L’AOP Grignan- les-Adhémar révise son cahier des charges
L'organisme de défense et de gestion (ODG) des vignerons de Grignan-les-Adhémar s'est réuni en assemblée générale le 15 mars à Valaurie sous la présidence de Matthieu Rozel. En amont, s'est tenue une réunion de travail en vue de la validation du nouveau cahier des charges de l'AOP Grignan-les-Adhémar. « Rédigé il y a plus de trente ans, nous nous devions de le mettre en adéquation avec nos objectifs de qualité de l'appellation, particulièrement au niveau des règles d'encépagement et des règles d'assemblage », a-t-il expliqué. L'ODG travaille donc avec la commission d'enquête de l'Institut national de l'origine et de la qualité (Inao) sur la modification de certains points : exemption des exploitations inférieures à 1,50 hectare des règles d'encépagement ainsi que des vieilles vignes pour le palissage obligatoire des cépages cités dans le cahier des charges, possibilité de tailler en guyot simple le viognier et la syrah, demande d'augmentation du rendement des rouges, augmentation du rendement des rosés sur celui des blancs...
La délimitation de l'appellation en question
Par ailleurs, la zone de l'appellation d'origine vin délimité de qualité supérieure (AOVDQS) s'étend aujourd'hui sur 22 000 hectares, comprenant terres nues, bois, lotissements et vignes, AOP incluse. Trop vaste par rapport à la surface plantée (1 850 hectares) ou revendiquée (1 300 hectares), il apparaît nécessaire de la revoir dans le cadre du repositionnement qualitatif de l'AOP Grignan-les-Adhémar. « Nous souhaitons redélimiter le périmètre de l'AOP afin de diminuer cette superficie à hauteur de 6 000 ou 7 000 hectares et ôter les zones qui ne pourront jamais être plantées en vignes », note Magali Ayglon, responsable administrative. L'organisme de défense et de gestion a alors sollicité l'Inao pour que les parcelles déclassées puissent bénéficier de l'appellation jusqu'à leur arrachage.
Le maillage anti-grêle élargi à tout le territoire
Philippe Fabrol (domaine Bonetto-Fabrol à La Garde-Adhémar) a annoncé un projet phare pour l'année 2019 et appelé à la participation financière des vignerons mais aussi des institutions : « Nous avons souhaité installer un système de lutte anti-grêle, en partenariat avec l'association Prévigrêle, sur tout le territoire pour protéger l'appellation. Il manquait trois postes pour réaliser un maillage : La Roche-Saint-Secret, Réauville et Clansayes. Pour nous, c'était fondamental. Mais il faut une union forte de l'ensemble du territoire ». n
A. P.
Chiffres clés de 2018 /
Récolte : 48 739 hectolitres (hl) contre 42 447 en 2017.
Au niveau de la répartition des volumes : 27 674 hl, soit 57 % des volumes pour les caves coopératives ; 21 065 hl, soit 43 % des volumes pour les caves particulières.
Au niveau des couleurs : 27 673 hl de rouge, soit 67 % (22 075 hl par les coopératives, 10 754 hl par les caves particulières) ; 9 200 hl de blanc, soit 19 % (3 087 hl par les coopératives, 6 113 hl par les caves particulières) ; 6 710 hl de rosé, soit 14 % (2 512 hl par les coopératives, 4 198 hl par les caves particulières).
Contrôle interne : une lisibilité qualitative /
L’AOP Grignan-les-Adhémar était la première appellation en France à mettre en place un contrôle interne. Et ce, par le biais de la commission de dégustation interne de l’organisme de défense et de gestion (ODG) il y a neuf ans. « Nous dégustons tous les vins avant de les présenter à l’organisme d’inspection viticole de la Vallée du Rhône afin de nous assurer que le niveau qualitatif de notre AOP correspond bien à notre repositionnement », prévient Mathieu Rozel. Sur le millésime 2018, à la mi-mars, 212 échantillons avaient été dégustés par la commission, ce qui correspond à 44 900 des 48 739 hectolitres revendiqués (92 %). Ainsi, l’ODG peut avoir une lisibilité qualitative de tous les volumes vinifiés en appellation Grignan-les-Adhémar.
