L'agriculture prête main-forte aux pompiers

De base, d'adaptation, générales ou spécialisées, les formations sont un élément essentiel dans l'efficacité d'un pompier. « Porter un masque respiratoire, monter sur une grande échelle, agir en milieu hostile..., ça ne s'improvise pas », expliquent le lieutenant colonel Eric Royet, chef du groupement formation sport (GFS) du service départemental d'incendie et de secours (Sdis) de la Drôme, et son adjoint, le capitaine Ludovic Maillo. L'école des pompiers, située à Saint-Marcel-lès-Valence, ne s'arrête pas l'été. Son activité est quasi-permanente. Août est d'ailleurs un mois où les nouveaux volontaires peuvent réaliser en continu la formation initiale de quatre semaines qui les conduira à devenir sapeur équipier.
Très représentatif du feu "bâtimentaire"
Les exercices sont un élément essentiel pour la formation et l'entraînement des pompiers car l'éventail de leurs missions est très large. « Pour les parties pratiques, nous organisons des mises en situation les plus réalistes possibles », indiquent le lieutenant colonel Royet et le capitaine Maillo. Pour éviter l'effet d'accoutumance, les prospections de sites sont permanentes. Sur ceux voués à la démolition, des conventions d'usage sont signés. C'est le cas avec l'ancienne antenne de la chambre d'agriculture, à Bourg-lès-Valence. « Le premier intérêt de ce site, c'est qu'il est fermé, expliquent les deux officiers. Il est possible de l'enfumer avec des fumées froides pour avancer en aveugle avec des masques ARI (appareil respiratoire isolant). C'est un bâtiment très représentatif du feu "bâtimentaire". Et avec l'étage, poursuivent-ils, il est possible, aussi, de s'entraîner à évacuer un blessé par une fenêtre. » D'autres exercices sont pratiqués comme la progression avec les tuyaux.
« S'habituer à ne pas s'habituer »
L'ancienne antenne bourcaine de la chambre d'agriculture a également pour avantage d'être hors de vue du public. Les pompiers viennent s'y entraîner environ trois fois par mois. « Ne pas connaître un lieu permet à chacun de jouer son rôle pour explorer, analyser la situation, ajoutent le lieutenant-colonel Royet et le capitaine Maillo. Pour rester performants, il faut s'habituer à ne pas s'habituer. »
D'autres sites, cette fois en activité, sont utilisés pour la formation des pompiers. Certains sont agricoles comme la cave Jaillance, la coopérative de Nyons ainsi que Valsoleil. Chez cette dernière, les exercices portent, notamment, sur les risques chimiques liés à l'entreposage d'engrais, de phytosanitaires...
Le monde agricole contribue également à renforcer les effectifs. « Beaucoup d'agriculteurs sont sapeurs-pompiers volontaires. C'est un public intéressant car ce sont des personnes stables, confient les deux officiers. Dans les centres d'incendies et de secours (Cis) situés en milieu rural, il y a moins de volatilité dans les effectifs. »
Christophe Ledoux
Sdis 26 /
Plusieurs centaines de formateurs
La Drôme compte 2 800 pompiers dont 2 500 sont des volontaires. Les effectifs sont répartis dans 80 centres d'incendie et de secours (Cis). Plusieurs milliers d'heures de formation sont mises en œuvre chaque année par le groupement formation sport (GFS) du service départemental d'incendie et de secours (Sdis). Cela va des formations initiales pour les nouveaux volontaires (quatre semaines en continu ou sur trois ans au maximum) aux stages annuels obligatoires (30 heures) et autres apprentissages techniques spécialisés. Le GFS de Saint-Marcel-lès-Valence dispose d'un plateau technique (comprenant notamment une tour d'exercices), d'un parc de matériels et véhicules ainsi que de sites extérieurs mis à sa disposition. Plusieurs centaines de pompiers drômois ont suivi la formation de formateurs.
Incendies, secours aux personnes, accidents de la circulation et autres opérations diverses, telles sont les principales interventions (30 000 par an) des pompiers. Le 20 juillet à Colonzelle, ils étaient à l'œuvre pour éteindre un feu de paille (60 tonnes) et protéger ainsi les fermes alentour.