et Claude Rigot (formatrice au CFPPA du Valentin, Bourg-lès-Valence) ont signalé des difficultés à remplir des formations, l'agriculture souffrant d'un problème d'image. Nombre de ceux venant se former veulent s'installer sur de micro-exploitations... Florence Fabre (CFPPA-UFA Terre d'Horizon, Romans) a constaté : « On essaie de revaloriser les métiers de l'agriculture auprès des jeunes. On organise des journées de découverte. C'est la première année où on a des maîtres d'apprentissage mais pas d'apprentis ».
Régis Aubenas (arboriculteur à Châteauneuf-sur-Isère) a soulevé le problème de la pyramide des âges des salariés encadrants et de la difficulté de les remplacer. Aussi a-t-il suggéré l'engagement d'un travail sur la gestion prévisionnelle des compétences au niveau de l'Adefa.
A. L.

 

Ce qu'ils en disent / L'Adefa de la Drôme et son action vues par ses président et vice-président, Grégory Chardon et Gérard Debard.
« Nous travaillons dans un esprit constructif »
Grégory Chardon.
Grégory Chardon, collège employeurs : « Que l'Adefa soit une association paritaire regroupant des représentants syndicaux des employeurs et des salariés, c'est important. Nous travaillons dans un esprit constructif pour mettre en place des actions. C'est du "gagnant-gagnant". Arboriculteur et viticulteur à La Roche-de-Glun, je fais suivre à des salariés des formations proposées par l'Adefa, comme celle de tractoriste. Car la formation des salariés est primordiale pour la performance d'une exploitation. L'Adefa joue bien son rôle, aussi, pour le recrutement de salariés. C'est un outil essentiel. »
Gérard Debard.
Gérard Debard, collège salariés (FGTA-FO) : « A l'Adefa, nous travaillons vraiment main dans la main, tous au service des agriculteurs et des salariés agricoles. Pour préparer l'agriculture de demain, nous avons peut-être à faire des efforts de prospective, des efforts pour former des salariés à la reprise d'exploitations hors cadre familial. L'Adefa et tous les organismes compétents doivent y travailler. »
Propos recueillis par A. L.