L’écurie active, pour le bien-être des chevaux
Respecter les comportements naturels des chevaux, leur procurer du bien-être, telle est l’idée de l’« écurie active ». Ce concept innovant vise aussi à optimiser le temps de travail de ceux qui s’en occupent et réduire la pénibilité.

Le concept de l’écurie active a été inventé voici une quinzaine d’année par un ingénieur agronome allemand cherchant à améliorer le bien-être de ses chevaux et le sien. En box individuel, les chevaux vivent isolés, se déplacent peu, mangent tout au plus trois fois par jour. L’écurie active, par contre, stimule leur comportement naturel. Hébergés en groupe, ils peuvent interagir entre congénères. Et l’aménagement est réfléchi pour les inciter à se déplacer, avec des points d’intérêt séparés les uns des autres : zone d’affouragement collectif, distributeurs automatiques individuels d’aliments, abreuvoirs, abri « dortoir », zone de roulades, de jeu…
Des tâches automatisées et mécanisées
La nourriture est à disposition tout au long de la journée. Le foin est distribué soit à volonté dans des râteliers, soit individuellement dans des automates. D’autres automates délivrent concentrés et minéraux. Les chevaux sont équipés d’un collier avec transpondeur qui communique avec ces outils connectés. Grâce à cette gestion informatisée, chaque animal reçoit des rations adaptées à ses besoins pour chaque aliment, du sur-mesure. L’accès à certains espaces, zones de pâturage est géré de la même manière, avec des portes sélectives (qui s’ouvrent ou non).
L’écurie active est agencée de façon à automatiser et mécaniser au maximum les tâches quotidiennes, principalement la distribution de la nourriture et le curage du fumier. Outre le bien-être des chevaux, le principe de ce concept est de faciliter le travail de ceux qui s’en occupent et réduire le temps passé. « Le propriétaire de la plus grande écurie active de France, Pascal Frotiée, économise 70 % de temps de travail sur le nourrissage et le curage. Il peut passer plus de temps à faire travailler ses chevaux », précise Patrick Déaux, le dirigeant d’Horse Stop (voir ci-dessous).
Un concept innovant « pas assez connu »
« J’ai tout de suite cru à l’écurie active, confie le dirigeant d’Horse Stop. Ce concept innovant répond à toutes les recommandations de la charte sur le bien-être équin et va au-delà des réglementations européennes les plus avancées en la matière. Les dernières études en éthologie montrent que, lorsqu’il est bien géré, l’hébergement en groupe avec séparation des points d’intérêt est le mode d’élevage qui répond le mieux aux besoins fondamentaux des équins. »
Côté coût d’une écurie active, Patrick Déaux donne les chiffres de 80 000 euros (bâtiment et matériel sans la construction) pour 20 chevaux, soit 4 000 par individu. Il existe une vingtaine d’écuries de ce type en France, dont plusieurs en Haute-Savoie, une à Lyon, trois à Deauville. « Dans le Sud-Est, constate Patrick Déaux, ce concept n’est pas assez connu. » Alors gageons que la journée organisée le 22 octobre par Horse Stop et la chambre d’agriculture de la Drôme (voir ci-dessous) contribue à une meilleure connaissance de ce mode d’élevage.
Annie Laurie
Horse Stop, une société qui galope

Passionné par les chevaux, fils d’agriculteur et petit-fils d’un vétérinaire équin, Patrick Déaux crée Horse Stop en 2005 à Ambonil. Au départ, il travaille seul, commercialise des clôtures et barrières pour chevaux, d’où le nom de l’entreprise. Progressivement, son activité et son offre s’élargissent. « J’ai été le premier à importer un râtelier innovant pour la distribution de fourrage », signale-t-il. Et à présent, « nous sommes les seuls en France à avoir une gamme de produits aussi large. En plus, nous proposons un accompagnement aux porteurs de projets », précise-t-il. Ayant besoin de plus de place, en 2019 l’entreprise et sa vingtaine d’employés s’installe dans des locaux spacieux à Malissard (18 000 m2 de terrain, 5 000 de stockage… à la porte de Valence).
… dans les équipements équestres
Concepteur et fabricant d’infrastructures équestres, Horse Stop vend des équipements (standards ou sur mesure) pour parcs, paddocks, manèges, carrières, hébergements traditionnels en box, écuries actives. Pour accompagner les porteurs de projet, son équipe réunit des compétences d’ingénierie et d’architecture équestres, d’éthologie, un service agencement, un bureau d’études techniques, des conseillers clients... Elle assure aussi la logistique, l’installation chez les clients avec des partenaires.
Cette société, qui vend dans tout le pays et un peu à l’étranger, a réalisé un chiffre d’affaires de cinq millions d’euros en 2019. « En 2020, nous espérons atteindre les six millions, indique son dirigeant. Nous avons peu été impactés par la crise sanitaire. Confinés chez eux, nos clients avaient du temps à consacrer à leurs projets. En plus, toute notre offre est sur notre site internet, où nous avons aussi un espace clients performant avec un configurateur à leur disposition pour chiffrer leurs projets »
A. L.
Le 22 octobre chez Horse Stop : une journée « écurie active »
Le 22 octobre en partenariat avec la chambre d’agriculture de la Drôme, Horse Stop organise une journée « écurie active » sur son site (14 avenue du Guimand à Malissard), gratuite mais sur inscriptions (au 04 75 55 39 23). Cette journée s’inscrit dans la volonté de communiquer autour de ce concept auprès des éleveurs et centres équestres.
Les deux structures ont construit ensemble le programme, composé de conférences (dont l’une animée par le propriétaire de la plus grande écurie active de France), retours d’expérience, démonstrations de fonctionnement d’automates dans le showroom de l’entreprise, d’ateliers dans lesquels interviendront Horse Stop et la chambre d’agriculture. Les conférences seront mises sur le site internet de l’entreprise, après la rencontre.
Chambre d’agriculture et Horse Stop : des raisons de collaborer
«Parmi nos clients, ce sont les agriculteurs qui sont le plus vite passés au concept de l’écurie active, explique le dirigeant d’Horse Stop, Patrick Déaux, entreprise spécialisée dans les équipement équins. Car ils sont plus prêts à la mécanisation et l’automatisation que les autres. Ils sont prêts à investir, ont déjà des bâtiments, du matériel et n’ont pas peur de travailler, de réaliser l’installation eux-mêmes. C’est l’une des raisons de notre partenariat avec la chambre d’agriculture de la Drôme. »
Côté chambre d’agriculture, Nathalie Gravier (élue en charge de la filière équine) et Maeva Anthème (en tant qu’animatrice de cette filière) notent : « Peu d’entreprises proposent des écuries actives en France. Nous avons la chance d’en avoir une dans la Drôme. Et l’un des conseillers de la chambre d’agriculture, Frédéric Sourd, accompagne dans la création de bâtiments » Patrick Déaux complète : « Frédéric Sourd a moins d’expertise dans l’équestre que nous mais il peut accompagner des projets de taille supérieure et il connaît bien la réglementation ». Donc, disent-ils tous : « Nous sommes complémentaires, d’où l’idée de collaborer ».
Nathalie Gravier et Maeva Anthème ajoutent à propos de la journée du 22 octobre construite ensemble : « Au point accueil installation, nous recevons des porteurs de projet en équins. Il nous paraît intéressant qu’ils connaissent l’écurie active, concept innovant prenant en compte le bien-être animal ».
A. L.