L’association Dunater mise sur les PSE

Alors que le sujet des paiements des agriculteurs pour services environnementaux rendus revient régulièrement sur le devant de la scène, la chambre d'agriculture, la fédération régionale des syndicats des exploitants agricoles (FRSEA) et JA Aura ont rassemblé leurs compétences pour créer Dunater. Cette association auvergno-rhônalpine a pour mission de proposer des prestations de services environnementaux (PSE) afin de rémunérer les agriculteurs pour leur implication dans la préservation et l'amélioration de la biodiversité régionale.
Mutualisation des compétences
« D'ici fin septembre nous allons définir précisément un pool de services que nous serons en mesure de proposer », explique Edith Bruneau, chargée de missions à la FRSEA Aura. Exemples : la mise en place de prairies, de haies ou d'abris pour la petite faune sauvage ou encore la valorisation de plantes mellifères, en jachères ou en bandes enherbées. A l'échelle départementale, plusieurs associations créées dans le même but existent déjà depuis quelques mois ou années. C'est le cas de Semons l'avenir dans le Rhône, S'Ainbiose dans l'Ain et Symbioze dans l'Allier. « Pour ce dernier département nous allons bientôt rencontrer ses acteurs locaux. Des réflexions sont en cours dans les Savoie, la Loire, l'Isère et le Puy-de-Dôme. Dunater a vocation à répondre aux interlocuteurs régionaux ; les associations départementales, aux collectivités et aux entreprises locales. Cela facilitera les échanges et la mise en place des PSE. Pour certains financeurs, cela sera plus simple d'avoir un seul interlocuteur en département », précise-t-elle. Dunater s'apparentera alors à un pôle de mutualisation de compétences en région. « L'idée, quoiqu'il arrive, c'est que nous allions tous dans la même direction et que nous impulsions une même orientation politique, en investissant un champ, qui pour l'heure nous était éloigné, dans les débats environnementaux avec le grand public ».
Des projets expérimentaux à venir
Dès que le carnet de services sera finalisé, les agriculteurs intéressés pourront alors frapper à la porte des collectivités publiques et des entreprises privées intéressées par l'amélioration de leur responsabilité sociétale (RSE). « Il s'agira pour les agriculteurs de maintenir l'existant sans le dégrader ou bien de développer de nouveaux services environnementaux. C'est certain, il va falloir qu'ils prouvent leurs capacités à aller de l'avant. » Si ce projet en est encore à ses premiers balbutiements, un groupe d'agriculteurs a déjà été identifié dans le Rhône et dans l'Ain. « Nous ne nous sommes pas fixés de nombre minimum d'agriculteurs. L'objectif est vraiment celui de réaliser des projets expérimentaux, d'avoir des idées à suggérer aux futurs partenaires privés. Pour cela, nous avons besoin de professionnels moteurs et investis », souligne Edith Bruneau. « Nous aimerions lancer les premiers projets cet automne, après un démarchage régional et départemental. Il faut garder en tête que si nous sommes sollicités, par exemple, sur une prestation d'implantation de bandes fleuries, il faudra la réaliser au printemps. Chaque projet aura pour seule contrainte sa saisonnalité ». Au mois d'octobre, la FRSEA Aura répondra à l'appel à projet de France Carbon Agri Association pour impliquer les agriculteurs et les accompagner dans les programmes de transition bas carbone. Tous les gaz à effet de serre (GES) qui ne seront pas émis et tout le carbone qui sera stocké suite à l'application d'une ou plusieurs pratiques d'élevage et culturales seront alors rémunérés aux agriculteurs. Autant de pratiques qui peuvent être actionnées par leurs soins et intéresser les financeurs publics et privés.
Alison Pelotier