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Fête de l'agriculture

L'agriculture a fait son show à Alixan

La Fête de l'agriculture, organisée par le syndicat Jeunes Agriculteurs, a attiré la foule à Alixan. De nombreuses animations étaient proposées tout au long de la journée, dont le concours départemental de labours.
L'agriculture  a fait son show  à Alixan

L'événement est incontournable. Pour les organisations professionelles agricoles, la Fête de l'agriculture signe la rentrée, tandis que le grand public profite pour sa part d'une dernière bouffée d'air estivale. C'est à Alixan, dans un cadre champêtre, que les Jeunes Agriculteurs (JA) du canton de Bourg-de-Péage ont choisi d'organiser la 33e édition de la Fête de l'agriculture. Construite autour du concours national de labours, celle-ci vise à faire (re)découvrir l'agriculture drômoise et ses différents acteurs. « C'est l'occasion de communiquer sur le métier et montrer notre façon de travailler, de produire. Nous pouvons présenter la diversité des productions du département », explique Sébastien Richaud, président de JA26.

Succès populaire, entre 8 000 et 10 000 personnes pour cette nouvelle édition.
Cette manifestation festive, qui ne doit cependant pas faire oublier les difficultés rencontrées au quotidien par les professionnels, a attiré tout au long de la journée entre 8 000 et 10 000 visiteurs. Ce sont également 700 personnes qui ont déjeuné sur le site. Un réel succès. Ce que n' a pas manqué de souligner Anne-Claire Vial, présidente de la chambre d'agriculture de la Drôme. L'élue a d'ailleurs tenu à saluer le travail des jeunes agriculteurs. « Il y a neuf tracteurs au concours de labours, c'est une belle année. Il faut en effet trouver les candidats, il ne s'agit pas simplement d'un tracteur avec sa charrue. Il y a des règles strictes et précises à respecter », a-t-elle notamment indiqué.

Un terrain d'échanges

Ce rendez-vous se veut être aussi un véritable carrefour d'échanges entre agriculteurs et politiques. Et ils étaient d'ailleurs nombreux en fin de matinée à arpenter les allées du site. Citons notamment Célia de Lavergne et Alice Thourot (députées), Christian Gauthier (maire de Chatuzange-le-Goubet et suppléant de la députée Emmanuelle Anthoine), Gilbert Bouchet (sénateur-maire de Tain-l'Hermitage), Marie-Pierre Mouton (présidente du conseil départemental de la Drôme), André Gilles (vice-président), Anna Place (conseillère départementale). Frédéric Loiseau, sous-préfet de l'arrondissement de Valence et secrétaire général, ainsi que plusieurs représentants des services de l'État, avaient aussi fait le déplacement. Sur le stand de la chambre d'agriculture, Anne-Claire Vial est par exemple revenue sur les missions de l'établissement public. Chantal Chancrin, vice-présidente de Groupama Méditerranée, a quant à elle souligné les indemnisations versées quotidiennement. La discussion a également porté sur l'assurance climats et ses quinze aléas. Les dégâts des sangliers ne sont pas couverts par cette offre mais restent une réalité. Cet autre point fut donc mentionné. Les stands du Crédit Agricole, de la FDSEA, du CERFrance, de la fédération départementale de la chasse ou encore de la MSA ont aussi fait l'objet d'arrêts. Les échanges ont pu se poursuivre lors d'un déjeuner-débat (voir ci-contre). « C'est toujours enrichissant d'échanger sur le terrain », a d'ailleurs glissé Alice Thourot.

Accompagnés de Sébastien Richaud, président de JA 26, les élus ont visité en fin de matinée chaque stand des OPA et échangé avec les professionnels.

Convivialité

Les échanges avec le consommateur ont aussi été nombreux. « C'est un moment convivial avec les agriculteurs, les jeunes et moins jeunes, entre filières. C'est aussi un lien direct avec le citoyen. Un moment important pour exposer nos difficultés, expliquer le métier et ses contraintes, mais aussi valoriser nos produits », a indiqué Céline Ferlay, secrétaire générale de la FDSEA. Sur le stand de la fédération, le visiteur pouvait comprendre les problématiques grâce à des schémas ou encore des dessins. « Cette fête permet de s'ouvrir l'esprit. Je collecte de la documentation », a expliqué Philippe, la soixantaine, originaire de Saint-Paul-lès-Romans. D'autres visiteurs ont déclaré en revanche s'être déplacés pour se promener, voire même s'amuser. Les tracteurs n'étaient d'ailleurs pas les seules stars de la journée. Les propositions étaient nombreuses pour que chacun puisse pleinement en profiter. Entre le spectacle équestre de voltige, la démonstration de chasse à l'arc, les châteaux gonflables, le simulateur de conduite d'un tracteur, l'exposition de vieux tracteurs ou encore le marché du terroir, il y en avait pour tous les goûts et tous les âges. 
A. T.

