L'eau du Rhône attendue en 2018

L'irrigation, les grandes cultures, les semences et les volailles ont été les thèmes abordés lors de la visite par le préfet de la Drôme du Gaec de Simiane (Philippe et Gilles Breynat) à Vaunaveys-La-Rochette. Le représentant de l'Etat était accompagné de Clara Thomas, sous-préfet de Die, de la directrice adjointe de la DDT, Martine Cavallera-Levi, Didier Beynet, président de la FDSEA, Jean-Pierre Royannez, vice-président de la Chambre d'agriculture... Le maire, Eric Chareyre, l'un des 24 agriculteurs de la commune, était aussi présent.
Un besoin d'eau
Sur cette exploitation, le problème de la ressource en eau a été évoqué. « On manque d'eau dans la vallée de la Drôme depuis 1978, a expliqué Philippe Breynat. Le déficit est de deux millions de mètres cubes. Les irrigants individuels se sont associés aux trois réseaux de la vallée pour faire venir l'eau du Rhône par l'intermédiaire de celui d'Etoile-Livron. Le projet coûte sept millions d'euros, il faut qu'il soit en service en 2018 pour que nous soyons en règle par rapport aux prélèvements dans la rivière Drôme. » Depuis la mise en service du barrage des Juanons, il reste en effet à réduire les pompages de 15 %. « Nous espérons être subventionnés à 80 % mais nous sommes inquiets du fait de la mise en place de la nouvelle Région et des contraintes administratives, a-t-il ajouté. Et, jusqu'en 2018, il faut qu'on nous laisse pomper en cas de sécheresse. Sinon, il y aura un problème de pérennisation des cultures. » Jean-Pierre Royannez a confirmé : « Si on applique la règle à la lettre, ce peut-être la mort ». Et le préfet, qui s'est engagé à suivre de près cette question, a assuré : « Je présiderai tous les comités sécheresse ».
Un contexte céréalier difficile
Quant aux grandes cultures, « elles constituent l'orientation principale de 1 500 exploitations du département (dont 14 % en bio), a-t-il été souligné. Les cours sont en baisse de 30 à 40 %. Or, on a besoin des céréales pour la filière avicole. » Le contexte mondial de ces productions a également une incidence sur les semences. Une diminution de 20 % des surfaces est observée.
Des enjeux avicoles
L'aviculture, elle, est au troisième rang (avec les céréales) dans la ferme Drôme. Elle compte 300 exploitations en volailles de chair et plus de 200 en poules pondeuses. La stabilisation des surfaces est l'un des enjeux. « Il faut s'adapter aux contraintes règlementaires et faire face aux collectifs qui se créent dès que l'on annonce un nouveau bâtiment », a-t-il été dit. Les salmonelles sont également un souci majeur. « On a décidé de faire du cas par cas. On vous accompagne », a souligné Clara Thomas, qui a ajouté au sujet des permis de construire : « Je suis ferme, on donnera d'abord sa chance à l'économie ».
Concernant les vols de produits phytosanitaires, matériel d'irrigation..., le préfet s'est déclaré prêt à travailler avec les services de sécurité sur cette question de plus en plus préoccupante.
Elisabeth Voreppe
Deux agriculteurs engagés
Philippe Breynat a repris la ferme familiale en 1983. Il est et président de l'association départementale autorisée des réseaux d'irrigation individuels (Adarii, 1 000 adhérents) et membre de deux autres réseaux d'irrigation. Il est membre de la FDSEA et administrateur du centre d'économie rurale France Drôme-Vaucluse. Gilles, son frère, l'a rejoint en 1997. Lui préside le groupement des éleveurs de volaille de chair Drôme-Ardèche (Gevoda).L'exploitation comporte 135 hectares de terres (60 en maïs et 40 en blé plus du soja, des pois, du tournesol et des noyers) et 2 400 m2 de bâtiments avicoles (datant de 1970 et 1974, avec 59 000 volailles, poulets et dindes).