 

Sébastien Richaud (président de JA26) et Jean-Michel Cotte (vice-président du Crédit Agricole Sud Rhône Alpes) ont signé une convention. Celle-ci, conclue au niveau national et déclinée dans les départements, est une offre qui intègre le financement, l'assurance, les paiements jusqu'à la création d'un site de e-commerce, une aide au service de remplacement, etc.

RÉSULTATS /
Le palmarès du concours de labours

Labour à plat
Classement : Corentin Cros (Bourg-lès-Valence), avec 292 points ; Aurélien Armand (Lesches-en-Diois), 285 points ; Quentin Cheval (Marches), 271 points ; Sébastien Perrot (Montélier), 258 points ; Adrien Artige (Barbières), 249 points ; Thibault Bourdi (Plan-de-Baix), 220 points.
Labour en planches
Classement : Jean-Sébastien Avenant (Montélier), avec 352,5 points ; Jérémy Marlenc (Allex), 347,5 points ; William Gauthier, 319 points.
Lors de la proclamation des résultats, la présidente du jury a précisé que Jérémy Marlenc avait été pénalisé par le non-respect de la profondeur. Les lauréats concoureront désormais pour leur part lors de la finale régionale de labours, qui se déroule dimanche 3 septembre en Haute-Loire.

 

Les concurrents du concours de labours, lors de la proclamation des résultats.

Débat / Les associations « anti-agricoles » ont été l'objet du déjeuner-débat de la Fête de l'agriculture organisée par les Jeunes Agriculteurs. La profession, les services de l'État ainsi que des élus ont échangé autour de cette problématique.

Gagner la bataille de la communication

C'est bien connu : le Français est râleur. On l'entend d'ailleurs souvent lors de réformes du gouvernement, de projets locaux, etc. Le secteur agricole n'échappe pas au phénomène. Mais à terme, ce sont les agriculteurs qui en font les frais. Trois jeunes professionnels sont venus témoigner lors du déjeuner-débat organisé par les Jeunes Agriculteurs, dimanche dernier à Alixan, lors de la Fête de l'agriculture.
Le premier est un agriculteur ayant repris un élevage de pigeons de chair incluant un abattoir et une conserverie. A la suite de la divulgation d'une vidéo de l'association L214, il a été dans l'obligation de suivre - et faire suivre à tous ses salariés travaillant à l'abattoir - une journée de formation sur la manipulation des volailles post-mortem. A cela s'ajoutent les heures de travail. Suite au contrôle annuel de la DDPP*, il apprend que son électronarcose ne répond plus aux nouvelles normes mises en place après la diffusion de la vidéo. Différents investissements qui ne lui permettront ni d'augmenter sa productivité, ni d'enlever de la pénibilité. Il vient également d'apprendre que la vidéosurveillance sera obligatoire dans les abattoirs à compter du 1er janvier 2018 !
De plus en plus de projets agricoles sont contestés par des associations ou des collectifs. Ce phénomène était le thème du déjeuner-débat organisé par les Jeunes Agriculteurs de la Drôme, le 27 août à Alixan.
« Inflation législative »
De nombreuses associations existent en France grâce à la loi 1901, comme n'a pas manqué de le rappeler Frédéric Loiseau, secrétaire général de la préfecture de la Drôme. « Cela montre l'intérêt des Français dans le débat public », a-t-il indiqué. Pour autant, le secrétaire général reste conscient des difficultés de la profession, tout en soulignant qu'il faut concilier les intérêts. « Il faut faire preuve de souplesse et donner les délais pour que l'objectif soit atteint », a-t-il aussi déclaré.
La députée Alice Thourot a parlé quant à elle d'une « inflation législative ». Une crise médiatique fait le buzz : l'opinion publique est choquée et une loi est votée. « On ne peut pas à chaque fois répondre par une loi qui génère une contrainte pour ceux qui travaillent bien », a-t-elle dit. Selon elle, il est nécessaire que les agriculteurs communiquent davantage. « Dans une guerre de la communication, il faut que vous gagniez cette bataille-là », a-t-elle poursuivi. Célia de Lavergne, également députée, a quant à elle estimé qu'il faut des normes à la taille des exploitations. Elle a aussi émis l'idée de vivre autrement les normes imposées, comme la vidéo qui pourrait devenir un élement de la qualité.
« Regarder ce qui est juste »
Tout en réaffirmant son respect pour les associations, la présidente de la chambre d'agriculture de la Drôme a noté qu'il peut y avoir parfois des excès. « Pour ma part, je m'interdis à la chambre d'agriculture d'avoir des conventions avec des associations qui cherchent juste de la notoriété et qui ne sont pas représentatives des intérêts qu'elles portent », a déclaré Anne-Claire Vial. La présidente s'est interrogée sur la légitimité de ces associations, préférant d'ailleurs utiliser le terme de « lanceurs d'alerte ». « C'est légitime. Mais ils ne doivent pas piloter les parlementaires ». Le directeur de la DDPP de la Drôme, Bertrand Toulouse, lui, n'était pas là pour commenter la règlementation. Il a seulement précisé qu'elle évoluait en fonction des besoins de la société, le bien-être animal étant une attente sociétale.
Marie-Pierre Mouton, présidente du Département de la Drôme, a également souligné la nécessité de mieux communiquer. « Le législateur doit penser que, derrière une loi, il y a des coûts », a-t-elle aussi rappelé. Avant de poursuivre : « Dans une profession déjà confrontée à des événements extérieurs comme le climat, il faut mettre en place des financements adéquats. Les paysages se dessinent grâce aux productions : il faut être là pour aider. Il faut regarder ce qui est juste. On parle du bien-être animal, il faut aussi parler de celui de l'agriculteur ». Des propos appréciés par Jean-Pierre Royannez, vice-président de la chambre d'agriculture. Quant au conseiller régional Claude Aurias, il a rappelé la hausse du budget régional consacré à l'agriculture et le souhait d'apporter du soutien à l'investissement.
Obtenir le soutien des élus
Un autre témoignage a concerné un collectif d'agriculteurs ayant installé un canon anti-grêle. Des riverains protestent contre le bruit. Comment se défendre ? « Les gens veulent des agriculteurs, des énergies renouvelables. Mais pas dans leur jardin », a lâché Alice Thourot. Pour elle, il est nécessaire de communiquer et d'échanger. Elle le sait, la grêle est synonyme de pertes de revenus. Frédéric Loiseau a quant à lui indiqué la nécessité de faire une déclaration. Car « faire du bruit la nuit tombe sous le coup de la loi », a-t-il précisé.
Ont aussi été évoquées les difficultés vécues par une coopérative dont le projet de construction de silos a été retardé pendant plusieurs années du fait de recours déposés par une association. Pourtant, l'ancien site devenait dangereux pour les agriculteurs et la population. Les retards ont fait enfler le budget. Dans cet exemple, il s'agirait d'un individu qui aurait voulu défendre ses intérêts. Le cas ne serait pas unique dans le département. Anne-Claire Vial souhaite donc que les maires des communes prennent position « car il y a un intérêt économique, une famille qui s'installe, des emplois créés, etc. », a-t-elle souligné. « Une fois qu'une association est déboutée, si elle redépose un recours, il faut qu'elle s'engage financièrement , a martelé Jean-Pierre Royannez. Car il s'agit de difficultés supplémentaires qui peuvent remettre en cause la viabilité de l'exploitation. » En conclusion, Sébastien Richaud, président des Jeunes Agriculteurs de la Drôme, a réaffirmé l'importance des besoins d'accompagnement mais aussi le soutien essentiel des élus.
A. T.

* DDPP : direction départementale de la protection des populations.

 

 

Beaucoup d'enfants n'ont pas hésité à grimper sur les tracteurs modernes. Une future vocation ?Après une descente en rappel de la Tour de Crest jeudi dernier, la présidente du conseil départemental de la Drôme, Marie-Pierre Mouton, s'est essayé au cyclisme. Cette animation, proposée par le CERFrance, consistait à pédaler pour avoir un jus de fruits.